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Pendant trois jours, du mercredi 27 au vendredi 30 juin, les membres de la grande Tariqa tijania – que l'on peut par commodité appeler confrérie – se retrouveront à Fès dans le cadre d'un forum organisé par la ministère des Habous et des Affaires islamiques et placé sous le haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI. D'emblée, il convient de souligner qu'il s'agit là d'un événement significatif.
Maîtres soufis, disciples, adeptes, jeunes attirés par la Tariqa tijania se retrouveront au mausolée et au sanctuaire du fondateur et érudit Ahmed Tijani construit dans le quartier Blida de l'ancienne médina de Fès. La date de son édification (1150 de l'hégire correspondant à 1738 de l'ère chrétienne) est à elle seule indicative : elle donne à penser que le Maroc, en ce dix-huitième siècle que le Europe vivait sous le signe des bouleversements, constituait un épicentre de la science et de la pensée spirituelle.
Que la Zaouiya tijania fût édifiée non loin du Mausolée Moulay Idriss al-Azhar, fondateur de la ville de Fès et de la Qaraouiyine, nous le devons à Cheikh Sidi Ahmed Tijani qui avait choisi la ville spirituelle pour y bâtir son sanctuaire. Son choix, réfléchi et fondé sur une conviction que Fès était la seule à pouvoir accueillir et favoriser l'épanouissement de son projet et – au-delà – à réaliser son idéal, a eu une immense retombée dont le monde arabo-musulman salue comme une étape décisive de son histoire.
Originaire de Ayn Mâadi, non loin de Tlémcen, il incarnait déjà l'esprit maghrébin et, trouvant son inspiration et son rayonnement spirituel à Fès, il prit la décision de s'y installer jusqu'à sa mort en 1814, après y avoir édifié le sanctuaire qui porte son nom quelques années plus tôt.
La Zaouiya tijania n'a cessé depuis lors de drainer une population de plus en plus nombreuse, venue de partout – notamment du Sénégal et d'autres pays d'Afrique - traversant frontières et obstacles administratifs pour y venir se ressourcer auprès d'un saint dont l'héritage reste à la fois immense et révélateur d'une vérité historique : l'ancrage du Maroc dans la tradition musulmane et soufie. Tout en effet inspire le respect et l'admiration de Cheikh Sidi Ahmed Tijani qui, l'urbanité, la simplicité et l'humanisme aidant, menait une vie sobre.
Aussi sobre que le sont la maison qu'il habitait au cœur de la ville, la zaouiya et le sanctuaire qui portent son nom. Les Rois Moulay Slimane (1792-1822) et Moulay Abdelhafid (1873 -1937) ont constitué, entre autres, de fervents adeptes de la Tarika tijania aujourd'hui sans cesse redécouverte à travers un corpus de textes monumental et une somme de dits et de témoignages qui sont pour la ville de Fès et pour le Maroc un patrimoine inégalé.
Le Forum de la Tariqa tijania tombe à point nommé : il renforcera la dialogue spirituel inter-ethnique dans une ville qui a constitué la terre d'élection d'un penseur, son point d'ancrage et le point de départ d'un message universaliste.
Maîtres soufis, disciples, adeptes, jeunes attirés par la Tariqa tijania se retrouveront au mausolée et au sanctuaire du fondateur et érudit Ahmed Tijani construit dans le quartier Blida de l'ancienne médina de Fès. La date de son édification (1150 de l'hégire correspondant à 1738 de l'ère chrétienne) est à elle seule indicative : elle donne à penser que le Maroc, en ce dix-huitième siècle que le Europe vivait sous le signe des bouleversements, constituait un épicentre de la science et de la pensée spirituelle.
Que la Zaouiya tijania fût édifiée non loin du Mausolée Moulay Idriss al-Azhar, fondateur de la ville de Fès et de la Qaraouiyine, nous le devons à Cheikh Sidi Ahmed Tijani qui avait choisi la ville spirituelle pour y bâtir son sanctuaire. Son choix, réfléchi et fondé sur une conviction que Fès était la seule à pouvoir accueillir et favoriser l'épanouissement de son projet et – au-delà – à réaliser son idéal, a eu une immense retombée dont le monde arabo-musulman salue comme une étape décisive de son histoire.
Originaire de Ayn Mâadi, non loin de Tlémcen, il incarnait déjà l'esprit maghrébin et, trouvant son inspiration et son rayonnement spirituel à Fès, il prit la décision de s'y installer jusqu'à sa mort en 1814, après y avoir édifié le sanctuaire qui porte son nom quelques années plus tôt.
La Zaouiya tijania n'a cessé depuis lors de drainer une population de plus en plus nombreuse, venue de partout – notamment du Sénégal et d'autres pays d'Afrique - traversant frontières et obstacles administratifs pour y venir se ressourcer auprès d'un saint dont l'héritage reste à la fois immense et révélateur d'une vérité historique : l'ancrage du Maroc dans la tradition musulmane et soufie. Tout en effet inspire le respect et l'admiration de Cheikh Sidi Ahmed Tijani qui, l'urbanité, la simplicité et l'humanisme aidant, menait une vie sobre.
Aussi sobre que le sont la maison qu'il habitait au cœur de la ville, la zaouiya et le sanctuaire qui portent son nom. Les Rois Moulay Slimane (1792-1822) et Moulay Abdelhafid (1873 -1937) ont constitué, entre autres, de fervents adeptes de la Tarika tijania aujourd'hui sans cesse redécouverte à travers un corpus de textes monumental et une somme de dits et de témoignages qui sont pour la ville de Fès et pour le Maroc un patrimoine inégalé.
Le Forum de la Tariqa tijania tombe à point nommé : il renforcera la dialogue spirituel inter-ethnique dans une ville qui a constitué la terre d'élection d'un penseur, son point d'ancrage et le point de départ d'un message universaliste.
