Menu
Search
Dimanche 28 Décembre 2025
S'abonner
close
Dimanche 28 Décembre 2025
Menu
Search

Campagne sur des chapeaux de roue ?

No Image
Dix jours avant le scrutin législatif, cinq autres déjà après le lancement de la campagne électorale, et le paysage reste aussi opaque, compact et indécis qu'il y a quelques mois. Hormis quelques faits rapportés ici et là, traduisant plutôt une fébrilité justifiée des premiers moments, rien ne confirme que la campagne sera intense et que les trente trois formations en lice seront plus enthousiasmées qu'elles ne le paraissent aujourd'hui.

Est-ce à dire que nous sommes en présence d'une campagne tiède ou tiédie. Elle se réveille aux claironnements, et focalise l'attention quand elle met aux prises des figures emblématiques comme au quartier l'Océan de Rabat, fief d'un affrontement " titanesque ", laboratoire aussi d'une rare expérience. Que des noms connus, que des partis au long cours !

A Fès, un dilemme met en jeu le futur " contrôle " de la ville, Daoudi du PJD affronte Chabate de l'Istiqlal et promet de sortir le débat classique de l'ornière courtoise. A Rommani, elle a carrément viré au " complexe d'Œdipe "…A Salé, à Agadir et à Tanger , même enjeu et mêmes forces en lice. L'inventaire est grand, les candidats nombreux et représentatifs d'un Maroc de transition.

Autrement dit, s'ils ne sont pas tous jeunes, ils n'en sont pas moins à la " page ", disons qu'ils sont aguerris. Les femmes qui voteront représentent 49% et les hommes 51% et, pour reprendre une étude statistique du département de l'Intérieur, le corps électoral est pour sa grande majorité incarné par une génération de votants dont l'âge moyen ne dépasse pas 54 ans, alors que les jeunes de 18 ans, accédant au droit de vote, nouveaux inscrits sont cette année plus que 3 millions.

Un autre critère non moins décisif entre en ligne de compte pour donner la réelle mesure d'une échéance électorale sans commune mesure avec les autres : le niveau d'instruction. 57% des candidats sont de niveau supérieur, 30% de niveau secondaire et 13% seulement de niveau primaire. Il n'est pas indifférent de souligner qu'une telle évolution est porteuse d'un signal, désormais la nouvelle gestion politique sera confiée à des représentants pour le moins avertis et leur présence - à un âge où les nouvelles technologies pèsent de tout leur poids - tord le cou à l'ignorance.

Un député cultivé participe aux débats, développe l'esprit critique, défend mieux ses électeurs, prend part facilement si besoin et à bon escient au vote des motions de censure. Lente ici, accélérée là, la campagne électorale passionne peu ou prou un public qui, pour l'heure, entame son retour de vacances.

Il faudra, surtout aux nouveaux partis, le convaincre du bien-fondé de leurs programmes. La télévision, la presse, les affiches, le porte-à-porte par des volontaires recrutés à tours de bras, suffiront-ils à mobiliser les quatorze millions d'électeurs ou plus ?
Lisez nos e-Papers