Atteindre 375.000 visiteurs britanniques à l'horizon 2007, tel est l'objectif que se fixe l'Office national marocain du tourisme. Pour y parvenir, toute une panoplie de dispositions a été mise en œuvre afin de séduire les touristes britanniques réputés pour leurs exigences et leur vigilance. Rencontré au stand marocain du salon " World Travel Market " à Londres, qui a clôturé ses travaux jeudi 9 novembre, Abbas Azzouzi, directeur général de l'ONMT, a répondu à nos questions.
Le Matin : Quel est le plan d'action de l'ONMT pour l'année 2007 en vue de s'imposer sur le marché britannique ?
Abbas Azzouzi : Les tour-opérateurs, spécialisés et haut de gamme, distribuaient beaucoup la destination marocaine sur le marché britannique. Cela a duré un bon moment. Par la suite, nous avons provoqué et négocié l'arrivée de grands TO, qui étaient plutôt balnéaires, pour relancer ce marché au Maroc.
Aujourd'hui, la densification des connexions aériennes (Atlas Blue, RAM, British Airways, Ryanair et Easy Jet), nous met devant un autre palier à sauter, avec une clientèle individuelle sur Marrakech. A côté, nous avons instauré des réseaux de distribution et de communication, et travaillé sur l'image de la destination.
Notre objectif étant d'atteindre 650.000 touristes à l'horizon 2010. Nous allons finir cette année avec 400.000, l'année prochaine, nous espérons arriver à 450.000 touristes. C'est une grosse croissance qui suppose une grande mobilisation. Il nous restera après de lancer les stations balnéaires (Saïdia, Taghazout…). Cette étape nous permettra de bien nous stabiliser sur le marché anglais.
Quels sont les défis à relever par le Maroc pour réaliser une meilleure performance sur le marché anglais ?
L'arrivée des low cost nous place dans une autre catégorie, proche et facile d'accès, où on peut partir à la dernière minute. C'est un changement majeur qui nous contraint, nous autres professionnels du tourisme, à gagner la bataille de l'Internet. Il faut optimiser cet outil aussi bien en terme de communication et d'information que de réservation.
Nous accusons un peu de retard sur ce plan. Peu d'hôtels sont équipés technologiquement pour faire face à l'Internet.
Nous avons également un effort d'accompagnement à faire. C'est dans ce sens que nous allons signer un certain nombre d'accords paneuropéens avec des TO Internet. C'est chose faite avec Last minute et ce sera pour bientôt avec Expedia.
Ces accords, qui concernent globalement la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France l'Espagne, l'Italie, la Belgique, l'Espagne et la Scandinavie, les obligeront à référencer les hôtels marocains et à passer progressivement d'une quarantaine d'hôtels sur leurs sites à une centaine.
Cette démarche sera accompagnée d'une présence plus forte du Maroc sur la toile.
Ces stratégies ne seront-elles pas accompagnées d'une mise à niveau des infrastructures touristiques d'autant plus que le client anglais est très exigeant ?
L'année dernière, nous avons initié une collaboration avec l'association FTO (Fédération des tour-opérateurs), qui agit comme un organe de contrôle pour la profession. Elle analyse les destinations et effectue des sondages pour tester tout ce qui relève de la sécurité, de l'hygiène... en vue de définir les points forts et les points faibles du secteur.
Une délégation est arrivée au Maroc pour auditer un ensemble d'hôtels. Ils ont organisé des séminaires de formation pour les cuisiniers avant d'évaluer le secteur. La conclusion à laquelle ils sont arrivés c'est que nous avons des progrès à faire en matière d'hygiène et de sécurité. Il faut connaître ses faiblesses et les réparer. La particularité du marché anglais c'est que les TO sont responsables de la sécurité de leurs clients. Ils sont donc très vigilants.
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L'invitation au voyage
Difficile de faire le tour des stands du salon " World Trade Market " sans être assailli par l'envie irrésistible de faire le tour du monde. D'une certaine manière, on l'aura fait virtuellement d'autant plus que les stands reflètent fidèlement les couleurs, les sonorités et les senteurs des pays.
Ces derniers rivalisent de fantaisie et d'imagination pour appâter les férus d'évasion. Tous les moyens sont bons pour attirer l'attention du visiteur. D'ailleurs, on ne peut rester indifférent devant les tonalités captivantes du stand de l'Inde où bijoux de fantaisie et henné sont gracieusement offerts aux visiteurs. D'autres pays proposent des animations musicales, des danses folkloriques, des séances de massage, des tombolas, des scènes de travail artisanal local… Ils ne tarissent pas d'idées. Israël va jusqu'à organiser un concours de beauté pour élire Miss salon. Que ne ferait-on pour séduire les touristes ?
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Le tout sécuritaire
Si les Britanniques décident de ne pas céder à la phobie du terrorisme en continuant à voyager, ils lèvent d'un cran le niveau de sécurité dans tous les endroits publics. Le WTM, qui a drainé des délégations du monde entier, a été placé sous haute surveillance.
Pour l'occasion, des policiers de toutes les couleurs ont enfilé leurs fameux gilets jaunes, se sont équipés de leurs " talkie-walkie " et se sont attelés à la tâche. Tout objet abandonné non identifié devient suspect et fait l'objet d'une fouille minutieuse.
