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La Maroc-late termine en queue de poisson

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La campagne d'exportation d'agrumes du Maroc vient de se terminer avec un résultat de 534.000 T contre 490.000 T la campagne précédente, soit une augmentation d'environ 9 %. Cependant, malgré cette petite augmentation, le tonnage total d'agrumes exportés pour cette campagne reste bien en deçà des prévisions initiales arrêtées en début de campagne et qui prévoyaient un export total d'environ 600.00 T.

La baisse des exportations par rapport aux prévisions initiales, résulte essentiellement de la défaillance enregistrée au niveau de l'exportation de la Maroc-late. Au niveau des variétés, la campagne d'exportation des précoces et celle des demi-saison se sont dans l'ensemble assez bien passées. Pour les Clémentines, le total export a atteint environ 190.000 T. contre 170.000 T la campagne précédente.

Pour la Nour par contre, l'export n'a réalisé que 48.000 T contre plus de 63.000 T en 2004/2005 et ce, en raison du saisonnement connu de la variété.
Pour l'Ortanique, dont les exportations régressent depuis trois ans et dont une partie a été surgreffée, le total réalisé est d'environ 11.000 T à l'export contre 8.500 T la campagne précédente. Cependant, malgré l'augmentation enregistrée, l'Ortanique est en perte de vitesse en raison notamment de ses faibles performances commerciales.

L'exportation d'Afourer a atteint cette année environ 10.000 T contre 6.000 T la campagne précédente, puisque cette variété avait été particulièrement affectée par le gel enregistré en 2004/2005.
Au niveau des oranges, l'export de la Navel n'a atteint que 23.500 T contre 39.000 T en 2004/2005. L'insuffisance des résultats enregistrés à l'export ces dernières années et la concurrence du marché local ont entraîné une plus grande rétention des tonnages pour les consommation locale.

Les demi-saison, quant à elles, ont enregistré des niveaux de tonnage comparables à ceux de la campagne précédente. Pour la Salustiana, l'export reste presque stable par rapport à 2004/2005, soit 29.500 T alors qu'une amélioration est enregistrée au niveau des Sanguines avec 38.500 T cette campagne contre 32.200 T l'année dernière. Au niveau des résultats financiers à l'export, les prix réglés pour les variétés précoces et de demi-saison, sont jugés normaux. Pour la Maroc-late par contre, les difficultés qu'a connues cette variété ont amené, d'ores et déjà, de nombreux producteurs à s'interroger sur le niveau de recettes que laissera l'exportation de cette variété.

Au niveau des tonnages, le total export réalisé n'a finalement atteint que 178.000 T dont 21.000 T de Maroc-late à usage industriel, alors que les prévisions export initiales prévues pour cette variété étaient de 235.000 T. On peut légitimement se demander quelles sont les raisons de cette baisse importante des tonnages de Maroc-late, qui aura sans doute des répercussions négatives sur le bilan global de la campagne agrumicole du Maroc aussi bien au niveau de l'activité des stations de conditionnement, du chiffre d'affaires et des résultats des groupes d'exportation que, surtout, au niveau des revenus des agrumiculteurs qui ont déjà été mis à mal l'année dernière par le gel qui a frappé certaines zones de production, notamment au niveau des récoltes d'oranges, en particulier les dernières demi-saison et surtout la Maroc-late.

Les difficultés exceptionnelles qu'a connues cette année la variété Maroc-late qui, rappelons-le, représente près de 40 % du potentiel agrumicole du pays, trouvent leur explication aussi bien au niveau de la production que sur le plan commercial, notamment au niveau de la conjoncture de nos principaux marchés extérieurs.

Au niveau production, dans l'ensemble, la qualité de la Maroc-late s'est révélée bien faible cette année dans la plupart des régions de production. D'après les stations de conditionnement, les pourcentages export n'ont pas dépassé 40 à 50 % maximum selon les stations et les régions.

Au niveau commercial, il faut signaler l'évolution de la demande des consommateurs européens qui se porte désormais, pendant la deuxième partie de la campagne, sur les oranges tardives de table plutôt que sur l'orange de jus (Valencia et Maroc-late).

Il y a également l'émergence de nouveaux pays concurrents, notamment l'Egypte et d'autres qui deviennent plus compétitifs et plus agressifs par les charges en verger plus basses et par conséquent des prix de revient plus faibles.
Même au niveau du marché intérieur, la situation de la commercialisation de la Maroc-late a connu des difficultés liées notamment à l'importance des écarts de triage qui a généré une offre pléthorique.

Il y a également la fermeture des usines Frumat, qui permettaient par le passé d'éponger une partie des excédents sur le marché local. La situation a par ailleurs été aggravée par l'importance de l'offre de fruits rouges et autres fruits d'été qui ont été cette année plus précoces et importants en volume en raison des effets bénéfiques des pluies enregistrées dans la plupart des régions de production.

Par ailleurs, des quantités importantes de Maroc-late avec feuilles restent encore disponibles dans les vergers. Il va de soi que, devant une conjoncture pareille, les producteurs restent inquiets quant au bilan final de la campagne de Maroc-late.
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