«La mère du raï» Cheikha Rimiti a été, jeudi dernier, à l'honneur du festival «Actual 2006» des cultures contemporaines qui s'est déroulé du 2 au 8 janvier à Logrono (région de la Rioja-nord).
Lors d'une soirée dédiée exclusivement aux femmes, la chanteuse octogénaire algérienne a enchanté le public du festival sur la scène du Palais des sports en compagnie de la chanteuse d'origine libanaise «Nubla».
Du haut de ses 83 ans révolus, Cheikha Rimiti a récité avec vitalité des morceaux de son dernier album «N'ta Goudami», un métissage de sonorités originelles du raï, de musique Rock «new wave» et un brin de fantaisie gnaouie.
Elle devra entreprendre pendant les prochaines semaines une tournée à travers plusieurs villes espagnoles pour promouvoir son nouvel album.
Née en 1923 dans un petit village algérien, analphabète et orpheline dès son plus jeune âge, cheikha Rimitti accueille la vie comme elle vient. Son vrai nom est Saïda. Elle dort dans les rues, dans le hammam et mange quand elle le peut, se met à suivre une troupe de musiciens ambulants. Un jour, elle rencontre le célèbre musicien Cheick Mohamed Ould Ennems, avec qui elle se met en ménage alors qu'il est père de dix enfants.
Il lui fait connaître le milieu artistique algérois et la fait enregistrer à Radio Alger. C'est à cette époque qu'elle gagne son surnom. L'histoire raconte qu'un jour de pluie où elle entrait dans une cantine pour boire un café, les clients l'ont reconnue et acclamée avec ferveur. Pour les remercier, elle veut leur offrir une tournée mais ne parlant que quelques mots de français, elle ordonne à la serveuse «Remettez, madame, remettez». Le public la baptise aussitôt «la chanteuse Remitti». En 1952, elle enregistre son premier disque chez Pathé et sort «Charrak Gatta», son premier succès, en 1954.
Une chanson auréolée de soufre puisque certains y voient une attaque contre le tabou de la virginité. Féministe sans le vouloir, Cheikha Rimitti chante les femmes, l'amour, les plaisirs de lachair, l'alcool, l'oubli, la nuit. Auteur inspirée, elle chante aussi... le téléphone et le TGV (Train à Grande Vitesse). A la fin des années 70, elle pique un coup de sang lorsqu'elle apprend que des chanteuses reprennent son répertoire en France. L'une d'elles se fait même appeler Cheikha Rimitti «sghira» (la petite) ! En 1978, elle débarque à Paris et écume les hauts lieux de la chanson maghrébine populaire (dont le célèbre «Bedjaïa Club», un café situé près de la station Stalingrad, en plein cœur du 18e arrondissement).
Elle fait aussi les belles heures des mariages maghrébins du XVIIIe arrondissement de Paris. Elle y a choisi un petit hôtel modeste qu'elle ne quitterait pour rien au monde, et consacre son activité musicale à différents festivals de musique arabe et de musique raï. Cheikha Rimitti chante, ainsi, depuis les années cinquante de sa voix profonde et râpeuse ce «blues des déracinés», ce raï qui déchaîne les foules et apparaît dans la région d'Oran dès le début du siècle.
Musiciens et danseuses ambulants sillonnent alors la région et font montre, dans leurs improvisations musicales, d'une irrévérence et d'un franc-parler insolent. Leurs morceaux se terminent le plus souvent par l'expression ya rayi, ô mon raï, que l'on peut traduire par le mot destin, mais ici dans le sens de «poisse» ou «mauvaise étoile». Le raï est né.
Sa chanson La Camel sera reprise par Cheb Khaled, sur son premier album enregistré en France en 1987, Kutché, qui marque le premier gros succès du «pop raï» sur le sol français.
Lors d'une soirée dédiée exclusivement aux femmes, la chanteuse octogénaire algérienne a enchanté le public du festival sur la scène du Palais des sports en compagnie de la chanteuse d'origine libanaise «Nubla».
Du haut de ses 83 ans révolus, Cheikha Rimiti a récité avec vitalité des morceaux de son dernier album «N'ta Goudami», un métissage de sonorités originelles du raï, de musique Rock «new wave» et un brin de fantaisie gnaouie.
Elle devra entreprendre pendant les prochaines semaines une tournée à travers plusieurs villes espagnoles pour promouvoir son nouvel album.
Née en 1923 dans un petit village algérien, analphabète et orpheline dès son plus jeune âge, cheikha Rimitti accueille la vie comme elle vient. Son vrai nom est Saïda. Elle dort dans les rues, dans le hammam et mange quand elle le peut, se met à suivre une troupe de musiciens ambulants. Un jour, elle rencontre le célèbre musicien Cheick Mohamed Ould Ennems, avec qui elle se met en ménage alors qu'il est père de dix enfants.
Il lui fait connaître le milieu artistique algérois et la fait enregistrer à Radio Alger. C'est à cette époque qu'elle gagne son surnom. L'histoire raconte qu'un jour de pluie où elle entrait dans une cantine pour boire un café, les clients l'ont reconnue et acclamée avec ferveur. Pour les remercier, elle veut leur offrir une tournée mais ne parlant que quelques mots de français, elle ordonne à la serveuse «Remettez, madame, remettez». Le public la baptise aussitôt «la chanteuse Remitti». En 1952, elle enregistre son premier disque chez Pathé et sort «Charrak Gatta», son premier succès, en 1954.
Une chanson auréolée de soufre puisque certains y voient une attaque contre le tabou de la virginité. Féministe sans le vouloir, Cheikha Rimitti chante les femmes, l'amour, les plaisirs de lachair, l'alcool, l'oubli, la nuit. Auteur inspirée, elle chante aussi... le téléphone et le TGV (Train à Grande Vitesse). A la fin des années 70, elle pique un coup de sang lorsqu'elle apprend que des chanteuses reprennent son répertoire en France. L'une d'elles se fait même appeler Cheikha Rimitti «sghira» (la petite) ! En 1978, elle débarque à Paris et écume les hauts lieux de la chanson maghrébine populaire (dont le célèbre «Bedjaïa Club», un café situé près de la station Stalingrad, en plein cœur du 18e arrondissement).
Elle fait aussi les belles heures des mariages maghrébins du XVIIIe arrondissement de Paris. Elle y a choisi un petit hôtel modeste qu'elle ne quitterait pour rien au monde, et consacre son activité musicale à différents festivals de musique arabe et de musique raï. Cheikha Rimitti chante, ainsi, depuis les années cinquante de sa voix profonde et râpeuse ce «blues des déracinés», ce raï qui déchaîne les foules et apparaît dans la région d'Oran dès le début du siècle.
Musiciens et danseuses ambulants sillonnent alors la région et font montre, dans leurs improvisations musicales, d'une irrévérence et d'un franc-parler insolent. Leurs morceaux se terminent le plus souvent par l'expression ya rayi, ô mon raï, que l'on peut traduire par le mot destin, mais ici dans le sens de «poisse» ou «mauvaise étoile». Le raï est né.
Sa chanson La Camel sera reprise par Cheb Khaled, sur son premier album enregistré en France en 1987, Kutché, qui marque le premier gros succès du «pop raï» sur le sol français.
