Avec la signature de l'accord «Open Sky» de libéralisation du secteur aérien entre le Maroc et l'Union européenne, c'est un nouveau paysage aérien qui se dessine devant la RAM. Cet élargissement qui permet à toute compagnie européenne de desservir n'importe quel point dans le Royaume, va-t-il booster ou défavoriser notre «chère dame», la RAM ? C'est à cette question qu'a voulu répondre l'expert français en transport, Julien Lévêque, invité jeudi 19 janvier à la RAM Academy à Casablanca, pour animer le séminaire : «Les politiques de la concurrence en Europe, le cas du transport aérien».
La RAM qui a bénéficié, rappelons-le, d'une situation dominante pendant plusieurs années a bien des soucis devant l'arrivée de nouveaux concurrents tels que les low cost (faibles prix). «En Europe, la libéralisation du ciel a réussi, car elle a entraîné une forte baisse des tarifs, une belle aubaine pour les consommateurs, et les grandes compagnies n'ont pas disparu avec l'arrivée du low cost.
Quant au risque de voir la RAM affronter sur ses terres des prédateurs, pour le moment il est exclu car les grandes compagnies sont bien occupées à défendre leur part de marché sur leurs lignes destinations», explique ce jeune expert.
Quant à la question de voir la compagnie nationale devenir un low cost, le conférencier a exclu toute transformation en ce sens : «Mon intuition c'est que la RAM n'a pas vocation à devenir un low cost. Déjà la concurrence va obliger cette compagnie nationale à faire des sacrifices au niveau de l'efficacité et de la rentabilité. Et si elle se met à faire du tarif bas, elle fera davantage de sacrifice et cela lui fera mal».
C'est normal, cette libéralisation du trafic aérien va aiguiser les appétits et voir venir des compagnies intéressées plutôt par des avantages que certaines régions proposeront dans le cadre du développement de leur potentiel touristique, mais il faut rester vigilant sur le contrôle de la viabilité financière de tout candidat, car souvent il y a des surprises. «Avant d'accorder toute autorisation, les pouvoirs de tutelle doivent bien vérifier la viabilité financière de ces nouveaux venus. Car des fois ils peuvent disparaître et bien laisser des ardoises pour les collectivités locales», ajoute-t-il.
Quant à l'accord conclu dernièrement avec les Vingt-Cinq, la législation européenne apporte des garanties à la RAM. Ce n'est pas l'avis d'un participant qui fait part de ces craintes de voir un jour disparaître la RAM : «Il y a une grande différence entre le texte et la réalité et cela nous le vivons chaque jour avec les compagnies étrangères. Toutefois, les équipes de la RAM se sont bien préparées pour affronter les défis de cet accord. Si on est agressé sur un marché, nous optons pour la diversification pour s'orienter vers d'autres destinations telles que le marché africain, qui représente pour nous une bonne alternative».
Mais cette libéralisation du ciel a des limites. Les compagnies nationales qui ne feront pas des alliances ou les petites sociétés de fonds de roulement ne feront pas le poids face aux géants de l'aviation notamment américains. «Le transport aérien européen connaîtra des concentrations. On finira comme aux Etats-Unis avec la présence de trois grandes compagnies américaines. Personnellement, les compagnies portugaises et autrichiennes risquent de disparaître si elles n'optent pas pour des alliances», dit M. Lévêque.
Enfin, signalons que l'accord global aérien «Open Sky» a été paraphé en décembre à Marrakech, par le ministre de l'Equipement et des Transports, Karim Ghellab, et le vice-président de la Commission européenne en charge des Transports, le Français Jacques Barrot. L'accord prévoit la suppression en faveur des compagnies aériennes des deux parties de toutes les limitations de nationalité, de capacité, de fréquences ou de routes concernant le transport des passagers entre le Maroc et l'UE. Si ce texte prône la liberté, «pourquoi n'autorise-t-on pas le low cost sur l'aéroport de Casablanca ? Aujourd'hui, on peut dire qu'actuellement la RAM bénéficie d'une situation dominante.
