Le Matin éco. Comment l'idée de mise en place du projet de création de consortiums d'exportation a été initiée au Maroc ?
Abdelali Berrada. Ce projet a été initié par le ministère du Commerce extérieur en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et avec le financement de la coopération italienne. L'objectif étant l'amélioration de la compétitivité et l'agressivité des entreprises exportatrices marocaines, particulièrement les PME, sur les marchés internationaux.
Vous dites que le consortium d'exportation s'avère être un instrument de mise à niveau. Pourquoi ?
Un consortium regroupe des associés autour de projets communs dont le développement des exportations est l'axe fondamental. Pour être performant dans le domaine de l'exportation, cela implique de la part des entreprises membres la réalisation d'un certain nombre d'actions communes de restructuration, d'organisation et de modernisation : par exemple amélioration de la productivité, la qualité, les achats des matières, la mise en place de systèmes d'information, la formation et l'adaptation de l'offre produits.
En mettant en commun leurs connaissances, leurs ressources financières et leurs réseaux de contact au sein d'un consortium, elles peuvent améliorer de façon significative leurs potentiels en tant qu'exportateurs, réduire leurs coûts et les risques inhérents à l'accès aux marchés, réaliser des gains d'efficacité.
En effet, le consortium s'avère être un outil très efficace et un véritable instrument de mise à niveau dont les dossiers sont traités avec un avis à priorité favorable par tous les organismes d'appui nationaux:
Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME), Centre marocain de promotion des exportations (CMPE), Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), la Coopération technique allemande (GTZ), etc.
Quelles sont les différentes étapes pour créer un consortium d'exportation ?
Je voudrais tout d'abord préciser que le concept de consortium est récent au Maroc et pour favoriser la création de cette forme de regroupements d'entreprises, il fallait mener une campagne de sensibilisation, d'information et de formation, particulièrement auprès des institutions impliquées dans le programme (organisations professionnelles, associations sectorielles, Chambres de commerce…) et de leurs membres.
Les étapes de création d'un consortium commencent par la prise de contact avec les institutions concernées et l'organisation d'un séminaire d'information en faveur de leurs adhérents ; l'identification d'un groupe d'entreprises, membres potentiels du consortium, sur la base d'une première vision commune en termes de produit et de marché ; la visite individuelle des entreprises ciblées et analyse de leurs besoins et attentes (enquête d'intérêt) ; l'organisation de plusieurs réunions entre les entreprises intéressées afin de définir la mission du consortium, d'identifier les objectifs fédérateurs et de construire un consensus autour d'un programme d'action opérationnel ; l'étude de faisabilité et préparation d'un business plan ; le choix de la forme juridique, du nom et élaboration des statuts ; la création effective et officielle du consortium ; le suivi et accompagnement par les experts de l'ONUDI et des institutions concernées.
D'après vous, quelles sont les conditions requises pour la réussite d'un consortium ?
D'abord pendant la phase de constitution, le choix des partenaires est déterminant. Le profil privilégié est le professionnalisme, le respect de certaines valeurs, la culture du partage et l'esprit d'ouverture du chef d'entreprise, d'une part, et celui répondant aux objectifs recherchés en termes de produit, de marché, de cible de clientèle, etc.
Ensuite, pour un bon fonctionnement du consortium, il faudrait que les relations entre les membres soient basées sur l'estime, l'écoute, la transparence et la confiance, d'une part, et le respect des engagements pris, d'autre part.
Quels sont les avantages et les services que les patrons auront pour bénéficier de ce regroupement inter-entreprises ?
Les services et les avantages que peut offrir un consortium d'exportation à ses membres sont multiples.
Au niveau des services, on peut citer la publicité (brochure et site web communs), la recherche de partenaires commerciaux, l'organisation de la participation des membres à des salons et missions commerciaux à l'étranger, la formation des collaborateurs, la négociation des tarifs avec les fournisseurs et prestataires de service.
Cela pourrait concerner aussi la création d'une marque commune, l'implantation d'un bureau de représentation à l'étranger ou la mise en place d'un réseau commun de distribution. En fait, cela dépend de l'ambition commune des membres, de leurs besoins, de leurs priorités et de leurs moyens.
