Cette fatwa n'est pas la première du genre, puisque Karadaoui avait déjà diffusé une autre semblable aux musulmans résidant en Europe. D'ailleurs, explique Abdelaziz Rabbah, secrétaire général de la jeunesse du PJD, qui avait invité Karadaoui en août dernier, "des jeunes marocains se sont rendus à l'hôtel où résidait le cheikh Karadaoui à Meknès pour lui demander une fatwa au sujet du crédit-logement, sachant qu'au Maroc il n'y a ni système bancaire islamique, ni produits leasing pour l'immobilier". C'est donc à cette occasion que le cheikh a émis la même fatwa que celle adressée aux musulmans d'Europe.
Et Rabbah d'ajouter : "Il n'a nullement été question de considérer le Maroc comme une terre non musulmane. Au contraire, après son départ, le docteur Youssouf Karadaoui n'a pas tari d'éloges à l'endroit du Maroc et des ouléma marocains".
Pourquoi cette polémique alors ? Ce qui est certain c'est que la réaction de l'instance de la fatwa au sein du Conseil supérieur des ouléma ne s'est attardée que sur la forme du problème et non sur son fond. Youssouf Karadoui y est considéré comme un "prétentieux". Le communiqué de l'Instance d'Al Iftae, rédigé juste après sa réunion, samedi dernier, est extrêmement virulent : "Caressant le leadership en matière d'érudition, ils (les prétentieux) ont en fait un tremplin, se donnant le droit d'émettre une fatwa pour la population du Maroc et se proclamant leur imam, feignant d'ignorer que le Maroc regorge d'institutions en la matière et d'érudits avérés, faisant fi ainsi des us et coutumes auxquels se réfèrent les Ouléma dans le passé lointain et immédiat".
Pour la commission d'Al Iftae, Karadaoui "a outrepassé les limites de la bienséance, et commis de grossières erreurs en matière de savoir et de l'éthique, et en premier lieu celle qui consiste à empiéter sur le droit des ouléma du Maroc à émettre des fatwas au service de leurs compatriotes, transgressant de la sorte les normes de la fatwa telles que pratiquées par les anciens ouléma". Et d'ajouter : "Ce mufti a également porté préjudice au Maroc et aux Marocains en faisant un parallèle entre le Royaume et les pays d'immigration".
Voilà pour la forme, qu'en est-il du fond ? Les Marocains ont-ils le droit, aujourd'hui, de contracter des crédits logements ? A cette question, la commission de la fatwa au sein du Conseil supérieur des ouléma n'apporte absolument aucune réponse.
Faut-il être surpris, donc, que les Marocains désireux d'obtenir des réponses pragmatiques et claires à leurs problèmes quotidiens fassent appel à des savants autres que les Marocains ? Nos érudits pèchent par manque de communication avec les citoyens.
Pourtant, les nombreux discours de S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, sont sans équivoque. Il y a un peu plus d'un an, à l'occasion de la création de l'instance d'Al Iftae, le Souverain avait souligné dans son discours le rôle efficient que jouent les ouléma "dans la réalisation des missions qui leur sont confiées en matière d'encadrement, d'orientation, d'information et de sensibilisation, ainsi qu'à leur capacité de se tenir près des citoyens, notamment les jeunes, et d'être à l'écoute de leurs préoccupations religieuses et cultuelles".
Et de compléter : "Aussi avons-nous espoir que vous saurez faire de cette instance de la fatwa un mécanisme apte à stimuler la dynamique de l'effort jurisprudentiel, mécanisme dont le Maroc a perpétué la tradition au fil des âges, à travers l'application des règles du rite malékite, notamment celle invoquant la prééminence constante de «l'intérêt général», et l'adoption d'une démarche innovante, conciliant les vues doctrinales des ouléma et la pratique du terrain".
Et Rabbah d'ajouter : "Il n'a nullement été question de considérer le Maroc comme une terre non musulmane. Au contraire, après son départ, le docteur Youssouf Karadaoui n'a pas tari d'éloges à l'endroit du Maroc et des ouléma marocains".
Pourquoi cette polémique alors ? Ce qui est certain c'est que la réaction de l'instance de la fatwa au sein du Conseil supérieur des ouléma ne s'est attardée que sur la forme du problème et non sur son fond. Youssouf Karadoui y est considéré comme un "prétentieux". Le communiqué de l'Instance d'Al Iftae, rédigé juste après sa réunion, samedi dernier, est extrêmement virulent : "Caressant le leadership en matière d'érudition, ils (les prétentieux) ont en fait un tremplin, se donnant le droit d'émettre une fatwa pour la population du Maroc et se proclamant leur imam, feignant d'ignorer que le Maroc regorge d'institutions en la matière et d'érudits avérés, faisant fi ainsi des us et coutumes auxquels se réfèrent les Ouléma dans le passé lointain et immédiat".
Pour la commission d'Al Iftae, Karadaoui "a outrepassé les limites de la bienséance, et commis de grossières erreurs en matière de savoir et de l'éthique, et en premier lieu celle qui consiste à empiéter sur le droit des ouléma du Maroc à émettre des fatwas au service de leurs compatriotes, transgressant de la sorte les normes de la fatwa telles que pratiquées par les anciens ouléma". Et d'ajouter : "Ce mufti a également porté préjudice au Maroc et aux Marocains en faisant un parallèle entre le Royaume et les pays d'immigration".
Voilà pour la forme, qu'en est-il du fond ? Les Marocains ont-ils le droit, aujourd'hui, de contracter des crédits logements ? A cette question, la commission de la fatwa au sein du Conseil supérieur des ouléma n'apporte absolument aucune réponse.
Faut-il être surpris, donc, que les Marocains désireux d'obtenir des réponses pragmatiques et claires à leurs problèmes quotidiens fassent appel à des savants autres que les Marocains ? Nos érudits pèchent par manque de communication avec les citoyens.
Pourtant, les nombreux discours de S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, sont sans équivoque. Il y a un peu plus d'un an, à l'occasion de la création de l'instance d'Al Iftae, le Souverain avait souligné dans son discours le rôle efficient que jouent les ouléma "dans la réalisation des missions qui leur sont confiées en matière d'encadrement, d'orientation, d'information et de sensibilisation, ainsi qu'à leur capacité de se tenir près des citoyens, notamment les jeunes, et d'être à l'écoute de leurs préoccupations religieuses et cultuelles".
Et de compléter : "Aussi avons-nous espoir que vous saurez faire de cette instance de la fatwa un mécanisme apte à stimuler la dynamique de l'effort jurisprudentiel, mécanisme dont le Maroc a perpétué la tradition au fil des âges, à travers l'application des règles du rite malékite, notamment celle invoquant la prééminence constante de «l'intérêt général», et l'adoption d'une démarche innovante, conciliant les vues doctrinales des ouléma et la pratique du terrain".
