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La nouvelle Mauritanie

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C'est un scrutin présidentiel démocratique et transparent, tout ce qu'il peut y avoir de régulier, qui vient de se dérouler en Mauritanie. C'est aussi un candidat qui incarne la continuité et la sagesse qui semble caracoler : Sidi Ould Cheikh Abdallahi, soutenu, dit-on, par l'ancienne majorité. Quelques enseignements d'emblée au regard d'une élection qui, d'un bout à l'autre, a suivi la voie du débat franc et argumenté.

Il y a d'abord le fait que, pour la première fois dans ce pays, une campagne présidentielle, suivie d'un scrutin à deux tours, se sont enchaînés sans les incidents et les affrontements auxquels nous ont habitués les innombrables élections en Afrique. Il n'est que de regarder ce qui se produit en République démocratique du Congo (RDC) pour mesurer à quel point la Mauritanie marque une avancée considérable en termes de civisme politique.

Pourtant en Mauritanie comme en RDC, les élections ont mis en lice, face à face ou les uns contre les autres, plusieurs candidats. Pourtant encore, des observateurs internationaux et impartiaux étaient présents ici et là pour cautionner la transition démocratique. Quels que soient les arguments que d'aucuns y trouveraient et brandiraient forcément pour contester la victoire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, il aura été élu sur la base d'un vote régulier et massif.

Il a mené une campagne à la fois sobre et directe, mettant à profit un argument qui fait l'unanimité des Mauritaniens : le consensus national. On dit de lui qu'il est « le président qui rassure », alors que son rival, Ahmed Ould Daddah n'en démordait point de « tout changer », dissimulant à peine une envie d'en découdre avec tout ce qui représente encore des séquelles du coup d'Etat ayant renversé son propre père.

Il est vrai que le candidat favori de ce deuxième tour a bénéficié du soutien des voix de nombreux candidats malheureux au premier tour, qui ont préféré explicitement se reporter vers lui. Il s'agit des candidats arrivés lors du scrutin du 11 mars en 3e et 4e positions – ce qui représente tout de même des centaines de milliers de voix ! Ce sont Zine Ould Zidane qui a recueilli 15% des voix et Messaoud Ould Boulkheir, candidat des « Haratines » qui a bénéficié de 10% des voix. Soit un total conséquent de 25% qui représente un véritable déplacement de soutiens.

Au niveau des profils et des programmes, rien de fondamental ne sépare les deux adversaires : même culture politique, trois ans de différence, un même idéal proclamé. Ce qui importe, en revanche, c'est le retour au pouvoir d'un civil après une victoire haut la main. C'est aussi le mérite d'une junte qui ne s'est jamais départie de son rôle de régulateur et à laquelle il convient de rendre un hommage appuyé.
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