Nombreux sont les acheteurs compulsifs à vie , ceux qui se lancent dans des achats, souvent inutiles, juste parce que l'objet en question est joli ou que c'est une occasion à ne pas manquer, quitte à ne jamais l'utiliser. Devant les vitrines alléchantes des magasins, certains craquent. Ne pouvant se contenter de regarder, il faut absolument qu'ils achètent.
Hasnaa, 28 ans, se voit lancer dans des achats qui dépassent son salaire mensuel. Faire du shopping chaque mois devient un rituel.
«Je suis esclave du shopping, je le reconnais. C'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher d'acheter tout ce que je vois.
Chaque samedi, je fais les magasins pour faire des folies ! Je me fais de "petits", pour ne pas dire de coûteux cadeaux, pour me faire plaisir tout simplement», précise Hasnaa. «C'est peut-être dû à mon chagrin d'amour. Depuis que j'ai rompu mes fiançailles, je n'arrête pas. Je dépense à tort et à travers et c'est devenu une obsession. Au moindre soupçon de tristesse, je file acheter des fringues. Je n'arrive pas à mettre fin à ce délire et je m'angoisse à chaque coup de fil de mon banquier».
C'est également le cas de Sabrine, 29 ans. «Dès que j'ai un coup de blues, je file aux magasins.
Mes achats, mêmes inutiles, deviennent le moyen de réduire une tension, de compenser un mal-être. Mais le problème c'est que la fin du mois commence chez moi dans le meilleur des cas, le 10, même le découvert bancaire, qui est très important, je le dépasse !». Son mari ne sait plus où donner la tête. Le hic, c'est que le couple dispose d'un compte conjoint. «C'est incroyable comme ses pulsions la prennent tout le temps. Est-ce que je vais continuer à devoir faire ses comptes et la priver ou est-ce que je dois la laisser seule, devant ses responsabilités. Maintenant que je peux assurer le loyer et les charges, ça va, mais sinon, ses pulsions vont nous faire couler», se plaint-il.
Comment peut-on définir ce syndrome qui ne concerne pas que Hasnaâ et Sabrine, mais plusieurs d'entre nous, hommes ou femmes, un moyen d'être au goût du jour ou une sérieuse pathologie ?
Aziz Boulajouahel, diplômé en psychologie clinique et pathologique explique : «Effectivement, la frénésie incontrôlable d'achats relève de la pathologie. Le contexte social est un élément déterminant dans sa prolifération.
Les objets ne sont généralement pas achetés pour leur utilité. Ainsi, ce qui est acheté est vite dépassé et périmé, l'individu se retrouve face à une éternelle insatisfaction, il est donc sollicité à outrance. De plus, les cartes de crédit et les chéquiers facilitent la tâche à ces consommateurs férus, et se sentent moins coupables vis-à-vis d'achats injustifiés». Ainsi, en abusant des cartes de crédit, certains se mettent dans une situation financière délicate.
Mais le fait de se faire de petits cadeaux soulage ! «L'acheteur pathologique recherche à compenser une émotion négative par une autre positive, et ce n'est pas pour rien que chez 90 % des cas, cette pathologie relève de la dépression».
Depuis sa rupture, Hanane s'est vu lancer dans des achats compulsifs. C'est un moyen de se consoler de sa déception amoureuse. Pour ne pas se sentir seule les week-ends, elle se réfugie dans le shopping.
Toutefois, ceci n'arrange rien. Même en rentrant chez elle, chargée de sacs, après un shopping intense, le plaisir tarit, et la douleur revient ! «Au départ, cette boulimie d'acquisitions est un moyen pour l'individu de se réconforter, de combler un manque, d'atténuer une angoisse. Mais le bien-être n'est que temporaire et très vite apparaissent les problèmes économiques et familiaux. Croulant sous les dettes et isolé avec un fort sentiment de culpabilité, l'acheteur compulsif aura besoin d'aide», souligne notre psychologue.
Acheter peut donc devenir une forme de dépendance. A peine l'objet en sa possession, l'acquéreur rêve d'un autre achat, et ça n'en finit pas ! Pour se désintoxiquer, une thérapie serait indispensable. Selon Aziz Boulajouahel, un suivi psychiatrique accompagné d'un traitement antidépresseur est vivement recommandé.
