A quelques jours de l'Aïd Al-Adha, le débat sur l'aspect hygiénique et sanitaire qui caractérise cette grosse opération d'abattage reprend de plus belle. Pour l'occasion, l'Association marocaine de protection et d'orientation du consommateur (Ampoc) est montée au créneau, l'optique étant de sensibiliser le citoyen sur l'aspect périlleux de la procédure telle qu'elle se déroule chez nous.
Aussi, une liste de médecins vétérinaires, installés un peu partout sur le territoire national, a été établie en ce sens. Sur simple appel téléphonique, ces spécialistes prodigueront conseils et indications aux personnes constatant une anomalie ou autre suspicion sur la bête avant, pendant et après son abattage. L'accent est mis sur deux maladies parasitaires du mouton susceptibles d'être transmises à l'homme.
Il s'agit tout d'abord de l'échinococcose qui est due à un vers (tænia échinocoque) vivant dans l'intestin du chien et dont l'œuf peut être transmis à l'homme, se traduisant par un kyste ou de petites alvéoles au niveau du foie. Si le chien constitue la source directe de transmission, par le biais de ses excréments qui souillent les végétaux broutés par les ruminants, les mammifères infestés, dont les ovins, représentent les sources indirectes.
En effet, le cycle parasitaire comprend deux hôtes : un hôte définitif (chien) et un hôte intermédiaire (mouton). Ce cycle domestique représente le cycle classique. L'homme s'insère accidentellement dans celui du parasite. C'est en fait une impasse parasitaire (cul-de-sac biologique). On parle alors de kyste hydatique ou hydatidose.
Comment la reconnaître dans les abats de la bête sacrifiée ? " Il s'agit de la forme larvaire du tænia échinocoque qui peut toucher le foie, les poumons, le cœur, les reins, etc. C'est une vésicule de dimensions variables, globuleuse à paroi blanchâtre, épaisse, opaque et contenant un liquide incolore parfois teinté d'un peu de sang", indique l'Ampoc. Chez l'homme, la maladie représente un danger évident et, pour s'en débarrasser, la chirurgie reste la seule issue.
Après l'abattage de la bête, les kystes peuvent survivre 9 jours dans les poumons et 7 jours dans le foie, même enfouis sous terre, d'ou la nécessité absolue de leur destruction. Cependant, ceux-ci sont inconsciemment mélangés avec les ordures ménagères, constituant de facto un moyen de dissémination de la maladie.
La deuxième crainte vient de la distomatose, maladie parasitaire provoquée par les distomes (ou douves : vers plats parasites), atteignant généralement le foie (ou les poumons) des ruminants. Il faudra dans ce cas procéder par épluchage de l'organe, sinon par destruction de ce dernier.
Parallèlement et dans des cas très rares, il est possible de découvrir, lors de la découpe de la carcasse, des abcès au niveau de l'aine ou sous les épaules. " Généralement, ils sont dus à des vaccinations sous-cutanées ou injections mal faites. L'essentiel est d'éplucher les parties lésées quand leur étendue est faible.
Dans le cas contraire, il vaut mieux se référer à un vétérinaire. En outre, sur les cuisses de grosses carcasses, il se peut que le consommateur découvre ce qui est connu aux abattoirs par la pourriture de l'os. Cette situation exige le contrôle sanitaire vétérinaire pour statuer sur le devenir de la carcasse ", souligne-t-on à l'Ampoc.
Par ailleurs, toute une série de comportements est à bannir le jour de l'Aïd Al-Adha. La durée de séjour du mouton chez soi est une source d'accumulation des déchets. Plus celle-ci est longue, plus ces résidus seront difficiles à éliminer. Résultat : la voie publique se transforme en dépotoir à excréments par des gens dénués de toute conscience vis-à-vis de leur environnement.
Idem pour le contenu du tube digestif qui constitue une source non négligeable de maladies, notamment lorsque celui-ci est mélangé aux ordures ménagères destinées à être exposées au coin de la rue.
Un autre point irrite particulièrement l'Ampoc. " L'échaudage des têtes et des pattes dans les rues devrait être interdit par arrêté municipal. Et toute personne trouvée en infraction doit être sanctionnée.
