La légende de Hay Mohammadi est toujours aussi vivace ! N'en déplaise à ceux qui croient que Nass El Ghiwane est de l'histoire ancienne. Plus qu'une simple troupe musicale, les « New Derwish » sont une marque indélébile de l'identité marocaine. Ils poursuivent leur quête d'authenticité, et persistent à jouer leur rôle de porte-parole du peuple, de ses blessures, de son quotidien.
«Rien ne m'attriste autant que les hommes en perdition, même si les murs tombent, chacun peut reconstruire une maison», cet extrait de «Ma Hammouni» fut le point de départ d'une aventure artistique et humaine qui a donné la preuve patente que l'authenticité peut mener à l'universalité. 30 ans après, le recueil «Klam el Ghiwane» (2003), tiré à 3.000 exemplaires, a été épuisé en deux semaines. Cela montre clairement l'engouement du public pour un groupe qui faisait figure d'idole pour toute une génération. Issus de l'exode rural, réduits à l'exclusion dans un quartier périphérique de Casablanca, et a priori sans aucune chance de réussir, Nass El Ghiwane ont un impact profond sur la conscience collective jusqu'à présent.
Avec leur nouvel album, ils viennent encore une fois alimenter la discographie marocaine d'une œuvre de qualité. «Annahla Chama», titre principal de cette nouveauté, est un poème Malhoun de trois cent vers écrit au XIXe siècle par Thami El Medeghri. Découvert dans les années trente par feu Mohamed El Fassi, ce poème à été traduit vers le français à la même époque.
Pour la petite histoire, Omar Essayed n'a pas manqué de raconter l'anecdote qui a été à l'origine de ce projet : «En 1985, nous étions conviés au palais royal avec d'autres artistes comme Jil Jilala, feu Ahmed El Bidaoui, Mahmoud El Idrissi et j'en passe.
Durant cette soirée, feu S.M. Hassan II nous a demandé à nous qui chantions les maux de notre société, pourquoi nous ne prenions pas ce poème pour en faire une chanson... Ce n'est que l'an dernier que Rachid Batma m'appela un jour pour me dire qu'il avait retrouvé ce texte chez un soudeur du quartier Sidi Bernoussi féru de Malhoun. Par la suite, nous l'avons confié aux soins de Abderrahim Batma, poète doué, dans la lignée de feu Larbi et Si Mohamed, afin de faire une adaptation cohérente avec notre style de chanson.»
Rendant à César ce qui lui appartient, le «Raïs» a affirmé que tout le mérite de ce projet revenait à Rachid et Hamid Batma et que lui et Allal n'ont fait qu'apporter leur aide.
Dans un style qui reste fidèle à l'esprit Ghiwani, les cadets de feu Larbi ont donné la preuve qu'ils n'ont rien à envier à leurs prédécesseurs. Dans un passage de la chanson titre, un message poignant associe la profondeur de la pensée et l'actualité :
«Le Roi est un médecin, et le berger souffre le martyr, et pas un ministre pour transmettre ses maux !»
Aussi bien musicalement que côté paroles, ce nouvel album vient s'inscrire dans une tradition devenue patrimoine, avec le même ton à la fois ironique et revendicateur, avec le même sens de la critique incisive et obscure, enfin avec le même souffle mystique des gens du «Hal», si particulier à cette formation hors du commun.
Par ailleurs, la sortie de ce nouvel opus coïncide avec la parution d'un livre indispensable pour ceux qui tiennent à comprendre le sens des messages de Nass El Ghiwane. En effet, Abdelhaï Sadiq, par sa traduction des chansons vers le français, a tenu à immortaliser à sa façon le phénomène Ghiwani.
Cet effort louable est une manière de faire découvrir toute la profondeur des poèmes Ghiwani à des gens qui se limitaient à les regarder comme une simple curiosité folklorique. En effet, le message véhiculé par leurs chansons avait ce défaut d'être confiné dans un dialecte essentiellement compris dans le Maghreb. Avec ce livre, l'esprit Ghiwani aura la chance d'être mieux assimilé et compris sous d'autres cieux.
