Menu
Search
Jeudi 25 Décembre 2025
S'abonner
close
Jeudi 25 Décembre 2025
Menu
Search

Le Japonais Shinji Aoyama en vedette

C'est en présence d'un large public et de nombreux artistes marocains et internationaux, que le festival international du film a rendu hommage lundi soir au cinéma japonais, à travers la personne du réalisateur Shinji Aoyama. Un des meneurs de la nouvelle vague du cinéma japonais, ce réalisateur ne cesse de récolter les récompenses partout dans le monde et dans les plus prestigieux festivals.

Le Japonais Shinji Aoyama en vedette
Cette année, c'était au tour du FIFM de célébrer son talent lors d'une cérémonie transmise en direct par la première chaîne. Présenté par des mots admiratifs du vice-président du festival Noureddine Saïl, le cinéaste a fait une entrée triomphale sur scène. Chapeau melon et ébauche de sourire aux lèvres, Aoyama a vite fait de sortir une petite feuille: c'était son mot à l'assistance. Bref, concis mais très profond… le speech a résumé la philosophie et le fond de la pensée d'Aoyama. «Si mes films sont susceptibles d'être compris et appréciés par des publics et des peuples différents, c'est parce qu'ils sont intimes. Ils ont l'air d'une conversation entre amis ou en famille», décrit-il.

Pour lui, ses films, qui font le tour du monde et qui font sa belle notoriété sur la scène internationale, sont l'expression de son amour pour les autres, pour les spectateurs et pour le genre humain.
Des propos qui rejoignent ceux d'un Noureddine Saïl, absolument sous le charme. «Le travail d'Aoyama donne foi en l'humanité…» lance-t-il, avant de laisser libre cours à la projection du dernier film de Shinji Aoyama, «Sad Vacation». Un opus qui n'a pas dérogé à la règle et qui a remporté de nombreux prix. Une histoire de famille racontée sur un ton confessionnel. Un enfant abondonné qui grandit en pensant à sa mère, va recuellir, une fois adulte, un orphelin chinois. C'est là qu'il va se retrouver par coïncidence face à face avec sa mère. Une nouvelle vie et de nouveaux problèmes pour ce jeune en mal de quiétude. La réconciliation serait-t-elle le chemin du salut ? Des événements vont s'ensuivre et des destins vont se croiser, pour un dénouement inattendu.

Avec ce nouveau film, le réalisateur japonais confirme son goût prononcé pour les histoires banales qui se transforment aussitôt en réflexion profonde sur la vie, la mort et les rapports avec les autres. L'amour d'Aoyama pour le cinéma remonte en fait à 1979. Après avoir vu «Apocalypse now», il se découvre une vocation de cinéaste. Il suit des cours de cinéma à l'université avant de s'exercer à la caméra en produisant de nombreux courts métrages. Il goûte à l'assistanat et se fait engager comme critique dans les Cahiers du cinéma-Japon. «It's not in the box» sera son premier long métrage, sorti en vidéo. «Helpless» reste son premier véritable pas dans l'univers magique du 7e art. Malgré leur violence, ces deux premières œuvres montrent déjà l'originalité de la signature.

Mais la révélation sera son opus «Eureka». Présenté au festival de Cannes en 2000, le film remportera deux prix : celui de la critique internationale et celui du jury. Son nom est désormais connu dans le monde, ce qui exalte encore plus sa créativité. Prolifique, le cinéaste qui porte volontiers plusieurs casquettes (scénariste, réalisateur, compositeur, monteur), reviendra à la charge l'année d'après avec un autre film «Desert moon». Il est sélectionné pour la compétition officielle de la Croisette. Malgré sa passion pour le grand écran, la télévision le tente également. Il tourne pour le petit écran «La forêt sans nom», une série policière. Dans «Sad Vacation», Aoyama marque un retour en arrière.

Dans l'intrigue, il renoue avec l'univers et les personnages de ses deux premiers films. C'est une sorte de trilogie, une suite d'un récit entammé il y a une dizaine d'années. Kenji, le garçon à la motocylette de Helpless, grandit et devient chauffeur privé à Kyushu. Le réalisateur invite les spectateurs à suivre ses personnages dans leur évolution émotionnelle et psychologique. C'est comme si on vivait avec eux, à côté d'eux, pas très loin d'eux. C'est le génie d'un Aoyama troublant, parfois gênant, mais certainement talentueux.
Lisez nos e-Papers