Ce phénomène pose de sérieux problèmes aux communes en augmentant les charges de son nettoyage et, aussi, le risque potentiel d'incendies par les multiples foyers d'échaudage qui foisonnent le jour de l'Aïd. "
REPERES
Votre mouton a-t-il la pêche ?
> Signes de bonne santé :
- Œil plein, veine bien apparente, peau sèche et laine adhérente à la peau;
- Dents blanches pour toutes les races du pays sauf celles provenant des régions à fluorose (Khouribga, Oued-zem, Youssoufia).
- Agilité dans les mouvements ;
- Température normale.
> Signes de maladie :
- Œil creux, larmoyant, parfois infiltré de sang ;
- Peau humide et laine facilement détachable ;
- Dents ternes ;
- Affaiblissement général
-Température moyenne élevée (30-40 °C).
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Préparer le lieu du déroulement du sacrifice par un lavage intense et une désinfection à l'eau de Javel. L'endroit doit être bien aéré et loin de toute source de contamination (les toilettes par exemple) ; Mettre à la disposition du boucher différentes bassines pour :
* La réception du contenu stomacal qu'il faut transvaser dans un sac en plastique à fermer hermétiquement et à déposer dans la poubelle ou le conteneur du quartier. Il faut éviter le rejet du contenu stomacal dans les égouts ;
* La réception des frisures (laine). Ces dernières doivent être bien examinées pour pouvoir déceler les kystes hydatiques, les lésions calcifiées des autres parasitoses et de toutes autres anomalies (contacter le vétérinaire) ;
* Mettre à sa disposition un sac en plastique pour la récupération des organes ou parties d'organes atteintes de lésions suspectes. Le contenu de ces sachets doit être incinéré ou profondément enterré.
* Après abattage, dépouillement, éviscération et nettoyage, la carcasse devrait être laissée suspendue dans un endroit propre et loin des sources de pollution pour être bien égouttée. Il est préférable de la laisser évoluer pour atteindre sa maturité pour être tendre à la consommation. Car toute viande provenant d'un animal nouvellement abattu passe par un stade de rigidité cadavérique qui la rend très dure à la consommation. Cette phase dure entre six et douze heures selon la température du milieu. Il est donc conseillé de laisser mûrir la viande avant de la congeler ou de la cuire.
Aussi, une liste de médecins vétérinaires, installés un peu partout sur le territoire national, a été établie en ce sens. Sur simple appel téléphonique, ces spécialistes prodigueront conseils et indications aux personnes constatant une anomalie ou autre suspicion sur la bête avant, pendant et après son abattage. L'accent est mis sur deux maladies parasitaires du mouton susceptibles d'être transmises à l'homme.
Il s'agit tout d'abord de l'échinococcose qui est due à un vers (tænia échinocoque) vivant dans l'intestin du chien et dont l'œuf peut être transmis à l'homme, se traduisant par un kyste ou de petites alvéoles au niveau du foie. Si le chien constitue la source directe de transmission, par le biais de ses excréments qui souillent les végétaux broutés par les ruminants, les mammifères infestés, dont les ovins, représentent les sources indirectes.
En effet, le cycle parasitaire comprend deux hôtes : un hôte définitif (chien) et un hôte intermédiaire (mouton). Ce cycle domestique représente le cycle classique. L'homme s'insère accidentellement dans celui du parasite. C'est en fait une impasse parasitaire (cul-de-sac biologique). On parle alors de kyste hydatique ou hydatidose.
Comment la reconnaître dans les abats de la bête sacrifiée ? " Il s'agit de la forme larvaire du tænia échinocoque qui peut toucher le foie, les poumons, le cœur, les reins, etc. C'est une vésicule de dimensions variables, globuleuse à paroi blanchâtre, épaisse, opaque et contenant un liquide incolore parfois teinté d'un peu de sang", indique l'Ampoc. Chez l'homme, la maladie représente un danger évident et, pour s'en débarrasser, la chirurgie reste la seule issue.
Après l'abattage de la bête, les kystes peuvent survivre 9 jours dans les poumons et 7 jours dans le foie, même enfouis sous terre, d'ou la nécessité absolue de leur destruction. Cependant, ceux-ci sont inconsciemment mélangés avec les ordures ménagères, constituant de facto un moyen de dissémination de la maladie.