«Rien ne m'attriste autant que les hommes en perdition, même si les murs tombent, chacun peut reconstruire une maison», cet extrait de «Ma Hammouni» fut le point de départ d'une aventure artistique et humaine qui a donné la preuve patente que l'authenticité peut mener à l'universalité. 30 ans après, le recueil «Klam el Ghiwane» (2003), tiré à 3.000 exemplaires, a été épuisé en deux semaines. Cela montre clairement l'engouement du public pour un groupe qui faisait figure d'idole pour toute une génération. Issus de l'exode rural, réduits à l'exclusion dans un quartier périphérique de Casablanca, et a priori sans aucune chance de réussir, Nass El Ghiwane ont un impact profond sur la conscience collective jusqu'à présent.
Avec leur nouvel album, ils viennent encore une fois alimenter la discographie marocaine d'une œuvre de qualité. «Annahla Chama», titre principal de cette nouveauté, est un poème Malhoun de trois cent vers écrit au XIXe siècle par Thami El Medeghri. Découvert dans les années trente par feu Mohamed El Fassi, ce poème à été traduit vers le français à la même époque.
Pour la petite histoire, Omar Essayed n'a pas manqué de raconter l'anecdote qui a été à l'origine de ce projet : «En 1985, nous étions conviés au palais royal avec d'autres artistes comme Jil Jilala, feu Ahmed El Bidaoui, Mahmoud El Idrissi et j'en passe.
Durant cette soirée, feu S.M. Hassan II nous a demandé à nous qui chantions les maux de notre société, pourquoi nous ne prenions pas ce poème pour en faire une chanson... Ce n'est que l'an dernier que Rachid Batma m'appela un jour pour me dire qu'il avait retrouvé ce texte chez un soudeur du quartier Sidi Bernoussi féru de Malhoun. Par la suite, nous l'avons confié aux soins de Abderrahim Batma, poète doué, dans la lignée de feu Larbi et Si Mohamed, afin de faire une adaptation cohérente avec notre style de chanson.»
Rendant à César ce qui lui appartient, le «Raïs» a affirmé que tout le mérite de ce projet revenait à Rachid et Hamid Batma et que lui et Allal n'ont fait qu'apporter leur aide.
Dans un style qui reste fidèle à l'esprit Ghiwani, les cadets de feu Larbi ont donné la preuve qu'ils n'ont rien à envier à leurs prédécesseurs. Dans un passage de la chanson titre, un message poignant associe la profondeur de la pensée et l'actualité :
«Le Roi est un médecin, et le berger souffre le martyr, et pas un ministre pour transmettre ses maux !»
Aussi bien musicalement que côté paroles, ce nouvel album vient s'inscrire dans une tradition devenue patrimoine, avec le même ton à la fois ironique et revendicateur, avec le même sens de la critique incisive et obscure, enfin avec le même souffle mystique des gens du «Hal», si particulier à cette formation hors du commun.
Par ailleurs, la sortie de ce nouvel opus coïncide avec la parution d'un livre indispensable pour ceux qui tiennent à comprendre le sens des messages de Nass El Ghiwane. En effet, Abdelhaï Sadiq, par sa traduction des chansons vers le français, a tenu à immortaliser à sa façon le phénomène Ghiwani.
Cet effort louable est une manière de faire découvrir toute la profondeur des poèmes Ghiwani à des gens qui se limitaient à les regarder comme une simple curiosité folklorique. En effet, le message véhiculé par leurs chansons avait ce défaut d'être confiné dans un dialecte essentiellement compris dans le Maghreb. Avec ce livre, l'esprit Ghiwani aura la chance d'être mieux assimilé et compris sous d'autres cieux.
