Beaucoup de parents sont épuisés d'entendre leur enfant dire non et luttent sans cesse afin de le motiver à coopérer dans les situations quotidiennes. En effet, du jour au lendemain, dès ses 18 mois, l'enfant refuse d'obéir, de manger, de se coucher et de se laver (alors que le bain était, jusqu'alors, un réel plaisir pour lui…).
«C'est par cette phase d'opposition ou du « non » que nos grands bébés deviennent de petits garçons ou petites filles, grandissent et s'affirment», plaide Najwa Alami, psychothérapeute. Cette opposition s'accompagne souvent de colères, bouderies ou caprices. Une phase qui peut perdurer jusqu'à l'âge de 3 ans, alors patience ! «Généralement, l'enfant qui dit "non" fera oui quelques minutes plus tard.
Comme si son "non" était une façon de s'interroger sur ce qu'il pense de ce qu'on lui demande. Soit "non parce que tu me le demandes" puis "oui, parce que je veux bien le faire, moi". Alors, il le fait pour devenir un homme (une femme) et non plus parce qu'il est "un petit qu'on commande"», ajoute la psychologue.
Mais c'est difficile pour les parents de rester calmes et passifs devant ces «non» répétitifs de ces petits hommes d'à peine un mètre. «Je commence à perdre patience avec ma petite Nisrine, qui a à peine deux ans et un mois. Depuis quelques semaines, elle répond "non" à chacune des propositions que nous lui faisons, son père et moi.
Nisrine, si docile, obéissante et ordonnée devient impossible. Elle nous lance toute la journée des "Non et non" déterminés. Avec papi et mamie ainsi qu'à la crèche, elle ne donne, en revanche, aucun signe de rébellion. Le vinaigre commence à me monter au nez, moi qui suis d'un naturel si calme d'habitude», raconte Samya, fonctionnaire.
Une remarque qui revient souvent dans la bouche de parents désemparés par l'opposition quasi permanente de leur bambin.
A croire que les enfants ne s'opposent qu'à leurs parents. « D'une manière générale, oui et c'est normal : ils perçoivent leurs parents comme la source d'autorité principale. A la crèche ou chez les grands-parents, les contraintes ne sont pas tout à fait les mêmes. Ils assimilent très vite la différence».
Ceci étant, face à un enfant qui, jour après jour, gagne en autonomie, s'affirme et construit sa personnalité, il est parfois difficile de savoir comment agir.
Malheureusement, il n'existe pas de règle absolue en matière d'éducation, tout est souvent question d'équilibre et de communication. «Armez-vous de patience et d'imagination pour passer ce cap. Usez de la négociation : il ne veut pas manger tout de suite ? Négociez pour qu'il le fasse dans 5 minutes. Il refuse de mettre son pull rouge ? Proposez-lui le bleu», conseille la spécialiste.
Ilham et Nawfal, un jeune couple d'ingénieurs semble avoir trouvé une bonne solution, en se servant justement de leur imagination. «Il y a quelques mois que Reda, deux ans et demi, a commencé à prendre systématiquement le contre-pied de ce que nous lui disons. Pour nous contrarier, par défi ou simplement par jeu.
Nous avons finalement décidé de la prendre à son propre piège». Comment ? «Tous les soirs, nous lui défendons de prendre son bain, de ranger ses jouets, de manger son repas et nous lui interdisons formellement de nous faire un bisou avant d'aller se coucher… Par esprit de contradiction, il se fait alors un plaisir de terminer son assiette sans rouspéter, de se laver avec soin et de nous couvrir de câlins. Et il en redemande !», nous lancent-ils avec fierté.
Cependant, la psychologue nous met en garde contre les dépassements. Lorsque l'enfant surpasse les limites, une punition peut être bénéfique, pour peu que l'on garde à l'esprit ces quelques considérations. «La sanction doit avoir un sens : rien ne sert de punir pour punir. Il est important que l'enfant comprenne la raison pour laquelle il a été puni. Expliquez-lui en quoi son acte est répréhensible.
Par ailleurs, la punition doit être immédiate pour que l'enfant saisisse le lien de cause à effet : bêtise=punition. La vocation de la sanction est éducative : pas de punition violente et humiliante. Envoyer l'enfant dans sa chambre est une bonne solution : il va se calmer, réfléchir à son acte, pour au final se sentir plus léger», explique-t-elle. Mais attention, toujours selon la sychologue : «Utilisez la punition à bon escient : les multiplier peut avoir l'effet inverse escompté. Pour éviter les réprimandes, l'enfant risque de mentir sur ses actes».
