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Accueil next Spécial Marche verte

«Dans ce système, la décision thérapeutique est prise de manière multidisciplinaire»

Interview. Abdelmoumen Alami Greft
En un premier temps ces réseaux profiteront à l'Amicale des cancérologues marocains

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Quelle sera la valeur ajoutée de ce dispositif pour le patient marocain ?

Pour qu'un médecin puisse se proclamer cancérologue, il faut d'abord qu'il ait des connaissances pointues dans plusieurs organes (sein, poumons, reins…), sachant que chaque organe a son gène évolutif. Le poumon a, par exemple, ses aires de drainage ganglionnaire et sa stratégie autant thérapeutique, chirurgicale que médicale. Il est, donc, difficile d'être performant dans tous les domaines.

Or, dans ce système de réseaux, ce sont des spécialistes, des cancérologues qui se réunissent pour prendre des décisions concernant un organe précis. Chaque année, un panel d'experts internationaux se réunit et envoie au médecin de l'autre pays, les résultats dans son cabinet. Alors qu'avant, il fallait voyager, deux ou trois fois par an, pour participer aux congrès en vue d'être au courant des nouveautés thérapeutiques.

Est-ce que tous les médecins vont-ils profiter de ces réseaux ?

Dans un premier temps, ces réseaux profiteront aux seuls médecins qui dépendent de l'Amicale des cancérologues marocains. Et ce, pour ne pas surcharger les données mais également parce qu'il faudrait tenir compte de l'expérience et des connaissances des médecins. Ce n'est pas parce qu'on recommandera à un praticien de Bengrir de proposer tel protocole à tel malade que ce dernier sera traité de la même façon que s'il était entre les mains d'un spécialiste. Il faut fournir des éléments à des spécialistes qui vont pouvoir entourer, par leurs connaissances propres, le malade et lui offrir les meilleures stratégies thérapeutiques.

Est-ce que la création de ces réseaux suscite-t-elle un savoir-faire particulier?

En France, la création de réseaux a demandé plus de 15 ans de travail et s'est faite au prix de multiples luttes intestines. Les médecins n'admettaient pas qu'on empiète sur leurs décisions propres. Maintenant, ils acceptent cette nouveauté de bon cœur que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. Pour notre part, nous allons profiter de leur expérience et travailler directement avec le résultat. Pour répondre à votre question, les médecins marocains n'auront besoin d'aucune formation spéciale.

Il faudrait juste qu'ils sachent manipuler un ordinateur. Les cabinets médicaux doivent, également, être équipés d'Internet. Le médecin passera 20% de son temps à tapoter sur un clavier pour offrir la décision thérapeutique adéquate.
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