"Allez-vous cesser de vous battre un jour ?", telle est la question que pose une mère de famille, parmi tant d'autres, fatiguée par les disputes quotidiennes de ses enfants. Souvent, les frères et soeurs, au pire, s'étripent, au mieux se disputent. Faire partie d'une fratrie, c'est partager, éprouver de la jalousie et devoir laisser de la place à l'autre.
Rien n'est plus agaçant que de supporter un frère ou une soeur qui vient dans votre chambre pour jouer sans y être invité, qui fouille dans vos affaires et qui se met à pleurer quand vos parents font attention à vous.
Si cela vous arrive, il paraît que c'est plutôt normal de ressentir de l'agacement et même plutôt sain de l'exprimer. Ce qui pourrait être plus difficile, ce serait de nier ces sentiments de jalousie et parfois de colère. La dispute fait partie de la relation et ne veut pas dire pour autant qu'on ne s'aime pas, bien au contraire, comme le dit le pédopsychiatre, Abdelhadi Mouchti, "Il ne faut surtout pas penser que deux enfants qui se disputent ne s'aiment pas". Au-delà de la Barbie ou du ballon qu'ils s'arrachent, pour eux, c'est l'amour des parents qui est en jeu…
Le coeur des parents n'est pas un gros gâteau qui se partage à parts égales. Il serait illusoire de croire qu'on aime tous ses enfants de la même manière. Ce n'est pas une question d'amour et ce n'est pas un crime, c'est la simple réalité. Ce n'est pas parce qu'on a un faible pour l'un de ses enfants qu'on n'aime pas l'autre ou les autres.
On les aime différemment, c'est tout. Tout comme on n'aime pas nos frères et sœurs de la même manière, ni nos amis. Partant de ce principe, "il faut s'attendre à être un peu injuste quand vient le temps de trancher entre deux enfants. Et c'est là qu'il faut se surveiller parce qu'on peut créer des problèmes plutôt que les résoudre", explique Hanaa Semlali, psychologue. Les enfants d'une même famille sont toujours en rivalité pour obtenir l'amour privilégié de leurs parents.
Il peut arriver que votre enfant se mette en colère contre son frère ou sa soeur, et même contre vous. Des "je ne t'aime plus !" ou "tu es méchant !" expriment sa jalousie de ne pas être votre unique et enfant préféré. Même si vous pensez qu'il est injuste, respectez son sentiment. Il n'en devient pas pour autant un "mauvais garçon" ou un "méchant enfant".
Ceci étant cette compétition peut être bénéfique, "ce qui est bon pour leur développement à condition qu'on les aide à la vivre sans trop d'agressivité", précise le pédopsychiatre. "Sentiment nécessaire, la jalousie permet aux enfants d'affirmer leur personnalité et de se socialiser. En se disputant, ils apprennent à régler leurs comptes seuls et testent leurs limites. Cela pousse chacun à développer ses propres compétences", prône le docteur.
D'après une maman qui a eu à élever quatre garçons "La jalousie qui régnait à la maison a créé une émulation chez les petits comme chez les grands : craignant de se faire rattraper par les cadets, les aînés ont toujours essayé de développer un maximum de talents tandis que les plus petits mettaient les bouchées doubles pour égaler les grands ! Un véritable moteur de progrès...".
Et de se faire rassurante, "mon expérience m'a appris que quelle que soit la rivalité entre les frères, ils s'apprécieront mieux plus tard en ayant chacun une personnalité et des qualités bien différentes". Il n'est pas rare non plus que frère et sœur vieillissent sans rien avoir en commun et s'éloignent à l'âge adulte, sans jamais avoir développé d'affinités particulières. C'est le cas de Ilham, une jeune femme de 26 ans ayant un mal fou depuis son enfance à s'entendre avec sa sœur.
Elle nous confie : "C'est dans un monde idéal, frère et sœur s'entendraient… comme deux sœurs ou deux frères! Il est d'ailleurs un peu ironique de décrire sa meilleure amie comme étant " une vraie sœur pour moi ", alors que dans la réalité, les enfants d'une même famille mettent souvent des années avant de trouver la bonne entente ou encore ne la trouvent jamais".
Tout ça est bien bon, mais que faire face à ces rivalités ? Y a-t-il des remèdes à cette rivalité ? Faut-il prôner la paix familiale ou laisser les enfants entre eux ? Pour gérer les conflits au mieux, le pédopsychiatre recommande ces quelques réflexes : "Ne prenez pas parti quand ils se battent, surtout si vous n'étiez pas là pour voir exactement ce qui s'est passé. Envoyez-les passer quelques minutes chacun de leur côté pour qu'ils puissent se calmer, puis demandez-leur de revenir pour en parler tous ensemble.