«Ce sont les murs immobiles et solides qui nous rassurent tout comme les interdits stables et les points de repères fixes rassurent l'enfant. Dire oui, dire non, c'est permettre ou refuser.
C'est aussi bien plus que cela. Permissions et interdits sont autant de balises sur le chemin. Le petit enfant se construit sa personnalité, son intelligence et sa pensée au sein des repères que nous lui organisons», schématise Najwa Alami, psychothérapeute.
Mais comment exercer son autorité ? «L'ingrédient essentiel de l'autorité est la communication : une interdiction pure et simple, sans explication, n'a aucun sens pour l'enfant, elle est donc inutile, voire nuisible. Il est important d'expliquer clairement, simplement, pourquoi vous interdisez à votre enfant telle ou telle chose», explique-t-elle. Toutefois, il est important de laisser une marge d'action à l'enfant – en toute sécurité bien sûr. «Il ne faut pas non plus frustrer l'enfant avec des interdictions toujours plus nombreuses au fil des jours : il doit pouvoir forger sa propre expérience.
L'échec a également des vertus éducatives», précise la spécialiste. Enfin, il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme, selon cette dernière : «Vous devenez autoritaires si vous inspirez un sentiment de peur chez l'enfant, si vos consignes sont édictées de manière illogique, si vous interdisez chez l'enfant toute expression de ses humeurs ou de ses états d'âme».
PETITES ASTUCES FACE AU “NON”
> Détournez son attention, changez de conversation ou faites rire votre enfant tout en poursuivant votre but initial.
> Prévenez à l'avance votre enfant qu'un changement va bientôt arriver (moment du dodo par exemple) plutôt que de le prendre par surprise.
> Il se met en danger, il hurle...ne criez pas plus fort que lui !
Expliquez-lui votre interdiction et imposez fermement votre volonté.
> Mettez-vous d'accord avec votre conjoint(e) sur les interdits.
> Lors d'une colère de l'enfant, dites-lui que vous avez bien entendu son désaccord mais que votre choix est différent du sien.
> Faites en sorte que vos "Non" soient de vrais "Non" et que vos "Oui" soient de vrais "Oui".
> Il va vous faire craquer !...: prévenez votre enfant que votre seuil de tolérance est atteint et isolez le dans sa chambre.
«C'est par cette phase d'opposition ou du « non » que nos grands bébés deviennent de petits garçons ou petites filles, grandissent et s'affirment», plaide Najwa Alami, psychothérapeute. Cette opposition s'accompagne souvent de colères, bouderies ou caprices. Une phase qui peut perdurer jusqu'à l'âge de 3 ans, alors patience ! «Généralement, l'enfant qui dit "non" fera oui quelques minutes plus tard.
Comme si son "non" était une façon de s'interroger sur ce qu'il pense de ce qu'on lui demande. Soit "non parce que tu me le demandes" puis "oui, parce que je veux bien le faire, moi". Alors, il le fait pour devenir un homme (une femme) et non plus parce qu'il est "un petit qu'on commande"», ajoute la psychologue.
Mais c'est difficile pour les parents de rester calmes et passifs devant ces «non» répétitifs de ces petits hommes d'à peine un mètre. «Je commence à perdre patience avec ma petite Nisrine, qui a à peine deux ans et un mois. Depuis quelques semaines, elle répond "non" à chacune des propositions que nous lui faisons, son père et moi.
Nisrine, si docile, obéissante et ordonnée devient impossible. Elle nous lance toute la journée des "Non et non" déterminés. Avec papi et mamie ainsi qu'à la crèche, elle ne donne, en revanche, aucun signe de rébellion. Le vinaigre commence à me monter au nez, moi qui suis d'un naturel si calme d'habitude», raconte Samya, fonctionnaire.
Une remarque qui revient souvent dans la bouche de parents désemparés par l'opposition quasi permanente de leur bambin.
A croire que les enfants ne s'opposent qu'à leurs parents. « D'une manière générale, oui et c'est normal : ils perçoivent leurs parents comme la source d'autorité principale. A la crèche ou chez les grands-parents, les contraintes ne sont pas tout à fait les mêmes. Ils assimilent très vite la différence».
Ceci étant, face à un enfant qui, jour après jour, gagne en autonomie, s'affirme et construit sa personnalité, il est parfois difficile de savoir comment agir.
