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La panacée par une ouverture maîtrisée du secteur

Le scénario du HCP se veut celui du développement rural et d'une agriculture plurielle
Le HCP (Haut Commissariat au Plan) a organisé hier lundi à Casablanca un atelier consacré à la présentation de l'étude intitulée «Quelle agriculture pour le M

La panacée par une ouverture maîtrisée du secteur
Dans leur démarche, les experts du HCP ont ainsi pu établir trois scénarios d'évolution différenciés à l'horizon visé. Pour Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au Plan, cette étude aura eu le mérite de jauger les contraintes qui pèsent de tout leur poids sur le secteur et, par ricochet, d'identifier les enjeux ainsi que les incertitudes qui continuent de caractériser cet important pan de l'activité économique.

Certes, en cinquante ans, devait noter M. Lahlimi, l'agriculture a réalisé bien des avancées. Mais toujours est-il que ce secteur trouve toujours toutes les peines du monde à s'affranchir de vicissitudes. Ressentis avec acuité, des goulots d'étranglement continuent d'affecter cette activité dans sa globalité. Et pour preuves, la productivité du secteur par actif et par hectare est parmi les plus faibles de la région, et la balance commerciale agricole reste foncièrement déficitaire.

Bien plus, et alors que dans un passé récent, cette activité a pu développer certaines solutions d'adaptation, par les temps qui courent, celle-ci semble de plus en plus encline à présenter «des indices préoccupants de développement non durable». Des évolutions qui, si elles venaient à s'inscrire dans la durée, pourraient avoir pleinement un effet domino. «Une crise majeure deviendrait possible, entraînant une régression du secteur agricole, une dégradation accrue de l'environnement et une reprise massive de l'exode rural avec ses effets probables d'instabilité urbaine et politique», a laissé entendre M. Lahlimi.

C'est le scénario dit de «l'ouverture subie» qui pourrait se traduire par l'approfondissement des inégalités et par leur amplification tant spatiale que régionale.

Le remake dit de «l'ouverture accélérée» n'est guère séduisant, tant il est vrai que celui-ci ne présente que de simples palliatifs. Axée sur la mise en œuvre de politiques ultralibérales, corrigée en partie par des filets de protection sociale, cette perspective apparaît loin d'être la «plus souhaitable pour le Maroc».
Les laissés pour compte seraient légion et la production agricole pourrait être massive.

A l'instar du premier scénario, cela se traduirait par des effets pernicieux de «détournement de ressources publiques de leur emplois productifs», d'une perte sèche de 300.000 ha, le tout corrélé à une profonde crise des ressources hydriques.

Aux yeux des experts du HCP, la panacée reste intimement liée à la mise en œuvre du scénario dit « d'ouverture maîtrisée ». C'est un nouveau pacte agricole et rural, renchérit-on, avant de préciser que cette démarche vise « un développement harmonieux des tendances qui pourraient s'installer durablement avec le scénario de l'émergence que le HCP avait récemment concocté pour l'horizon 2015.

Mise à niveau du secteur, économie rurale diversifiée, agriculture plurielle, compétitive et durable…, ce scénario reste, on le conçoit aisément, un cas de figure pour le moins idoine.

Ce sont même de nouveaux sillons d'une croissance forte et soutenue qui pourraient ainsi être balisés, avec en particulier une gestion efficace et économe de la demande en eau à même d'accroître de près de 80% la valeur ajoutée créée par mètre/cube d'eau mobilisée, et une valorisation des produits du terroir labellisés pour représenter quelque 20 à 30% de la production en 2030.

Cette démarche aura même le mérite d'inscrire dans la durée les actions menées dans le cadre de l'INDH, de multiplier les opérations de gestion pastorale et de soutenir «une agriculture sociale pluriactive». Reste que la mise en œuvre de ce scénario n'est pas une sinécure.

«Il invite à une certaine évolution du modèle de croissance actuel du pays, tout en interpellant à une meilleure intégration des dimensions économiques, sociales, environnementales et culturelles du développement».
Sa concrétisation sera au prix d'un repositionnement du rôle de l'Etat, d'une meilleure déconcentration et d'une convergence d'action.
La montée en capacité des acteurs et des systèmes institutionnels est, elle aussi, incontournable, tout comme d'ailleurs la préservation des cohésions.

La politique agricole doit s'attacher à étudier des pistes de changement permettant de pointer des stratégies d'adaptation des systèmes de production agricole à une fréquence accrue des sécheresses. Somme toute, c'est un scénario qui s'inscrit de plain-pied dans la «nouvelle gouvernance».
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De nouveaux paliers

Selon le CMC, les programmes de libéralisation économique, d'ouverture des marchés et d'amélioration de l'environnement de l'entreprise engagés depuis plus de deux décennies, ont permis des avancées appréciables au plan de la restructuration économique et de la consolidation du processus la croissance.

Le taux de croissance moyen calculé sur les 5 dernières années aura gravi un nouveau palier en se situant autour de 4,4% par an, gagnant ainsi près de 1,5 point par rapport à la moyenne de la décennie précédente. Cette nouvelle dynamique couvre cependant d'importantes fluctuations résultant des fragilités persistantes du système économique qui tiennent aux incertitudes liées à l'ouverture, aux capacités d'absorption des chocs externes et surtout aux effets de l'aléa climatique.

Lors de la sécheresse de l'an 2000, l'Etat avait affiché une volonté de donner au programme de lutte contre les effets de ce phénomène un caractère prioritaire, compte tenu de l'ampleur du budget qui lui a été réservé, de son contenu et de l'organisation prévue pour son encadrement.

Ce programme a été conçu à la fois comme une réponse à une situation d'urgence mais également pour initier la base d'une approche globale et durable dans le traitement futur des problèmes de la sécheresse et du développement rural en général.

Quelles leçons peut-on tirer de la mise en œuvre de ce programme pour les mesures à prendre, en vue de faire face aux éventuelles répercussions du retard des précipitations ?
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