Quant aux avantages, on peut citer la réduction des risques liés à l'exportation, l'amélioration de la rentabilité à travers le partage des coûts administratifs, du marketing et de la promotion, le gain d'efficacité à travers l'exploitation des économies d'échelle, sans oublier l'échange des informations et des expériences.
Sur le terrain, pouvez-vous nous citer les principaux obstacles qui peuvent se dresser à la formation d'un consortium ?
En réalité, nous n'avons pas rencontré de problèmes majeurs. Parmi les éléments qui peuvent freiner ou empêcher la constitution d'un consortium, on peut citer l'identification des membres répondant aux critères et objectifs recherchés, l'indisponibilité d'un ou de plusieurs membres, le non-respect des engagements pris, surtout sur le plan financier
Aujourd'hui, quel est l'état d'avancement de cette forme de regroupement ?
Le projet connaît une évolution positive, trois indicateurs illustrent cette situation.
D'abord, la dynamique entretenue par les consortiums et groupements constitués, particulièrement du secteur textile-habillement qui, malgré le nouveau contexte de la compétition internationale, affiche une volonté et un rythme soutenu.
Ensuite, l'intérêt progressif accordé par les institutionnels, les associations professionnelles et les entreprises de différents secteurs et régions : matériaux de construction, agroalimentaire, systèmes d'information, artisanat industriel, mécanique et électrique. Enfin, l'attention portée actuellement par la presse au concept de consortium. Ainsi, on peut affirmer que la dynamique actuelle laisse présager un développement favorable du projet.
Quelles sont les différentes aides apportées aux consortiums d'exportation ?
Soucieux d'apporter un soutien supplémentaire aux consortiums, le ministère du Commerce extérieur a décidé de mettre en place une dotation financière destinée à subventionner une partie du budget des consortiums pendant leurs premières années de démarrage. Par ailleurs, les consortiums bénéficient d'un soutien et d'un traitement préférentiel de la part des organismes d'appui nationaux et internationaux.
Abdelali Berrada. Ce projet a été initié par le ministère du Commerce extérieur en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et avec le financement de la coopération italienne. L'objectif étant l'amélioration de la compétitivité et l'agressivité des entreprises exportatrices marocaines, particulièrement les PME, sur les marchés internationaux.
Vous dites que le consortium d'exportation s'avère être un instrument de mise à niveau. Pourquoi ?
Un consortium regroupe des associés autour de projets communs dont le développement des exportations est l'axe fondamental. Pour être performant dans le domaine de l'exportation, cela implique de la part des entreprises membres la réalisation d'un certain nombre d'actions communes de restructuration, d'organisation et de modernisation : par exemple amélioration de la productivité, la qualité, les achats des matières, la mise en place de systèmes d'information, la formation et l'adaptation de l'offre produits.
En mettant en commun leurs connaissances, leurs ressources financières et leurs réseaux de contact au sein d'un consortium, elles peuvent améliorer de façon significative leurs potentiels en tant qu'exportateurs, réduire leurs coûts et les risques inhérents à l'accès aux marchés, réaliser des gains d'efficacité.
En effet, le consortium s'avère être un outil très efficace et un véritable instrument de mise à niveau dont les dossiers sont traités avec un avis à priorité favorable par tous les organismes d'appui nationaux:
Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME), Centre marocain de promotion des exportations (CMPE), Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), la Coopération technique allemande (GTZ), etc.
Quelles sont les différentes étapes pour créer un consortium d'exportation ?
Je voudrais tout d'abord préciser que le concept de consortium est récent au Maroc et pour favoriser la création de cette forme de regroupements d'entreprises, il fallait mener une campagne de sensibilisation, d'information et de formation, particulièrement auprès des institutions impliquées dans le programme (organisations professionnelles, associations sectorielles, Chambres de commerce…) et de leurs membres.
