Le bouillonnement qui marque le secteur du cinéma au Maroc traduit profondément les mutations que la société marocaine traverse dans son ensemble. Festivals, colloques, magazines critiques, production prolifique, et un circuit de distribution approprié. Ce sont du reste certains éléments clés pour un véritable essor du cinéma marocain.
Certains déjà disponibles, d'autres en instance. C'est là une phase à deux sens. Restés longtemps à jeun des nombreuses productions, les critiques du cinéma parlent, eux, d'une phase de transition. Transition qu'il faut accompagner certes, mais vers où ? Toute la question est là. Pour le moment, une industrie cinématographique semble constituer la cible de tous les efforts.
Le renouveau de ces dernières années s'est manifesté aussi bien au niveau du style que des thématiques. Beaucoup d'individualités commencent à se faire valoir. On est encore loin du «star system» mais, les choses s'élancent vers de nouveaux horizons. En fait, les professionnels, n'ont pas rompu avec tout le patrimoine fondateur. Lequel, et nonobstant le manque de moyens, comptait certainement une filmographie, où se marient à la fois sérieux thématique et allures esthétiques.
Bien que très proches des préoccupations quotidiennes de leur milieux sociaux, les nouvelles générations, formées au terroir ou dans leurs pays de résidence, annoncent, haut et fort, leur intention de rompre avec la démarche et l'approche adoptées par les prédécesseurs. Le temps d'empiler les films de tous les messages possibles est bel et bien révolu. Une seule et unique idée maîtresse pourrait constituer le nœud de la trame.
C'est, bien évidemment, une transition en douceur. Une transition qui ne se veut pas révolutionnaire. Elle est, en fait, l'œuvre de toutes les générations, tous les intervenants et toutes les énergies aussi. La prise de conscience est globale quant au rôle majeur que peut jouer le 7e art en matière d'éducation, d'élévation du goût artistique des citoyens et de l'expression de cette identité marocaine dynamique. Un autre cinéma pour une société en évolution. L'on parle ainsi, à raison d'ailleurs, d'un printemps du cinéma marocain.
Les cinéphiles qui passaient des heures durant au sein de leurs ciné-clubs, à débattre des films de pays voisins, pourront actuellement développer leur sens critique pour une production locale. Certains de ces débats, et même en se transformant en polémiques ardentes, restent utiles dans les temps de transition. Le cinéma, disait Mustapha Derkaoui, ne se fait pas par un réalisateur, ni par une équipe de travail, mais bien par un peuple tout entier.
Quels sont donc les martinets de ce beau printemps ? Le public se trouve en face d'une expression et d'un reflet véridique d'une société qui change. Une société qui bouge tout en gardant sa cohésion. Une société qui est en train de mettre à faux toutes les analyses segmentaires et anthropologiques colonialistes.
Expression éloquente d'un brassage de générations, ces hirondelles sont aussi bien des vétérans fondateurs ayant déjà fait le bonheur du public marocain que des jeunes cinéastes dont quelques-uns issus de l'immigration.
C'est le Maroc pluriel, dirait Abdelkébir Khatibi. Cette agréable fusion marque déjà du sceau de la pluralité, de la richesse et de la variété ce jeune cinéma toujours perfectible.
Mais où va donc le cinéma marocain? Selon le critique Hamid Tbabou, il existe certes un bond au niveau de la quantité de production comme au niveau de la création, mais ce renouveau devrait, selon lui, aboutir à une transformation structurelle du cinéma au Maroc. Comment ? La réponse qui revient dans le cercle des professionnels est la mise en place d'une industrie cinématographique performante.
Pour l'accompagnement critique, trois magazines sont déjà sur place, il en manque encore pour pouvoir enraciner cette jeune tige. Pour l'instant, ajoute, l'auteur de «Enjeux du cinéma marocain», «il est nécessaire de capitaliser le cumul réalisé en matière du nombre de productions». De l'avis de tous les observateurs, l'enveloppe de 50 millions DH dédiée par l'Etat à la promotion de la production cinématographique annuelle est importante, mais reste toujours insuffisante. D'autres mesures devraient suivre. Dans ce cadre, le secteur privé est interpellé à plusieurs égards.
Mais, encore faut-il régler le problème de la distribution pour le persuader à monter l'aventure. Si cet objectif est stratégique, la prise en charge communale des salles de cinéma dans toutes les villes marocaines reste un impératif immédiat. Le cinéma n'est plus ce luxe au sujet duquel on se permet de spéculer, mais bien ce portail à travers lequel les cinéastes marocains, imprégnés de leur culture profonde, présentent l'image de tout un pays, non pas uniquement aux Marocains, mais au monde entier. L'universalité est désormais un défi. Il faut bien le relever.
