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1500 femmes par an meurent à l'accouchement

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Sous la Présidence effective de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, la Commune d'Ourika (Province d'Al Haouz) a célébré lundi l'inauguration de «Dar Al Oumouma».

Un projet prometteur pour réduire la mortalité maternelle qui sévit encore au Maroc avec un taux moyen de 227 décès pour 100.000 naissances vivantes soit 1500 femmes chaque année, l'équivalent de quatre crashs d'avions de 375 passagers chacun.

Les disparités entre l'urbain et le rural se trouvent accentuées avec des taux de mortalité respectivement de 186 et de 267 pour 100.000 naissances vivantes. Or, il ne s'agit pas de maladies contre lesquelles il n'existe pas de remèdes. Le décès est dû à un retard de recours aux services de soins adéquats. D'où l'intérêt de l'approche " Dar Al Oumouma " qui est une alternative palliative aux difficultés d'accessibilité géographique, financière et culturelle rencontrées en milieu rural.

Basée sur une approche de proximité et de participation des populations locales, de la société civile, des communes, du conseil provincial et des autorités administratives et sanitaires, «Dar Al Oumouma» est une réponse, coordonnée par le ministère de la Santé, qui se veut adaptée aux spécificités rurales. C'est une maison d'attente qui permet aux femmes enceintes d'être accueillies accompagnées de ses proches et même de ses enfants en bas âge ; le tout dans un environnement convivial et proche des services de santé.

La capacité de cette structure dépend du nombre d'accouchements attendus. Pour un effectif d'environ 1000 par année, 4 chambres sont suffisantes (soit 1.460 nuitées disponibles). Ce qui signifie qu'en cas de couverture de 40% des accouchements attendus, chaque femme pourra rester en moyenne 4 nuits à Dar Al Oumouma.

Durant son séjour à «Dar Al Oumouma», la femme enceinte bénéficiera de séances d'information et d'éducation sanitaire sur l'hygiène, la nutrition y compris l'allaitement maternel, la vaccination et bien d'autres sujets en rapport avec la santé maternelle et infantile. L'accueil dans cette structure est réservé aux femmes résidant dans des localités éloignées et qui peuvent être admises une semaine avant l'accouchement et jusqu'à 2 à 3 jours après l'accouchement.

L'accouchement a lieu dans la maternité rurale qui se trouve juste à côté et qui est équipée de matériel et dotée de personnel qualifié, capable de traiter les complications mineures. En cas de complication grave, la femme est évacuée d'urgence à l'hôpital de référence le plus proche.

Cette initiative soutenue par l'Unicef bénéficie dans un premier temps à environ 5500 femmes par an dans les 18 communes du programme de coopération Maroc-Unicef dans les provinces d'Al Haouz, Chefchaouen, Ouarzazate et Zagora.
Le financement de la construction et des équipements est assuré en grande partie par le Comité Espagnol pour l'Unicef et par une contribution du Comité Français pour l'Unicef. Les communes et le Conseil provincial assurent le fonctionnement du projet.

Il faut savoir que la gestion de «Dar Al Oumouma» est assurée par un conseil intercommunal auquel sont associés des partenaires clés à savoir la province et la Délégation de la santé, tandis que la gestion opérationnelle est confiée à une association locale Quant au financement du fonctionnement, il est assuré par les communes bénéficiaires et d'autres partenaires (conseils provincial, donateurs,…). Des conventions de partenariat sont signées entre les différents intervenants et un règlement intérieur de «Dar Al Oumouma» est également élaboré par l'association chargée de la gestion du projet et est approuvé par le conseil de gestion.

Source Unicef

52% des femmes rurales accouchent encore à domicile
La création de "Dar Al Oumouma" est justifiée par le fait que 52% des femmes d'origine rurale accouchent encore à domicile. Ceci constitue un facteur de risque pour la mère et le nouveau-né car les complications qui surviennent au moment de l'accouchement ne peuvent pas être prévisibles même en cas d'une surveillance prénatale efficace.

Or, dans beaucoup de situations (éloignement, insuffisance des moyens de transport, conditions climatiques défavorables, etc…), la population rurale doit mettre plusieurs heures avant d'arriver au service de santé proche et adéquat. C'est la raison pour laquelle la création des " Dar Al Oumouma " est jugée pertinente. Voici quelques avantages de cette structure :
- La proximité géographique : elle est située dans une zone proche de la population.

- L'adaptation à l'environnement social et culturel : personnel parlant la lague locale, conditions d'accueil conviviales.
- La facilitation de la communication et l'acquisition des connaissances et pratiques en ce qui conerne la santé de la mère et de l'enfant.
- La gratuité des services pour la famille (hébergement, restauration, soins, etc…) ainsi que la prise en charge des frais d'ambulance en cas de transport urgent à l'hôpital.
- La solidarité entre les communes rurales pour la prise en charge des problèmes de santé de la population

Le coût moyen d'une structure
Pour les quatre structures "Dar Al Oumouma " mises en place avec le financement Unicef, en l'occurrence les communes de0 Tazarine dans la province de Zagora, de Taznakhte dans la province de Ouarzazate, de Zoumi dans la province de Chefchaouen et d'Ourika dans la province d'Al Haouz, le coût moyen est de 450.000 Dhs pour les constructions et 150.000 Dhs pour l'équipement.

Les terrains ont été fournis par les communes ou par le ministère de la Santé (cas de la commune Ourika).

Au stade actuel, plusieurs communes et provinces ont manifesté un intérêt pour l'implantation de ce projet dans leurs localités. Par ailleurs, cette approche a été adoptée comme expérience à développer dans le cadre de l'INDH, ce qui augure d'un succès du projet.
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