Je vous rappelle également que le texte de cet accord, nous ne l'avons toujours pas entre les mains, même le conférencier dit ne l'avoir pas encore consulté. Ils ne vont pas nous faire encore le même coup que celui du texte de l'accord de libre-échange», lance Othman Chérif Alami, président de l'Association régionale des agences de voyages de Casablanca (AVC), qui lance son premier partenariat avec l'Ecole européenne de management du tourisme pour la formation de conseillers en voyages. «Cette formation se situe dans une logique de soutien à laVision 2010, et dont la réussite dépend de la formation de 70.000 professionnels», conclut-il.
La RAM qui a bénéficié, rappelons-le, d'une situation dominante pendant plusieurs années a bien des soucis devant l'arrivée de nouveaux concurrents tels que les low cost (faibles prix). «En Europe, la libéralisation du ciel a réussi, car elle a entraîné une forte baisse des tarifs, une belle aubaine pour les consommateurs, et les grandes compagnies n'ont pas disparu avec l'arrivée du low cost.
Quant au risque de voir la RAM affronter sur ses terres des prédateurs, pour le moment il est exclu car les grandes compagnies sont bien occupées à défendre leur part de marché sur leurs lignes destinations», explique ce jeune expert.
Quant à la question de voir la compagnie nationale devenir un low cost, le conférencier a exclu toute transformation en ce sens : «Mon intuition c'est que la RAM n'a pas vocation à devenir un low cost. Déjà la concurrence va obliger cette compagnie nationale à faire des sacrifices au niveau de l'efficacité et de la rentabilité. Et si elle se met à faire du tarif bas, elle fera davantage de sacrifice et cela lui fera mal».
C'est normal, cette libéralisation du trafic aérien va aiguiser les appétits et voir venir des compagnies intéressées plutôt par des avantages que certaines régions proposeront dans le cadre du développement de leur potentiel touristique, mais il faut rester vigilant sur le contrôle de la viabilité financière de tout candidat, car souvent il y a des surprises. «Avant d'accorder toute autorisation, les pouvoirs de tutelle doivent bien vérifier la viabilité financière de ces nouveaux venus. Car des fois ils peuvent disparaître et bien laisser des ardoises pour les collectivités locales», ajoute-t-il.
Quant à l'accord conclu dernièrement avec les Vingt-Cinq, la législation européenne apporte des garanties à la RAM. Ce n'est pas l'avis d'un participant qui fait part de ces craintes de voir un jour disparaître la RAM : «Il y a une grande différence entre le texte et la réalité et cela nous le vivons chaque jour avec les compagnies étrangères. Toutefois, les équipes de la RAM se sont bien préparées pour affronter les défis de cet accord. Si on est agressé sur un marché, nous optons pour la diversification pour s'orienter vers d'autres destinations telles que le marché africain, qui représente pour nous une bonne alternative».
Mais cette libéralisation du ciel a des limites. Les compagnies nationales qui ne feront pas des alliances ou les petites sociétés de fonds de roulement ne feront pas le poids face aux géants de l'aviation notamment américains. «Le transport aérien européen connaîtra des concentrations. On finira comme aux Etats-Unis avec la présence de trois grandes compagnies américaines. Personnellement, les compagnies portugaises et autrichiennes risquent de disparaître si elles n'optent pas pour des alliances», dit M. Lévêque.
Enfin, signalons que l'accord global aérien «Open Sky» a été paraphé en décembre à Marrakech, par le ministre de l'Equipement et des Transports, Karim Ghellab, et le vice-président de la Commission européenne en charge des Transports, le Français Jacques Barrot. L'accord prévoit la suppression en faveur des compagnies aériennes des deux parties de toutes les limitations de nationalité, de capacité, de fréquences ou de routes concernant le transport des passagers entre le Maroc et l'UE. Si ce texte prône la liberté, «pourquoi n'autorise-t-on pas le low cost sur l'aéroport de Casablanca ? Aujourd'hui, on peut dire qu'actuellement la RAM bénéficie d'une situation dominante.
Je vous rappelle également que le texte de cet accord, nous ne l'avons toujours pas entre les mains, même le conférencier dit ne l'avoir pas encore consulté. Ils ne vont pas nous faire encore le même coup que celui du texte de l'accord de libre-échange», lance Othman Chérif Alami, président de l'Association régionale des agences de voyages de Casablanca (AVC), qui lance son premier partenariat avec l'Ecole européenne de management du tourisme pour la formation de conseillers en voyages. «Cette formation se situe dans une logique de soutien à laVision 2010, et dont la réussite dépend de la formation de 70.000 professionnels», conclut-il.