Certains déjà disponibles, d'autres en instance. C'est là une phase à deux sens. Restés longtemps à jeun des nombreuses productions, les critiques du cinéma parlent, eux, d'une phase de transition. Transition qu'il faut accompagner certes, mais vers où ? Toute la question est là. Pour le moment, une industrie cinématographique semble constituer la cible de tous les efforts.
Le renouveau de ces dernières années s'est manifesté aussi bien au niveau du style que des thématiques. Beaucoup d'individualités commencent à se faire valoir. On est encore loin du «star system» mais, les choses s'élancent vers de nouveaux horizons. En fait, les professionnels, n'ont pas rompu avec tout le patrimoine fondateur. Lequel, et nonobstant le manque de moyens, comptait certainement une filmographie, où se marient à la fois sérieux thématique et allures esthétiques.
Bien que très proches des préoccupations quotidiennes de leur milieux sociaux, les nouvelles générations, formées au terroir ou dans leurs pays de résidence, annoncent, haut et fort, leur intention de rompre avec la démarche et l'approche adoptées par les prédécesseurs. Le temps d'empiler les films de tous les messages possibles est bel et bien révolu. Une seule et unique idée maîtresse pourrait constituer le nœud de la trame.
C'est, bien évidemment, une transition en douceur. Une transition qui ne se veut pas révolutionnaire. Elle est, en fait, l'œuvre de toutes les générations, tous les intervenants et toutes les énergies aussi. La prise de conscience est globale quant au rôle majeur que peut jouer le 7e art en matière d'éducation, d'élévation du goût artistique des citoyens et de l'expression de cette identité marocaine dynamique. Un autre cinéma pour une société en évolution. L'on parle ainsi, à raison d'ailleurs, d'un printemps du cinéma marocain.
Les cinéphiles qui passaient des heures durant au sein de leurs ciné-clubs, à débattre des films de pays voisins, pourront actuellement développer leur sens critique pour une production locale. Certains de ces débats, et même en se transformant en polémiques ardentes, restent utiles dans les temps de transition. Le cinéma, disait Mustapha Derkaoui, ne se fait pas par un réalisateur, ni par une équipe de travail, mais bien par un peuple tout entier.
Quels sont donc les martinets de ce beau printemps ? Le public se trouve en face d'une expression et d'un reflet véridique d'une société qui change. Une société qui bouge tout en gardant sa cohésion. Une société qui est en train de mettre à faux toutes les analyses segmentaires et anthropologiques colonialistes.
Expression éloquente d'un brassage de générations, ces hirondelles sont aussi bien des vétérans fondateurs ayant déjà fait le bonheur du public marocain que des jeunes cinéastes dont quelques-uns issus de l'immigration.
C'est le Maroc pluriel, dirait Abdelkébir Khatibi. Cette agréable fusion marque déjà du sceau de la pluralité, de la richesse et de la variété ce jeune cinéma toujours perfectible.
Mais où va donc le cinéma marocain? Selon le critique Hamid Tbabou, il existe certes un bond au niveau de la quantité de production comme au niveau de la création, mais ce renouveau devrait, selon lui, aboutir à une transformation structurelle du cinéma au Maroc. Comment ? La réponse qui revient dans le cercle des professionnels est la mise en place d'une industrie cinématographique performante.
Pour l'accompagnement critique, trois magazines sont déjà sur place, il en manque encore pour pouvoir enraciner cette jeune tige. Pour l'instant, ajoute, l'auteur de «Enjeux du cinéma marocain», «il est nécessaire de capitaliser le cumul réalisé en matière du nombre de productions». De l'avis de tous les observateurs, l'enveloppe de 50 millions DH dédiée par l'Etat à la promotion de la production cinématographique annuelle est importante, mais reste toujours insuffisante. D'autres mesures devraient suivre. Dans ce cadre, le secteur privé est interpellé à plusieurs égards.
Mais, encore faut-il régler le problème de la distribution pour le persuader à monter l'aventure. Si cet objectif est stratégique, la prise en charge communale des salles de cinéma dans toutes les villes marocaines reste un impératif immédiat. Le cinéma n'est plus ce luxe au sujet duquel on se permet de spéculer, mais bien ce portail à travers lequel les cinéastes marocains, imprégnés de leur culture profonde, présentent l'image de tout un pays, non pas uniquement aux Marocains, mais au monde entier. L'universalité est désormais un défi. Il faut bien le relever.
