Le Matin du Sahara : Comment expliquer le fait qu'un père ou une mère puissent ressentir une envie sexuelle à l'égard de leur enfant et passer à l'acte ?
Dr Nadia Kadiri : Il faut tout d'abord retenir que l'inceste ne représente pas une envie sexuelle banale. D'autre part, il est clairement démontré que l'inceste entre père et fille est beaucoup plus fréquent que celui impliquant mère et fils. Parallèlement, il n'existe pas de profil spécifique de père incestueux. Ce qu'il faut souligner, c'est qu'il y a des facteurs de risque qui font que cela arrive.
On parlera de personnalités pathologiques, de l'alcool et son effet désinhibiteur car beaucoup d'affaires d'inceste ont été commises sous l'effet de l'alcool ; on parlera également de la perversion sexuelle qui fait que le père se justifie en affirmant que l'enfant était consentant, qu'il n'était pas forcé.
Quant à la situation sociale, l'individu peut être un grand cadre dans une entreprise comme il peut être ouvrier ou sans emploi.
Pour ce qui en est du cas d'une femme incestueuse, cela concerne des femmes très malades, souffrant de troubles mentaux graves, mais comme je l'ai souligné, ces cas sont rarissimes.
Peut-on parler de moments de folie lors du passage à l'acte ?
Aucunement. Ce n'est pas de la folie puisque ce n'est pas un acte de folie aiguë dans la mesure où, très souvent, l'inceste s'inscrit dans le cadre d'une relation chronique, qui peut durer des années.
L'auteur d'un inceste peut-il ressentir des remords ?
En fait, cela dépend, comme je vous l'ai dit en parlant de perversion, l'auteur de l'inceste parle du consentement de sa victime, du fait qu'elle ait été contente lors de l'acte. Forcément, lorsque vous offrez des bonbons et du chocolat à un enfant, il ne peut qu'être content. En ce sens, je citerais le cas d'un homme qui a fait l'objet d'une plainte déposée par sa femme pour avoir porté atteinte à sa fille.
Cette dernière a décrit en détail au procureur l'acte sexuel, qu'elle n'est pas censée connaître, à son âge, parlant de verge en érection entre autres. Toxicomane et alcoolique, l'homme n'est pas atteint de folie. Il rejette les faits retenus contre lui en expliquant que, dans cette affaire, tout ce qu'il y a, c'est que sa femme veut sa peau, et il n'éprouve pas le moindre remord à l'égard de la fillette.
Un traitement ne serait-il pas plus approprié qu'un emprisonnement ?
En tout cas, une prise en charge est indispensable, que ce soit au cours de l'emprisonnement ou après avoir purgé sa peine, car les cas de récidive sont très fréquents. Cette prise en charge dépend de la personne, de sa personnalité, du contexte et de son désir de se faire soigner. Il faut une psychothérapie et parfois une prise en charge médicamenteuse est envisageable. Par ailleurs, il est indispensable que ces gens sachent qu'il y a une sanction, que l'acte est grave et qu'il ne faut pas le faire.
Qu'en est-il des répercussions sur les enfants abusés ?
Le rapport avec un parent s'inscrit dans une dimension de protection. Et quand celui qui est censé vous protéger vous abuse, cela cause de graves perturbations. Dans l'avenir, à chaque fois qu'un rapport de confiance et de protection s'établit, il renvoie directement à un sentiment d'insécurité.
Les femmes qui on été abusées par leurs pères durant l'enfance ne font plus confiance à personne. Dès qu'il y a une relation de rapprochement, notamment sur le plan conjugal, ce sont des sentiments d'insécurité et de danger qui s'installent à la place des sentiments d'affection et d'union, comme dans toute relation entre mari et femme.
A retenir également que les victimes elles-mêmes peuvent faire subir ce qu'elles ont subi, car c'est une relation primaire qui a été établie.
Dr Nadia Kadiri : Il faut tout d'abord retenir que l'inceste ne représente pas une envie sexuelle banale. D'autre part, il est clairement démontré que l'inceste entre père et fille est beaucoup plus fréquent que celui impliquant mère et fils. Parallèlement, il n'existe pas de profil spécifique de père incestueux. Ce qu'il faut souligner, c'est qu'il y a des facteurs de risque qui font que cela arrive.
On parlera de personnalités pathologiques, de l'alcool et son effet désinhibiteur car beaucoup d'affaires d'inceste ont été commises sous l'effet de l'alcool ; on parlera également de la perversion sexuelle qui fait que le père se justifie en affirmant que l'enfant était consentant, qu'il n'était pas forcé.
Quant à la situation sociale, l'individu peut être un grand cadre dans une entreprise comme il peut être ouvrier ou sans emploi.
Pour ce qui en est du cas d'une femme incestueuse, cela concerne des femmes très malades, souffrant de troubles mentaux graves, mais comme je l'ai souligné, ces cas sont rarissimes.
Peut-on parler de moments de folie lors du passage à l'acte ?
Aucunement. Ce n'est pas de la folie puisque ce n'est pas un acte de folie aiguë dans la mesure où, très souvent, l'inceste s'inscrit dans le cadre d'une relation chronique, qui peut durer des années.
L'auteur d'un inceste peut-il ressentir des remords ?
En fait, cela dépend, comme je vous l'ai dit en parlant de perversion, l'auteur de l'inceste parle du consentement de sa victime, du fait qu'elle ait été contente lors de l'acte. Forcément, lorsque vous offrez des bonbons et du chocolat à un enfant, il ne peut qu'être content. En ce sens, je citerais le cas d'un homme qui a fait l'objet d'une plainte déposée par sa femme pour avoir porté atteinte à sa fille.
Cette dernière a décrit en détail au procureur l'acte sexuel, qu'elle n'est pas censée connaître, à son âge, parlant de verge en érection entre autres. Toxicomane et alcoolique, l'homme n'est pas atteint de folie. Il rejette les faits retenus contre lui en expliquant que, dans cette affaire, tout ce qu'il y a, c'est que sa femme veut sa peau, et il n'éprouve pas le moindre remord à l'égard de la fillette.
Un traitement ne serait-il pas plus approprié qu'un emprisonnement ?
En tout cas, une prise en charge est indispensable, que ce soit au cours de l'emprisonnement ou après avoir purgé sa peine, car les cas de récidive sont très fréquents. Cette prise en charge dépend de la personne, de sa personnalité, du contexte et de son désir de se faire soigner. Il faut une psychothérapie et parfois une prise en charge médicamenteuse est envisageable. Par ailleurs, il est indispensable que ces gens sachent qu'il y a une sanction, que l'acte est grave et qu'il ne faut pas le faire.
Qu'en est-il des répercussions sur les enfants abusés ?
Le rapport avec un parent s'inscrit dans une dimension de protection. Et quand celui qui est censé vous protéger vous abuse, cela cause de graves perturbations. Dans l'avenir, à chaque fois qu'un rapport de confiance et de protection s'établit, il renvoie directement à un sentiment d'insécurité.
Les femmes qui on été abusées par leurs pères durant l'enfance ne font plus confiance à personne. Dès qu'il y a une relation de rapprochement, notamment sur le plan conjugal, ce sont des sentiments d'insécurité et de danger qui s'installent à la place des sentiments d'affection et d'union, comme dans toute relation entre mari et femme.
A retenir également que les victimes elles-mêmes peuvent faire subir ce qu'elles ont subi, car c'est une relation primaire qui a été établie.
