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Après Venise, trois artistes dévoilent leurs œuvres à Rabat

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«Si l'art ne peut pas résoudre les problèmes, il peut rapprocher les cultures et contribuer à une meilleure et plus profonde connaissance des peuples», a écrit M.Pais Bessanti dans le livre d'or de la 51ème Biennale de Venise, où le Maroc a été présenté par trois grands artistes plasticiens de renommée internationale. Il s'agit de Fathia Tahiri, Mohamed Bennani Moa et Fouad Bellamine.

Leurs œuvres picturales, représentant le pavillon marocain, ont remporté énormément de succès auprès des visiteurs italiens et d'autres venus du monde entier à Venise. Ces même oeuvres sont actuellement accrochées à l'Espace Expressions CDG pour permettre aux R'batis de contempler ces travaux ayant été choisis pour cet événement incontournable de l'art contemporain.
Trois pensées et trois longs parcours artistiques riches en créativité et en prestations.

Pour Fathia Tahiri, dont l'histoire avec la matière remonte à un âge très précoce, le dessin, la sculpture et le travail du bois qu'elle pratiquait en tant de loisirs la font convertir en peintre sculpteur professionnelle après avoir décroché son diplôme d'architecture en 1983.

Son amour pour l'art plastique et sa vocation pour l'architecture se sont conjugués pour en faire une grande artiste qui ne s'arrête jamais et ne revient pas en arrière. Tel a été son destin très ambitieux et qui continue à l'être cherchant tout ce qui est pur et sublime. «Son œuvre n'est qu'un hommage de plus à la création de Dieu. Un hommage à cette vie qu'il a fait éclore en ses créatures. Donc, son œuvre est une prière, un acte de foi».
En effet, «Nuit d'Afrique», «Le clown», «Tout feu, tout flamme», «Naissance» sont autant de ces créations de peinture, hymne à la lumière et les couleurs de Dieu.

Quant aux sculptures de Fathia «à la fois opulentes et frustes, celles-ci séduisent par leur beauté grandiose. Telle la terre du Maroc, terre des contrastes, aux couleurs exacerbées et à la luminosité intense, ils joignent à la rugosité de la matière, le sens aigu de la nuance dans les formes, l'harmonie de l'ensemble, la rigueur exigeante de l'œuvre d'art», souligne Nouzha Fassi Fihri qui a également présenté le catalogue de l'exposition.

Mohamed Bennani, connu sous le nom de Moa, dont les œuvres telluriques et colorées, matériques et mystérieuses, révélant la perfection de leur équilibre, laissent une empreinte profonde sur la rétine et dans la mémoire vive. «Ces images ont la dimension du désert par cette fascination qu'elles peuvent exercer sur celui qui les contemple. Par une sorte de mirage, par des superpositions de signe, des ciels fantastiques, des contrées authentiques, des rêves granitiques se mêlent et se démêlent provoquant ces sensations trop rares de plaisir esthétique». Là se retrouvent les travaux de Moa, dans la beauté et la simplicité explorées dans les merveilles du monde par le coloriste et magicien, connaisseur de sa matière.

Une troisième réflexion vient s'ajouter à cette exposition, celle de Fouad Bellamine, artiste peintre non moins connu que ses prédécesseurs, qui, depuis les années 70, fut hanté par la recherche et l'exploration, aussi bien au plan théorique que pratique, à une époque réputée pour ses multiples et intenses dialogues avec différents matériaux et médiums. Ainsi, Bellamine manipule de la peinture, des feutres, des encres indigo sur des supports aussi divers que le papier, le bois et le textile.

En conclusion, l'artiste peintre se crée son propre langage plastique et un rapport très personnel avec la lumière et l'espace qui lui permet de réaliser des installations très inattendues en travaillant sur d'autres supports que la toile. Cette identité qu'il s'est faite par ses recherches plastiques l'a amené à être invité dans de grandes manifestations picturales à travers le monde où la critique positive le propulse dans le creuset des artistes de renom. Bellamine continue, de ce fait, d'exalter le geste dans sa peinture, dans une «monumentalité gestuelle» structurante et architecturale.

Une renommée qui l'amène, également, lui et ses deux collègues, Fathia Tahiri et Mohamed Bennani, à participer à la 51ème Biennale de Venise, considérée comme l'une des plus grandes manifestations artistiques en Europe, voire dans le monde.
Créée en 1895, cet événement prend la mesure de l'art d'aujourd'hui, tant dans ses valeurs sûres que dans ses talents où « l'art de Fathia Tahiri, Mohamed Bennani et Fouad Bellamine est interprété comme un moment charnière de l'instinct de création», peut-on lire dans le fascicule de l'exposition.

Rabat, Espace Expressions CDG, Place Moulay El Hassan, jusqu'au 15 janvier.

3 artistes, 3 parcours


Fathiya Tahiri est une artiste qui expérimente depuis des années, dans plusieurs directions, les potentialités des différentes formes d'expression, de l'architecture à la sculpture, façonnant également les matières les plus précieuses jusqu'à parvenir à un classicisme pictural.

Mohammed Bennani Moa, magicien par intuition, fait de ses œuvres mystérieuses et colorées une révélation par la perfection de leur équilibre. Sa volonté de faire de l'art se manifeste, dans le geste, par des coups de pinceau énergiques et des griffures visant à refléter l'univers dynamique que l'artiste interroge et dévoile.
Fouad Bellamine, lui, opte pour une abstraction géométrique.

Style autonome et inédit, sa peinture est à la fois élégie et reflet des mémoires et d'états d'âme. La sérialité dont il ne se départit plus est une occasion d'exploration successive de l'espace, des textures et des clins d'oeils à l'histoire de l'art.
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