A côté, il est essentiel que vous incitiez vos enfants à parler ensemble de leurs sentiments et à essayer de régler leurs différends avec des mots et non des actes. Expliquez-leur l'importance de s'écouter les uns les autres. Et enfin évitez de jouer les arbitres à chaque dispute ".
Hanaa Semlali quant à elle, insiste sur l'attitude à adopter chez les adultes, les pères spécialement, "Il faut que les parents soient très attentifs à la manière dont ils gèrent les désaccords quand ils se produisent avec leur partenaire et avec leurs enfants. Réglez-vous le problème de manière animée, bien que pacifique, en jurant, en sortant de la maison, en frappant, en l'ignorant ou en respirant profondément et en essayant de le résoudre par la parole? Cela donne aux enfants un modèle à suivre". Ça revient à mettre le doigt sur le plus important dans l'éducation des petits, l'exemple que leur renvoient les parents.
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Toutefois est-il possible que des discussions animées entre frères et soeurs puissent basculer dans la violence ? Qu'est-ce que cette violence entre frères et soeurs ? Peut-on l'identifier pour s'en défendre ? Lorsque la jalousie utilise la violence pour s'exprimer, c'est là qu'il faut faire attention. Si votre enfant s'isole, se coupe du monde et des autres, c'est aussi un signal d'alarme. Cela signifie aussi une souffrance de l'enfant, celle de se sentir moins aimé que l'autre.
Règle d'or : "Mettez en œuvre une règle de " non-violence " chez vous, qui s'applique également aux bagarres entre frères et sœurs. Vos enfants apprendront bien vite que vous ne tolérez pas qu'ils blessent leurs frères ou leurs soeurs!", conseille Imane Smyej, psychologue.
REPÈRES
Attention aux …
> préférences affichées, ceci alimente la rivalité.
> et celles liées au sexe de l'enfant. Il peut se sentir qu'il n'est pas " du bon sexe ".
> comparaisons qui sont si faciles à faire. Rappelez-vous que les enfants sont différents.
> réactions que vous avez face à la rivalité : l'interdire risque de l'alimenter et l'ignorer ne règle rien.
> recommandations : tu dois aimer ton frère ou ta soeur. Il ne faut pas les forcer.
Rien n'est plus agaçant que de supporter un frère ou une soeur qui vient dans votre chambre pour jouer sans y être invité, qui fouille dans vos affaires et qui se met à pleurer quand vos parents font attention à vous.
Si cela vous arrive, il paraît que c'est plutôt normal de ressentir de l'agacement et même plutôt sain de l'exprimer. Ce qui pourrait être plus difficile, ce serait de nier ces sentiments de jalousie et parfois de colère. La dispute fait partie de la relation et ne veut pas dire pour autant qu'on ne s'aime pas, bien au contraire, comme le dit le pédopsychiatre, Abdelhadi Mouchti, "Il ne faut surtout pas penser que deux enfants qui se disputent ne s'aiment pas". Au-delà de la Barbie ou du ballon qu'ils s'arrachent, pour eux, c'est l'amour des parents qui est en jeu…
Le coeur des parents n'est pas un gros gâteau qui se partage à parts égales. Il serait illusoire de croire qu'on aime tous ses enfants de la même manière. Ce n'est pas une question d'amour et ce n'est pas un crime, c'est la simple réalité. Ce n'est pas parce qu'on a un faible pour l'un de ses enfants qu'on n'aime pas l'autre ou les autres.
On les aime différemment, c'est tout. Tout comme on n'aime pas nos frères et sœurs de la même manière, ni nos amis. Partant de ce principe, "il faut s'attendre à être un peu injuste quand vient le temps de trancher entre deux enfants. Et c'est là qu'il faut se surveiller parce qu'on peut créer des problèmes plutôt que les résoudre", explique Hanaa Semlali, psychologue. Les enfants d'une même famille sont toujours en rivalité pour obtenir l'amour privilégié de leurs parents.
Il peut arriver que votre enfant se mette en colère contre son frère ou sa soeur, et même contre vous. Des "je ne t'aime plus !" ou "tu es méchant !" expriment sa jalousie de ne pas être votre unique et enfant préféré. Même si vous pensez qu'il est injuste, respectez son sentiment. Il n'en devient pas pour autant un "mauvais garçon" ou un "méchant enfant".