La deuxième crainte vient de la distomatose, maladie parasitaire provoquée par les distomes (ou douves : vers plats parasites), atteignant généralement le foie (ou les poumons) des ruminants. Il faudra dans ce cas procéder par épluchage de l'organe, sinon par destruction de ce dernier.
Parallèlement et dans des cas très rares, il est possible de découvrir, lors de la découpe de la carcasse, des abcès au niveau de l'aine ou sous les épaules. " Généralement, ils sont dus à des vaccinations sous-cutanées ou injections mal faites. L'essentiel est d'éplucher les parties lésées quand leur étendue est faible.
Dans le cas contraire, il vaut mieux se référer à un vétérinaire. En outre, sur les cuisses de grosses carcasses, il se peut que le consommateur découvre ce qui est connu aux abattoirs par la pourriture de l'os. Cette situation exige le contrôle sanitaire vétérinaire pour statuer sur le devenir de la carcasse ", souligne-t-on à l'Ampoc.
Par ailleurs, toute une série de comportements est à bannir le jour de l'Aïd Al-Adha. La durée de séjour du mouton chez soi est une source d'accumulation des déchets. Plus celle-ci est longue, plus ces résidus seront difficiles à éliminer. Résultat : la voie publique se transforme en dépotoir à excréments par des gens dénués de toute conscience vis-à-vis de leur environnement.
Idem pour le contenu du tube digestif qui constitue une source non négligeable de maladies, notamment lorsque celui-ci est mélangé aux ordures ménagères destinées à être exposées au coin de la rue.
Un autre point irrite particulièrement l'Ampoc. " L'échaudage des têtes et des pattes dans les rues devrait être interdit par arrêté municipal. Et toute personne trouvée en infraction doit être sanctionnée.
Ce phénomène pose de sérieux problèmes aux communes en augmentant les charges de son nettoyage et, aussi, le risque potentiel d'incendies par les multiples foyers d'échaudage qui foisonnent le jour de l'Aïd. "
REPERES
Votre mouton a-t-il la pêche ?
> Signes de bonne santé :
- Œil plein, veine bien apparente, peau sèche et laine adhérente à la peau;
- Dents blanches pour toutes les races du pays sauf celles provenant des régions à fluorose (Khouribga, Oued-zem, Youssoufia).
- Agilité dans les mouvements ;
- Température normale.
> Signes de maladie :
- Œil creux, larmoyant, parfois infiltré de sang ;
- Peau humide et laine facilement détachable ;
- Dents ternes ;
- Affaiblissement général
-Température moyenne élevée (30-40 °C).
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Pour une fête en toute sécurité
Préparer le lieu du déroulement du sacrifice par un lavage intense et une désinfection à l'eau de Javel. L'endroit doit être bien aéré et loin de toute source de contamination (les toilettes par exemple) ; Mettre à la disposition du boucher différentes bassines pour :
* La réception du contenu stomacal qu'il faut transvaser dans un sac en plastique à fermer hermétiquement et à déposer dans la poubelle ou le conteneur du quartier. Il faut éviter le rejet du contenu stomacal dans les égouts ;
* La réception des frisures (laine). Ces dernières doivent être bien examinées pour pouvoir déceler les kystes hydatiques, les lésions calcifiées des autres parasitoses et de toutes autres anomalies (contacter le vétérinaire) ;
* Mettre à sa disposition un sac en plastique pour la récupération des organes ou parties d'organes atteintes de lésions suspectes. Le contenu de ces sachets doit être incinéré ou profondément enterré.
* Après abattage, dépouillement, éviscération et nettoyage, la carcasse devrait être laissée suspendue dans un endroit propre et loin des sources de pollution pour être bien égouttée. Il est préférable de la laisser évoluer pour atteindre sa maturité pour être tendre à la consommation. Car toute viande provenant d'un animal nouvellement abattu passe par un stade de rigidité cadavérique qui la rend très dure à la consommation. Cette phase dure entre six et douze heures selon la température du milieu. Il est donc conseillé de laisser mûrir la viande avant de la congeler ou de la cuire.