Malheureusement, il n'existe pas de règle absolue en matière d'éducation, tout est souvent question d'équilibre et de communication. «Armez-vous de patience et d'imagination pour passer ce cap. Usez de la négociation : il ne veut pas manger tout de suite ? Négociez pour qu'il le fasse dans 5 minutes. Il refuse de mettre son pull rouge ? Proposez-lui le bleu», conseille la spécialiste.
Ilham et Nawfal, un jeune couple d'ingénieurs semble avoir trouvé une bonne solution, en se servant justement de leur imagination. «Il y a quelques mois que Reda, deux ans et demi, a commencé à prendre systématiquement le contre-pied de ce que nous lui disons. Pour nous contrarier, par défi ou simplement par jeu.
Nous avons finalement décidé de la prendre à son propre piège». Comment ? «Tous les soirs, nous lui défendons de prendre son bain, de ranger ses jouets, de manger son repas et nous lui interdisons formellement de nous faire un bisou avant d'aller se coucher… Par esprit de contradiction, il se fait alors un plaisir de terminer son assiette sans rouspéter, de se laver avec soin et de nous couvrir de câlins. Et il en redemande !», nous lancent-ils avec fierté.
Cependant, la psychologue nous met en garde contre les dépassements. Lorsque l'enfant surpasse les limites, une punition peut être bénéfique, pour peu que l'on garde à l'esprit ces quelques considérations. «La sanction doit avoir un sens : rien ne sert de punir pour punir. Il est important que l'enfant comprenne la raison pour laquelle il a été puni. Expliquez-lui en quoi son acte est répréhensible.
Par ailleurs, la punition doit être immédiate pour que l'enfant saisisse le lien de cause à effet : bêtise=punition. La vocation de la sanction est éducative : pas de punition violente et humiliante. Envoyer l'enfant dans sa chambre est une bonne solution : il va se calmer, réfléchir à son acte, pour au final se sentir plus léger», explique-t-elle. Mais attention, toujours selon la sychologue : «Utilisez la punition à bon escient : les multiplier peut avoir l'effet inverse escompté. Pour éviter les réprimandes, l'enfant risque de mentir sur ses actes».
L'autorité des parents
«Ce sont les murs immobiles et solides qui nous rassurent tout comme les interdits stables et les points de repères fixes rassurent l'enfant. Dire oui, dire non, c'est permettre ou refuser.
C'est aussi bien plus que cela. Permissions et interdits sont autant de balises sur le chemin. Le petit enfant se construit sa personnalité, son intelligence et sa pensée au sein des repères que nous lui organisons», schématise Najwa Alami, psychothérapeute.
Mais comment exercer son autorité ? «L'ingrédient essentiel de l'autorité est la communication : une interdiction pure et simple, sans explication, n'a aucun sens pour l'enfant, elle est donc inutile, voire nuisible. Il est important d'expliquer clairement, simplement, pourquoi vous interdisez à votre enfant telle ou telle chose», explique-t-elle. Toutefois, il est important de laisser une marge d'action à l'enfant – en toute sécurité bien sûr. «Il ne faut pas non plus frustrer l'enfant avec des interdictions toujours plus nombreuses au fil des jours : il doit pouvoir forger sa propre expérience.
L'échec a également des vertus éducatives», précise la spécialiste. Enfin, il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme, selon cette dernière : «Vous devenez autoritaires si vous inspirez un sentiment de peur chez l'enfant, si vos consignes sont édictées de manière illogique, si vous interdisez chez l'enfant toute expression de ses humeurs ou de ses états d'âme».
PETITES ASTUCES FACE AU “NON”
> Détournez son attention, changez de conversation ou faites rire votre enfant tout en poursuivant votre but initial.
> Prévenez à l'avance votre enfant qu'un changement va bientôt arriver (moment du dodo par exemple) plutôt que de le prendre par surprise.
> Il se met en danger, il hurle...ne criez pas plus fort que lui !
Expliquez-lui votre interdiction et imposez fermement votre volonté.
> Mettez-vous d'accord avec votre conjoint(e) sur les interdits.
> Lors d'une colère de l'enfant, dites-lui que vous avez bien entendu son désaccord mais que votre choix est différent du sien.
> Faites en sorte que vos "Non" soient de vrais "Non" et que vos "Oui" soient de vrais "Oui".
> Il va vous faire craquer !...: prévenez votre enfant que votre seuil de tolérance est atteint et isolez le dans sa chambre.