Ceci étant cette compétition peut être bénéfique, "ce qui est bon pour leur développement à condition qu'on les aide à la vivre sans trop d'agressivité", précise le pédopsychiatre. "Sentiment nécessaire, la jalousie permet aux enfants d'affirmer leur personnalité et de se socialiser. En se disputant, ils apprennent à régler leurs comptes seuls et testent leurs limites. Cela pousse chacun à développer ses propres compétences", prône le docteur.
D'après une maman qui a eu à élever quatre garçons "La jalousie qui régnait à la maison a créé une émulation chez les petits comme chez les grands : craignant de se faire rattraper par les cadets, les aînés ont toujours essayé de développer un maximum de talents tandis que les plus petits mettaient les bouchées doubles pour égaler les grands ! Un véritable moteur de progrès...".
Et de se faire rassurante, "mon expérience m'a appris que quelle que soit la rivalité entre les frères, ils s'apprécieront mieux plus tard en ayant chacun une personnalité et des qualités bien différentes". Il n'est pas rare non plus que frère et sœur vieillissent sans rien avoir en commun et s'éloignent à l'âge adulte, sans jamais avoir développé d'affinités particulières. C'est le cas de Ilham, une jeune femme de 26 ans ayant un mal fou depuis son enfance à s'entendre avec sa sœur.
Elle nous confie : "C'est dans un monde idéal, frère et sœur s'entendraient… comme deux sœurs ou deux frères! Il est d'ailleurs un peu ironique de décrire sa meilleure amie comme étant " une vraie sœur pour moi ", alors que dans la réalité, les enfants d'une même famille mettent souvent des années avant de trouver la bonne entente ou encore ne la trouvent jamais".
Tout ça est bien bon, mais que faire face à ces rivalités ? Y a-t-il des remèdes à cette rivalité ? Faut-il prôner la paix familiale ou laisser les enfants entre eux ? Pour gérer les conflits au mieux, le pédopsychiatre recommande ces quelques réflexes : "Ne prenez pas parti quand ils se battent, surtout si vous n'étiez pas là pour voir exactement ce qui s'est passé. Envoyez-les passer quelques minutes chacun de leur côté pour qu'ils puissent se calmer, puis demandez-leur de revenir pour en parler tous ensemble.
A côté, il est essentiel que vous incitiez vos enfants à parler ensemble de leurs sentiments et à essayer de régler leurs différends avec des mots et non des actes. Expliquez-leur l'importance de s'écouter les uns les autres. Et enfin évitez de jouer les arbitres à chaque dispute ".
Hanaa Semlali quant à elle, insiste sur l'attitude à adopter chez les adultes, les pères spécialement, "Il faut que les parents soient très attentifs à la manière dont ils gèrent les désaccords quand ils se produisent avec leur partenaire et avec leurs enfants. Réglez-vous le problème de manière animée, bien que pacifique, en jurant, en sortant de la maison, en frappant, en l'ignorant ou en respirant profondément et en essayant de le résoudre par la parole? Cela donne aux enfants un modèle à suivre". Ça revient à mettre le doigt sur le plus important dans l'éducation des petits, l'exemple que leur renvoient les parents.
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Soyez prudents !
Combien de copains ou de copines enfants uniques ont dit un jour qu'ils souhaiteraient avoir un frère ou une soeur pour ne pas être seul ou pour partager leur quotidien et leurs escapades ! Pourtant, ceux qui ont des frères et soeurs n'en peuvent plus des disputes, de voir disparaître leurs vêtements ou de partager leur chambre.Toutefois est-il possible que des discussions animées entre frères et soeurs puissent basculer dans la violence ? Qu'est-ce que cette violence entre frères et soeurs ? Peut-on l'identifier pour s'en défendre ? Lorsque la jalousie utilise la violence pour s'exprimer, c'est là qu'il faut faire attention. Si votre enfant s'isole, se coupe du monde et des autres, c'est aussi un signal d'alarme. Cela signifie aussi une souffrance de l'enfant, celle de se sentir moins aimé que l'autre.
Règle d'or : "Mettez en œuvre une règle de " non-violence " chez vous, qui s'applique également aux bagarres entre frères et sœurs. Vos enfants apprendront bien vite que vous ne tolérez pas qu'ils blessent leurs frères ou leurs soeurs!", conseille Imane Smyej, psychologue.
REPÈRES
Attention aux …
> préférences affichées, ceci alimente la rivalité.
> et celles liées au sexe de l'enfant. Il peut se sentir qu'il n'est pas " du bon sexe ".
> comparaisons qui sont si faciles à faire. Rappelez-vous que les enfants sont différents.
> réactions que vous avez face à la rivalité : l'interdire risque de l'alimenter et l'ignorer ne règle rien.
> recommandations : tu dois aimer ton frère ou ta soeur. Il ne faut pas les forcer.