Encore faut-il que le malade en reconnaisse l'utilité. Contrairement à l'alcoolique ou au boulimique, l'acheteur compulsif laisse apparaître pendant longtemps une image physique et sociale intacte. Attention tout de même, se permettre une petite folie de temps à autre ne relève pas de la pathologie. Faites-vous plaisir !
Hasnaa, 28 ans, se voit lancer dans des achats qui dépassent son salaire mensuel. Faire du shopping chaque mois devient un rituel.
«Je suis esclave du shopping, je le reconnais. C'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher d'acheter tout ce que je vois.
Chaque samedi, je fais les magasins pour faire des folies ! Je me fais de "petits", pour ne pas dire de coûteux cadeaux, pour me faire plaisir tout simplement», précise Hasnaa. «C'est peut-être dû à mon chagrin d'amour. Depuis que j'ai rompu mes fiançailles, je n'arrête pas. Je dépense à tort et à travers et c'est devenu une obsession. Au moindre soupçon de tristesse, je file acheter des fringues. Je n'arrive pas à mettre fin à ce délire et je m'angoisse à chaque coup de fil de mon banquier».
C'est également le cas de Sabrine, 29 ans. «Dès que j'ai un coup de blues, je file aux magasins.
Mes achats, mêmes inutiles, deviennent le moyen de réduire une tension, de compenser un mal-être. Mais le problème c'est que la fin du mois commence chez moi dans le meilleur des cas, le 10, même le découvert bancaire, qui est très important, je le dépasse !». Son mari ne sait plus où donner la tête. Le hic, c'est que le couple dispose d'un compte conjoint. «C'est incroyable comme ses pulsions la prennent tout le temps. Est-ce que je vais continuer à devoir faire ses comptes et la priver ou est-ce que je dois la laisser seule, devant ses responsabilités. Maintenant que je peux assurer le loyer et les charges, ça va, mais sinon, ses pulsions vont nous faire couler», se plaint-il.
Comment peut-on définir ce syndrome qui ne concerne pas que Hasnaâ et Sabrine, mais plusieurs d'entre nous, hommes ou femmes, un moyen d'être au goût du jour ou une sérieuse pathologie ?
Aziz Boulajouahel, diplômé en psychologie clinique et pathologique explique : «Effectivement, la frénésie incontrôlable d'achats relève de la pathologie. Le contexte social est un élément déterminant dans sa prolifération.
Les objets ne sont généralement pas achetés pour leur utilité. Ainsi, ce qui est acheté est vite dépassé et périmé, l'individu se retrouve face à une éternelle insatisfaction, il est donc sollicité à outrance. De plus, les cartes de crédit et les chéquiers facilitent la tâche à ces consommateurs férus, et se sentent moins coupables vis-à-vis d'achats injustifiés». Ainsi, en abusant des cartes de crédit, certains se mettent dans une situation financière délicate.
Mais le fait de se faire de petits cadeaux soulage ! «L'acheteur pathologique recherche à compenser une émotion négative par une autre positive, et ce n'est pas pour rien que chez 90 % des cas, cette pathologie relève de la dépression».
Depuis sa rupture, Hanane s'est vu lancer dans des achats compulsifs. C'est un moyen de se consoler de sa déception amoureuse. Pour ne pas se sentir seule les week-ends, elle se réfugie dans le shopping.
Toutefois, ceci n'arrange rien. Même en rentrant chez elle, chargée de sacs, après un shopping intense, le plaisir tarit, et la douleur revient ! «Au départ, cette boulimie d'acquisitions est un moyen pour l'individu de se réconforter, de combler un manque, d'atténuer une angoisse. Mais le bien-être n'est que temporaire et très vite apparaissent les problèmes économiques et familiaux. Croulant sous les dettes et isolé avec un fort sentiment de culpabilité, l'acheteur compulsif aura besoin d'aide», souligne notre psychologue.
Acheter peut donc devenir une forme de dépendance. A peine l'objet en sa possession, l'acquéreur rêve d'un autre achat, et ça n'en finit pas ! Pour se désintoxiquer, une thérapie serait indispensable. Selon Aziz Boulajouahel, un suivi psychiatrique accompagné d'un traitement antidépresseur est vivement recommandé.
Encore faut-il que le malade en reconnaisse l'utilité. Contrairement à l'alcoolique ou au boulimique, l'acheteur compulsif laisse apparaître pendant longtemps une image physique et sociale intacte. Attention tout de même, se permettre une petite folie de temps à autre ne relève pas de la pathologie. Faites-vous plaisir !