Les étapes de création d'un consortium commencent par la prise de contact avec les institutions concernées et l'organisation d'un séminaire d'information en faveur de leurs adhérents ; l'identification d'un groupe d'entreprises, membres potentiels du consortium, sur la base d'une première vision commune en termes de produit et de marché ; la visite individuelle des entreprises ciblées et analyse de leurs besoins et attentes (enquête d'intérêt) ; l'organisation de plusieurs réunions entre les entreprises intéressées afin de définir la mission du consortium, d'identifier les objectifs fédérateurs et de construire un consensus autour d'un programme d'action opérationnel ; l'étude de faisabilité et préparation d'un business plan ; le choix de la forme juridique, du nom et élaboration des statuts ; la création effective et officielle du consortium ; le suivi et accompagnement par les experts de l'ONUDI et des institutions concernées.
D'après vous, quelles sont les conditions requises pour la réussite d'un consortium ?
D'abord pendant la phase de constitution, le choix des partenaires est déterminant. Le profil privilégié est le professionnalisme, le respect de certaines valeurs, la culture du partage et l'esprit d'ouverture du chef d'entreprise, d'une part, et celui répondant aux objectifs recherchés en termes de produit, de marché, de cible de clientèle, etc.
Ensuite, pour un bon fonctionnement du consortium, il faudrait que les relations entre les membres soient basées sur l'estime, l'écoute, la transparence et la confiance, d'une part, et le respect des engagements pris, d'autre part.
Quels sont les avantages et les services que les patrons auront pour bénéficier de ce regroupement inter-entreprises ?
Les services et les avantages que peut offrir un consortium d'exportation à ses membres sont multiples.
Au niveau des services, on peut citer la publicité (brochure et site web communs), la recherche de partenaires commerciaux, l'organisation de la participation des membres à des salons et missions commerciaux à l'étranger, la formation des collaborateurs, la négociation des tarifs avec les fournisseurs et prestataires de service.
Cela pourrait concerner aussi la création d'une marque commune, l'implantation d'un bureau de représentation à l'étranger ou la mise en place d'un réseau commun de distribution. En fait, cela dépend de l'ambition commune des membres, de leurs besoins, de leurs priorités et de leurs moyens.
Quant aux avantages, on peut citer la réduction des risques liés à l'exportation, l'amélioration de la rentabilité à travers le partage des coûts administratifs, du marketing et de la promotion, le gain d'efficacité à travers l'exploitation des économies d'échelle, sans oublier l'échange des informations et des expériences.
Sur le terrain, pouvez-vous nous citer les principaux obstacles qui peuvent se dresser à la formation d'un consortium ?
En réalité, nous n'avons pas rencontré de problèmes majeurs. Parmi les éléments qui peuvent freiner ou empêcher la constitution d'un consortium, on peut citer l'identification des membres répondant aux critères et objectifs recherchés, l'indisponibilité d'un ou de plusieurs membres, le non-respect des engagements pris, surtout sur le plan financier
Aujourd'hui, quel est l'état d'avancement de cette forme de regroupement ?
Le projet connaît une évolution positive, trois indicateurs illustrent cette situation.
D'abord, la dynamique entretenue par les consortiums et groupements constitués, particulièrement du secteur textile-habillement qui, malgré le nouveau contexte de la compétition internationale, affiche une volonté et un rythme soutenu.
Ensuite, l'intérêt progressif accordé par les institutionnels, les associations professionnelles et les entreprises de différents secteurs et régions : matériaux de construction, agroalimentaire, systèmes d'information, artisanat industriel, mécanique et électrique. Enfin, l'attention portée actuellement par la presse au concept de consortium. Ainsi, on peut affirmer que la dynamique actuelle laisse présager un développement favorable du projet.
Quelles sont les différentes aides apportées aux consortiums d'exportation ?
Soucieux d'apporter un soutien supplémentaire aux consortiums, le ministère du Commerce extérieur a décidé de mettre en place une dotation financière destinée à subventionner une partie du budget des consortiums pendant leurs premières années de démarrage. Par ailleurs, les consortiums bénéficient d'un soutien et d'un traitement préférentiel de la part des organismes d'appui nationaux et internationaux.
