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Des excuses, pas de regrets

L'ex-capitaine des Bleus Zinédine Zidane s'est excusé mercredi auprès du public pour son coup de tête à Marco Materazzi en finale du Mondial de football. Cependant, il s'est refusé à exprimer tout regret, affirmant avoir été insulté par «des mots très dur

Des excuses, pas de regrets
Depuis dimanche, jour de la finale de la Coupe du monde qui a opposé la France à l'Italie, tous ceux qui ont vu le geste de Zidane attendaient les explications de ce footballeur, l'un des meilleurs au monde, qui s'est exprimé sur les chaînes françaises Canal+ et TF1 après trois jours de silence.

Mais il laisse peut-être sur sa faim ses supporteurs qui voulaient indubitablement savoir si Materazzi s'était laissé aller à des propos xénophobes.
Si le Français a fait acte de contrition, et levé partiellement le mystère qui entourait son coup de sang, il n'a pas révélé les mots exacts du défenseur italien.

Propos racistes, islamophobes ? Les différents supporters de Zizou n'ont aucune idée sur ce qui s'est passé réellement lors de ce match, devenu inoubliable.
En effet, Zinédine Zidane n'a pas répondu ou pas voulu répondre, s'excusant auprès des jeunes qui le prennent en exemple.

« Je m'en excuse auprès des enfants qui ont regardé cela, a déclaré le meneur de jeu. Mon geste n'est pas pardonnable (...) Bien sûr que ce n'est pas un geste à faire. Je tiens à le dire haut et fort parce que cela a été vu par deux-trois milliards de téléspectateurs et des millions et des millions d'enfants. »
«Je ne peux pas».

Pour Materazzi, en revanche, aucun mot d'apaisement : « Je ne peux pas regretter mon geste car cela voudrait dire qu'il avait raison de dire tout cela. Je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas dire cela. Et non, il n'a pas raison de dire ce qu'il a dit. » Zidane a indiqué que ce qu'avait dit Materazzi, « c'étaient des choses très graves, très personnelles qui me touchent au plus profond de moi, sur ma maman, ma sœur », avant d'ajouter : « J'écoute une fois, j'essaye de partir, puis une deuxième fois, une troisième fois.

Je suis un homme avant tout. J'aurai préféré prendre une droite dans la gueule (sic) plutôt que d'entendre ça. » Il a été interrogé sur la véracité des articles de tabloïds anglais qui, s'appuyant sur des spécialistes en lecture labiale, ont accusé l'Italien d'avoir dit : « On sait tous que tu es le fils d'une pute terroriste. » Zidane a juste répondu : « Ben oui. »

Le joueur, qui a pris sa retraite à l'issue de la rencontre perdue par la France (1-1, 5-3 t.a.b), était arrivé le visage fermé et tendu, peu avant 17 h 00, au siège de Canal +, accompagné de deux de ses frères. Zidane a, en revanche, était plus loquace sur les circonstances du malheureux incident survenu à la 110e minute de la rencontre qui a provoqué son exclusion.

« Il n'y avait pas de contentieux avant (avec les Italiens) même s'il y avait des frictions avec des joueurs, a-t-il indiqué. C'est le jeu, c'est comme cela de toutes façons depuis toujours, notamment dans une finale de Coupe du monde. C'est juste au moment où il y a ce tirage de maillot. Je lui dis de s'arrêter de me tirer le maillot. Que s'il le veut, je le change à la fin du match. »

« Mots très durs. »
« Là, il dit des mots, des mots qui sont très durs et il le répète plusieurs fois, a ajouté Zidane. Des mots qui sont parfois plus durs que les gestes. C'est quelque chose qui, de toutes façons, se fait très vite. Ce sont des mots qui me touchent au plus profond de moi. » L'ancien n° 10 des Bleus, qui fait l'objet d'une enquête disciplinaire de la Fifa, n'a pas souhaité endosser l'habit du coupable et a renvoyé Materazzi à ses responsabilités.

«Ce que j'ai envie de dire c'est que l'on parle toujours de la réaction. Forcément, elle est punissable et elle doit être punie. Mais s'il n'y a pas provocation, il ne peut pas y avoir une réaction.

Il faut sanctionner le vrai coupable, et le coupable, c'est celui qui provoque.» «Est-ce que vous croyez, vous, dans une finale de Coupe du monde comme cela, alors que je suis à dix minutes de la fin de ma carrière, que je vais faire un geste comme cela parce que cela me fait plaisir?»

Il est à rappeler que le défenseur italien a, lui, livré le même jour une version plus nuancée. «Je ne lui ai rien dit qui concernerait le racisme, la religion et la politique. Je n'ai pas parlé non plus de la mère. J'ai perdu ma maman à 15 ans et aujourd'hui encore je suis ému rien que d'en parler », a déclaré Materazzi dans une interview à la « Gazzetta dello Sport ».
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