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Un petit coin de paradis

Les Jardins exotiques de Bouknadel classés depuis 2003 comme patrimoine naturel
Sur la route de Kénitra à 12 km de Rabat, les «Jardins exotiques de Bouknadel» méritent le détour. En 1951, Marcel François, ingénieur horticole français, acquiert q

Un petit coin de paradis
Ouvert au public depuis 1961, cet espace vert a été laissé à l'abandon jusqu'en 2002. Depuis leur réouverture en 2005, ces jardins continuent d'être une réserve d'acclimatation de cette flore importée d'ailleurs, tout en lui assurant l'ambiance des pays d'origine.

Les équipes de réaménagement ont même préservé l'ancienne entrée de ce jardin comme elle avait été dessinée par son concepteur, un «fou» des plantes et du Maroc. Il suffit de lire son message accroché à l'entrée de ces jardins : «O Maroc!!! Je t'ai toujours aimé», pour se rendre compte que c'est plutôt une déclaration d'amour au pays d'accueil qu'autre chose.

Dans ce havre de paix, on découvre d'un côté les «jardins nature» où les plantations évoquent les différents aspects de la végétation et des ambiances des pays lointains, visités par le fondateur : Afrique, Antilles, Pérou, Mexique aride et Mexique forestier, Polynésie, Asie méridionale.

De l'autre, on trouve les «jardins culture» ou les jardins de l'intelligence qui font appel à la connaissance humaine
et à un art de vivre : jardins andalou, chinois et japonais.
Mais une fois à l'intérieur, le visiteur peut être saisi d'un dépaysement total et garanti. Dès les premiers pas, une ambiance de fraîcheur gagne les arrivants. Traversant la grande allée, ils peuvent croiser des jardiniers qui arrosent des «perles vertes», ces petits jardins venus d'ailleurs.

«Voici le jardin andalou, le chinois, le japonais, l'espace polynésien, etc. Ici vivait un singe, mais avec la pression des associations de protection des animaux, on ne pouvait plus le garder. Du coup, nous avons transformé sa cage en buvette», explique Brahim Haddane, directeur des Jardins exotiques qui ne croit plus ses yeux face à l'engouement du public pour ces espaces verts.
Lui qui pensait recevoir quelque 50.000 visiteurs par an voit ce chiffre dépasser au mois de juillet les 60.000 personnes. «Nous projetons d'attirer 100.000 visiteurs à la fin de
l'année», ajoute-t-il.

Ce n'est pas fini, ces jardins vont également s'élargir. Une deuxième tranche devrait abriter un centre multimédia, une bibliothèque, un arboretum et une ferme pédagogique. Pour sonder le public, une boîte à propositions est déjà accrochée à l'entrée des jardins. Les premiers dépouillements font apparaître que les parents souhaitent un parc de jeux pour leurs bambins.

Pour leur indépendance, ces jardins développent leur propre pépinière et veulent se positionner comme leaders dans la commercialisation des plantes aquatiques. «Nous faisons des expériences pour développer la culture des plantes aquatiques, ainsi que les bambous», lance Dahmani Abdellatif, technicien paysagiste.


Quant à la faune, ce milieu naturel abrite également un vivarium où les premiers locataires cobras, vipères du désert et lézards sont déjà sur place, tandis que la volière, elle, accueille des cygnes. Une fois ce voyage «exotique» terminé, le visiteur peut commencer d'autres visites non loin des ces lieux: tailleurs de pierres, musée archéologique de Belghazi, plage des Nations et réserve de Sidi Boughaba.

Il faut dire que si ces jardins ont retrouvé leur réputation d'antan, c'est grâce à l'action de la Fondation Mohammed VI pour l'environnement soutenue par un collectif d'entreprises citoyennes, en l'occurrence, BMCE Bank, RAMA-Al Watanaya, Méditel, auxquelles
il faut ajouter l'Office national marocain du tourisme (ONMT), la Direction générale des collectivités locales, le Conseil préfectoral de Salé, l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II et Redal qui ont œuvré ensemble à leur réhabilitation.

Aussi, leur état de dégradation n'est pas un cas isolé. De nos jours, élus et population ont négligé les espaces verts et même le patrimoine tombe en ruine dans certaines villes. «Nous n'avons pas suivi la tradition de nos ancêtres qui veillaient sur les jardins de familles comme les jardins d'Andalousie», ajoute M. Haddane.

Devant cette situation et dans le cadre de l'Initiative Royale des villes fleuries, la Fondation Mohammed VI pour l'environnement a réaménagé le jardin «Arsat Moulay Abdeslam» à Marrakech, tandis qu'un nombre de programmes de réhabilitation d'espaces verts sont en cours : Jnan Sbil à Fès, jardin l'Hermitage à Casablanca, palmeraie de Marrakech et ceinture verte de Safi. D'autres projets sont prévus comme le réaménagement du jardin de Sidi Ifni et Lahboul à Meknès.
Le parc de Tanger, là où SM le Roi Mohammed V avait prononcé son discours historique en 1947, mérite également une attention particulière, surtout que la ville du détroit est candidate pour abriter l'Exposition internationale de 2012.
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Le message de Marcel

O Maroc !!! Je t'ai toujours aimé
Dès ma jeunesse, j'ai connu le Maroc
J'ai aussi parcouru l'Afrique Noire : l'Afrique mystérieuse, celle des ponts de lianes, des pirogues et des danses
masquées.

J'ai trouvé la forêt dense dans la moiteur des pays équatoriaux où les arbres sont si hauts et les vers si variés.
Afrique, pays de lumière et des ciels étoilés, après tant d'années tu ne m'as pas encore déçu. Hautes maisons grises et fumées noires, pâquerettes et boutons noirs des squares de mon enfance au milieu d'un paysage de cauchemar.

C'est finalement vers toi ô Maroc que je suis revenu et c'est là que j'ai essayé de réaliser, grâce à Dieu, mon rêve de jeunesse : un paysage à
la mesure de l'homme où pâquerettes et boutons d'or ne se fermeront jamais !
C'est la poésie qui recrée les paradis perdus ; la science et
la technique seules en sont incapables.

REPÈRES
Fiche technique

Les jardins emploient 45 personnes
> L'entrée coûte 10 DH pour les adultes et 5 DH pour les enfants.
Ces jardins couvrent 4,5 ha répartis en trois zones:
- Zone d'accueil (volière, café et espace de détente, labyrinthe),
- Zone de production (pépinière),
- Zone des jardins, formée par une succession de jardins dont l'art de composition est basé sur une conception thématique : les jardins nature, les jardins culture et les jardins didactiques (volière, vivarium et aquarium).
>Deux circuits sont proposés au visiteur : un circuit de 1h 30min et un autre de 45 min.
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