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Imad Lahoud placé en garde à vue

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Les juges chargés de l'enquête sur les faux listings de la société Clearstream ont placé hier en garde à vue Imad Lahoud, ancien employé d'EADS.
Licencié le mois dernier, ce Franco-Libanais de 38 ans, qui était directeur scientifique d'EADS, est l'un des principaux suspects de la falsification des listings de Clearstream.

Il est arrivé peu après 08h30 à Nanterre à la Division nationale des investigations financières (DNIF), qui l'a convoqué, ont rapporté des témoins.
«Imad est partagé : il a une peur bleue de l'incarcération, (...) mais il a aussi envie de s'expliquer devant les autorités judiciaires», a dit à la presse son avocat, Me Olivier Pardo.

Après sa garde à vue, Imad Lahoud devrait être présenté aux juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons en vue d'une éventuelle mise en examen, vendredi au plus tard.

Gendre de François Heilbronner, ancien collaborateur de Jacques Chirac, Imad Lahoud a travaillé pour les services secrets français, auxquels il avait fait espérer qu'il percerait à jour les finances d'Oussama Ben Laden, sans résultats.
Il est mis en examen dans deux affaires financières portant sur des faillites présumées frauduleuses et a été écroué durant quelques mois en 2002.

Des listes de supposés comptes bancaires occultes de Clearstream, semblant compromettre des personnalités, dont Nicolas Sarkozy, ont été remises par l'ancien vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin au juge parisien Renaud Van Ruymbeke en 2004. Les examens ont démontré que ces listes avaient été falsifiées.

Jean-Louis Gergorin pourrait avoir obtenu ces listes d'Imad Lahoud qu'il avait recruté à EADS en 2003. Vendredi dernier, Jean-Louis Gergorin a été mis en examen pour «faux, usage de faux et dénonciation calomnieuse».
Il s'est dit de bonne foi et a assuré que ces listes lui avaient été remises par une tierce personne qu'il n'a pas voulu nommer.

Imad Lahoud a dit dans la presse avoir obtenu des listings sans noms en mars 2003 du journaliste Denis Robert, auteur d'un livre sur Clearstream.
Il a nié toute implication dans la falsification et expliqué avoir remis les listings à un officier de la DGSE, les services secrets français.

Initialement, dans une déposition devant les juges, Denis Robert avait expliqué avoir remis les listings sans noms à Imad Lahoud en mars 2003.
Dans un livre à paraître aujourd'hui, dont des extraits sont parvenus à plusieurs journaux, le journaliste présente une nouvelle version des faits et évoque l'existence d'un nouveau protagoniste, Florian Bourges, ancien consultant d'Arthur Andersen.

Ce dernier aurait travaillé sur Clearstream pour le compte de la justice luxembourgeoise et obtenu des listings de comptes bancaires qu'il aurait proposés à Denis Robert, assure ce dernier.
Florian Bourges aurait ensuite remis les listings à Imad Lahoud, toujours selon la version de Denis Robert. Ce récit n'a reçu aucune confirmation policière ou judiciaire à ce jour.

Pour établir le mobile de la manipulation, les avocats des parties civiles estiment qu'il faut partir des noms des personnalités portées sur les listings par les faussaires.

Parmi ces noms figuraient ceux de Nicolas Sarkozy, d'Alain Gomez, ex-P.-D.G. de Thomson et ennemi juré de Jean-Louis Gergorin, et de plusieurs autres personnes moins connues avec qui l'industriel avait eu maille à partir.
Etaient aussi portés des noms de personnes inconnues du grand public mais impliquées dans des épisodes confidentiels de la politique française, comme le magistrat Gilbert Flam.

Ce dernier avait été limogé des services secrets en 2002 par le Président Chirac, qui le soupçonnait d'avoir enquêté sur ses affaires japonaises pour le compte de la DGSE.
Reuters
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