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«Le danger d'être responsabilisé trop tôt»

«Les parents ne peuvent pas traiter leurs enfants sur un même pied d'égalité»

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Après avoir goûté aux privilèges de l'enfant unique, ce dernier est détrôné par un frère ou une sœur qui lui vole la vedette.

Comment cet enfant vit-il ce changement ?

C'est l'une des choses les plus difficiles à vivre pour un enfant. Mais s'il arrive à dépasser cette épreuve, cela voudrait dire que dans sa vie, il dépassera toutes les autres qui la lui rappelleront : c'est-à-dire celles de jalousie, de rivalité, de compétition… Sinon cela va être plus pénible parce qu'il n'aura pas accepté que d'autres prennent sa place.

Le rang occupé dans la fratrie, notamment celui de l'aîné, détermine-t-il la personnalité de l'enfant ?

Je n'irais pas jusqu'à dire que cela détermine sa personnalité mais disons, plutôt, qu'il y contribue. Il y a beaucoup de facteurs qui forgent la personnalité de l'individu ; l'histoire de la famille ainsi que d'autres facteurs psychologiques et d'autres natures.

Cela dit, le rang peut jouer un rôle qui est tributaire de la manière dont ses parents ont vécu la chose. Parce qu'il ne s'agit pas uniquement de l'enfant. En clinique, nous recevons des enfants qui ont été responsabilisés dès leur jeune âge. Parfois, c'est lourd à porter. Ce genre de comportement risque de les empêcher de vivre leur enfance.

Comment faire pour valoriser chaque enfant au sein de la famille ?

C'est un équilibre très difficile à réaliser. Je ne pense pas que les parents puissent traiter leurs enfants sur un même pied d'égalité. En revanche, je pense qu'on peut avoir une sorte d'équité pour les choses importantes. Les enfants s'en rendent compte.

Même si les parents ne l'avouent pas, les autres enfants le remarquent. En fait, les parents ont le droit d'avoir des préférences parce qu'il n'est pas aisé d'aimer tout le monde de la même façon. On peut aussi ne pas les aimer pour les mêmes raisons. Il ne faut donc pas trop s'en cacher.

C'est-à-dire que même si le couple préfère l'un de ses rejetons, et que les autres enfants sentent qu'ils sont moins choyés mais aimés quand même, ils doivent pardonner à leurs parents. Parce que c'est plus fort qu'eux.

Néanmoins, il arrive souvent que les enfants se fassent de fausses idées. Ils ont l'impression que l'autre est plus aimé. De toutes les manières, les parents font ce qu'ils peuvent. Cela dit, il n'y pas d'égalité dans l'amour parce qu'il ne se mesure pas.
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