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La recherche dans le monde arabe

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La recherche scientifique a-t-elle une place dans la culture arabe ? Apparemment non au regard de la faiblesse, sinon de l'absence totale de la production du savoir scientifique dans les sociétés arabes. Comment expliquer cette situation ? Quels en sont les raisons et les blocages ? C'est la grande question que nombre de chercheurs de par le monde arabe ne cessent de se poser.

Des colloques, des séminaires et autres symposiums ont été organisés afin de creuser la question et éventuellement mettre sur pieds des éléments de réponse. La dernière manifestation en date a eu lieu au cours de cette année au Koweït.
Si ces différentes initiatives ont le mérite de mettre le doigt sur l'un des aspects du sous-développement dans ces pays, le constat n'en est pas pour autant une découverte.

Il suffit de rappeler que le nombre de brevets annuellement déposés atteint difficilement 500 pour l'ensemble du monde arabe alors qu'il est de 16.328 pour la seule Corée du Sud par exemple. Quand au budget alloué à la recherche, il ne dépasse guère 0,2 % du PNB, dont la grande partie est engloutie par les salaires. Enfin, seulement 5 % des étudiants en moyenne se consacrent aux branches scientifiques contre 20 % en Corée.

Si la recherche dans les domaines des sciences fondamentales et des technologies de l'information est faible, elle est quasiment inexistante dans celui des sciences humaines. Les raisons sont évidentes dans des sociétés qui se refusent de se penser, et donc de prendre une distance critique vis-à-vis de leurs structures, de leur histoire et de leurs valeurs.

Comment expliquer cette situation ?
Il y a certainement une foule d'entraves au développement de la recherche. Il en est cependant une dont tout le reste découle, et que mentionne le dernier rapport du PNUD sur le développement humain : « la perpétuation, dans le système d'enseignement, d'un type de savoir fondé sur la répétition qui empêche la formation de véritables chercheurs ».
La recherche scientifique, le développement des sciences dans une société donnée, ne sont possibles que s'ils bénéficient d'un environnement intellectuel qui laisse place au doute et au questionnement, et fait de la remise en cause un critère fondamental de la connaissance. Ce n'est pas le cas dans le monde arabe où, au poids des tabous, s'ajoute la culture des certitudes et des vérités absolues.

Les multiples débats dans le monde arabe font-ils place à cet aspect de la problématique ? Rien n'est moins sûr. Pour ce faire, il faudrait que soit d'abord évitée la question par trop familière dans les débats intra-arabe : « Qui nous a fait ça ? »
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