Des chiens policiers ont été appelés à la rescousse pour prêter main forte aux hommes en noir qui se pavanent fièrement entre les stands. Les " agents canins " prennent toute leur aise, se faufilent entre les visiteurs, reniflent et prospectent les endroits. C'est ce qu'on peut appeler une collaboration réussie entre les deux espèces.
Le Matin : Quel est le plan d'action de l'ONMT pour l'année 2007 en vue de s'imposer sur le marché britannique ?
Abbas Azzouzi : Les tour-opérateurs, spécialisés et haut de gamme, distribuaient beaucoup la destination marocaine sur le marché britannique. Cela a duré un bon moment. Par la suite, nous avons provoqué et négocié l'arrivée de grands TO, qui étaient plutôt balnéaires, pour relancer ce marché au Maroc.
Aujourd'hui, la densification des connexions aériennes (Atlas Blue, RAM, British Airways, Ryanair et Easy Jet), nous met devant un autre palier à sauter, avec une clientèle individuelle sur Marrakech. A côté, nous avons instauré des réseaux de distribution et de communication, et travaillé sur l'image de la destination.
Notre objectif étant d'atteindre 650.000 touristes à l'horizon 2010. Nous allons finir cette année avec 400.000, l'année prochaine, nous espérons arriver à 450.000 touristes. C'est une grosse croissance qui suppose une grande mobilisation. Il nous restera après de lancer les stations balnéaires (Saïdia, Taghazout…). Cette étape nous permettra de bien nous stabiliser sur le marché anglais.
Quels sont les défis à relever par le Maroc pour réaliser une meilleure performance sur le marché anglais ?
L'arrivée des low cost nous place dans une autre catégorie, proche et facile d'accès, où on peut partir à la dernière minute. C'est un changement majeur qui nous contraint, nous autres professionnels du tourisme, à gagner la bataille de l'Internet. Il faut optimiser cet outil aussi bien en terme de communication et d'information que de réservation.
Nous accusons un peu de retard sur ce plan. Peu d'hôtels sont équipés technologiquement pour faire face à l'Internet.
Nous avons également un effort d'accompagnement à faire. C'est dans ce sens que nous allons signer un certain nombre d'accords paneuropéens avec des TO Internet. C'est chose faite avec Last minute et ce sera pour bientôt avec Expedia.
Ces accords, qui concernent globalement la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France l'Espagne, l'Italie, la Belgique, l'Espagne et la Scandinavie, les obligeront à référencer les hôtels marocains et à passer progressivement d'une quarantaine d'hôtels sur leurs sites à une centaine.
Cette démarche sera accompagnée d'une présence plus forte du Maroc sur la toile.
Ces stratégies ne seront-elles pas accompagnées d'une mise à niveau des infrastructures touristiques d'autant plus que le client anglais est très exigeant ?
L'année dernière, nous avons initié une collaboration avec l'association FTO (Fédération des tour-opérateurs), qui agit comme un organe de contrôle pour la profession. Elle analyse les destinations et effectue des sondages pour tester tout ce qui relève de la sécurité, de l'hygiène... en vue de définir les points forts et les points faibles du secteur.
Une délégation est arrivée au Maroc pour auditer un ensemble d'hôtels. Ils ont organisé des séminaires de formation pour les cuisiniers avant d'évaluer le secteur. La conclusion à laquelle ils sont arrivés c'est que nous avons des progrès à faire en matière d'hygiène et de sécurité. Il faut connaître ses faiblesses et les réparer. La particularité du marché anglais c'est que les TO sont responsables de la sécurité de leurs clients. Ils sont donc très vigilants.
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L'invitation au voyage
Difficile de faire le tour des stands du salon " World Trade Market " sans être assailli par l'envie irrésistible de faire le tour du monde. D'une certaine manière, on l'aura fait virtuellement d'autant plus que les stands reflètent fidèlement les couleurs, les sonorités et les senteurs des pays.
Ces derniers rivalisent de fantaisie et d'imagination pour appâter les férus d'évasion. Tous les moyens sont bons pour attirer l'attention du visiteur. D'ailleurs, on ne peut rester indifférent devant les tonalités captivantes du stand de l'Inde où bijoux de fantaisie et henné sont gracieusement offerts aux visiteurs. D'autres pays proposent des animations musicales, des danses folkloriques, des séances de massage, des tombolas, des scènes de travail artisanal local… Ils ne tarissent pas d'idées. Israël va jusqu'à organiser un concours de beauté pour élire Miss salon. Que ne ferait-on pour séduire les touristes ?
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Le tout sécuritaire
Si les Britanniques décident de ne pas céder à la phobie du terrorisme en continuant à voyager, ils lèvent d'un cran le niveau de sécurité dans tous les endroits publics. Le WTM, qui a drainé des délégations du monde entier, a été placé sous haute surveillance.
Pour l'occasion, des policiers de toutes les couleurs ont enfilé leurs fameux gilets jaunes, se sont équipés de leurs " talkie-walkie " et se sont attelés à la tâche. Tout objet abandonné non identifié devient suspect et fait l'objet d'une fouille minutieuse.
Des chiens policiers ont été appelés à la rescousse pour prêter main forte aux hommes en noir qui se pavanent fièrement entre les stands. Les " agents canins " prennent toute leur aise, se faufilent entre les visiteurs, reniflent et prospectent les endroits. C'est ce qu'on peut appeler une collaboration réussie entre les deux espèces.
