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Problème de santé publique urgent, les hépatites ne bénéficient pas de l'intérêt qu'elles méritent

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Sous un ciel pluvieux, la magnifique ville de Barcelone a abrité, du 11 au 15 avril, les travaux de la 42e rencontre annuelle de l'Association européenne des études du foie (EASL).

L'objectif était de réunir les grands experts de cette pathologie en vue de relever d'un cran le degré d'alerte. Cette démarche s'inscrit dans l'esprit même de ce meeting annuel, qui a parcouru plus de 20 pays et qui a eu pour résultat de générer de plus en plus d'intérêt autour de cette problématique.

«Le programme de cette 42e session offre un bon exemple des multiples et extraordinaires avancées réalisées dans l'étude du foie et de ses pathologies, que ce soit en génétique, en physiologie, en chimie et pharmacologie, en virologie, en immunologie, en métabolisme, en histologie, en chirurgie et transplantation.

Toutefois, il n'en est pas de même pour les sujets couverts par les différentes activités scientifiques et éducatives réalisées cette année», a déclaré Stephanos Hadziyannis, président d'honneur de cette rencontre.

Le temps d'un congrès, scientifiques, médecins, chercheurs et représentants d'associations de patients se sont penchés sur cette pathologie qui n'a pas encore l'importance qu'elle mérite, comme l'a signalé d'emblée le représentant de l'Organisation mondiale de la santé, Jeff Lazarus, qui a déploré le manque l'intérêt que manifeste l'OMS à l'égard des hépatites.

«Mais depuis janvier de cette année, nous avons un programme international qui consiste à améliorer la surveillance des hépatites et à sensibiliser les populations à leurs dangers», a-t-il assuré. C'est dire que le défi majeur de ce siècle est le contrôle de cette pathologie.

Aussi les 600 participants, dont 15 médecins marocains et le représentant de l'association SOS hépatites Maroc, Driss Jamil, ont passé au crible les différentes pathologies relatives à cet organe vital, ainsi que les nouvelles thérapies pour traiter ses affections.

Les thèmes clé de cette rencontre ont porté sur l'hépatite C, qui affecte 180 millions de personnes dans le monde. Mais ce n'est que la partie apparente de l'iceberg. Selon les estimations mondiales, la moitié des patients infectés par le virus de l'hépatite C l'ignorent. Et pourtant, les spécialistes assurent que l'on peut guérir de cette maladie quand elle est détectée précocement et prise en charge à temps. Encore faudrait-il que les gouvernements et les individus soient conscients de l'importance du dépistage précoce.

Profitant de cette grand-messe médicale, l'OMS n'a pas manqué de lancer un appel à tous les ministères de la Santé dans le monde pour qu'ils assument pleinement leur responsabilité d'information, de sensibilisation et de prévention contre les hépatites.

Un grand effort reste à faire de la part de tous les pays. Selon les statistiques internationales, seulement 23% des patients ont accès au traitement du fait du caractère silencieux et sournois de cette maladie, qui reste asymptomatique avant se déclarer à un stade avancé. Face à cette montée en puissance de la maladie, l'OMS n'avait de choix que de passer à la vitesse supérieure.

Pour l'organisation internationale, les prochaines étapes consistent à mettre en place des protocoles internationaux pour la prise en charge des hépatites ainsi que l'amélioration de la sensibilisation et des campagnes de prévention.

Dans une rencontre avec la presse internationale, le Pr Patrick Marcellin, directeur de l'unité de recherche sur les hépatites virales à l'hôpital Beaujon à Clichy a déclaré : «L'avenir des traitements de l'hépatite C est dans la combinaison des nouvelles molécules avec l'interféron Pégylé. Ce dernier médicament constituera un traitement standard pour les 5 prochaines années. Les inhibiteurs de polymérase et de protéases vont donner aux patients de nouvelles chances».

Toujours concernant les nouveautés thérapeutiques, le Pr Jamil précise qu'il espère voir arriver au Maroc de nouvelles molécules d'ici le deuxième semestre de 2008.
Ces médicaments permettront d'améliorer la prise charge thérapeutique actuelle.

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Le 19 mai, désormais Journée mondiale

Parallèlement aux travaux du congrès, la rencontre annuelle de l'Organisation européenne des associations de patients hépatiques (ELPA) a eu lieu, permettant ainsi la prise de nombreuses décisions.

Il s'agit notamment de l'annonce de la nouvelle date pour la journée mondiale des hépatites qui sera désormais célébrée chaque 19 mai. Invité par l'ELPA à participer à cette rencontre annuelle, le Pr Driss Jamil, président de l'Association SOS hépatites Maroc a représenté les patients marocains souffrant d'hépatites virales à cet important événement international, qui avait pour thème «La collaboration internationale».

L'ELPA, a réussi en 2007 à produire une déclaration parlementaire européenne pour l'action en faveur de l'hépatite C. L'objectif de cette déclaration est de reconnaître ce virus comme un problème de santé publique urgent, de créer un consensus européen pour la prise en charge des hépatiques, de faciliter l'accès aux traitements à tous les malades et enfin accélérer la recherche sur les nouvelles thérapies dans ce domaine.
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