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Eviter aux enfants le choc de l'immolation

Explications : Benjelloun Ghizlaine, pédopsychiatre

Eviter aux enfants le choc de l'immolation
L'Aïd peut être vécu de façon traumatisante par nos enfants

Dans quelle mesure peut-on parler de
risques de traumatisme pour l'enfant face à un mouton qui est égorgé devant ses yeux ?


La fête du mouton fait partie de notre religion et de notre identité, mais elle peut être vécue de façon traumatisante par nos enfants et développer chez eux un trouble anxieux notamment un état de stress post-traumatique qui se caractérise par la reviviscence de la scène de l'immolation accompagnée de signes de peur, sueur, palpitation, ainsi que des rêves répétés. On retrouve également des troubles du comportement, une insomnie, des angoisses diverses et parfois un état dépressif franc.

A partir de quel âge un enfant peut
supporter ce spectacle très dur ?


Il n'y a pas d'age précis, il y a des adultes qui ne supportent pas cette scène. Il s'agit de repérer les enfants anxieux qui ont du mal à approcher le mouton et qui sont craintifs et d'éviter de les exposer à la scène d'égorgement et à celle du corps gigotant d'un côté et la tête de l'autre.

Comment réagir si accidentellement
un enfant se retrouve devant une marée
de sang ou voit l'acte d'immolation?


Beaucoup d'enfants attendent cet instant avec une certaine jouissance et ne sont pas du tout craintifs ni traumatisés par l'acte parce qu'ils en parlent longtemps à l'avance avec leurs copains et leurs proches et sont tout à fait préparés. Sinon, il faut mettre des mots sur la scène même si c'est après coup pour l'aider à verbaliser autour de cette image et lui permettre de ne pas la garder comme un souvenir angoissant.

Quelle est la meilleure manière
de les préparer à ce rituel sacré?


Il s'agit d'expliquer dans des termes pas trop compliqués le pourquoi de cette fête (donner une partie du mouton aux pauvres, sa signification religieuse...), de lui montrer les aspects positifs comme de voir ses cousins éloignés et surtout de lui expliquer par avance (des jours avant) ce qui va se passer.

Il faut éviter que l'enfant passe trop de temps avec le mouton avant l'égorgement, c'est plus difficile de le voir se faire égorger après, le tenir suffisamment éloigné pour qu'il n'y ait pas de risque de recevoir un coup ou qu'il ait peur d'en recevoir. Si un enfant n'est pas enthousiaste à l'idée d'y assister, il est préférable d'éviter de l'y exposer.

Il s'agit aussi pour les personnes qui ne sacrifient pas le mouton d'expliquer à leur enfant pourquoi. En résumé, il faut leur parler avant, pendant et après le sacrifice avec franchise même quand ils n'y assistent pas car ils imaginent comment ça va se passer et ça peut être angoissant aussi.
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