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Rachida Khalil et Hassan El Fad en vedettes

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Organisé au Théâtre de Verdure par l'Institut Français d'Agadir et l'Association Timitar, avec le soutien de la région de Souss Massa Draâ, le festival de l'humour aura lieu cette année du 19 au 22 avril. Il connaîtra la participation de grandes têtes d'affiches marocaines et internationales, à savoir le Camerounais Saïdou Abatcha, le Nigérien Mamane et les Marocains Rachida Khalil et Hassan El Fad.

Cet être humain, dans sa version sociale mais aussi psychologique, sera au centre de cette déferlante du rire et du sourire, parfois provocant, d'autres fois nimbé de tendresse. Pour clore les festivités, le public aura un rendez-vous satirique avec Hassan qui présentera, le samedi 22 avril, son nouveau spectacle intitulé le docteur Escargot «Ghlala», fresque en quatre sketches. Véritable star au Maroc, Hassan El Fad est un homme de théâtre reconverti à l'humour grâce notamment à son premier One-man-show «Ninja». Le succès remporté par ce spectacle lui a permis de porter son humour sur le petit écran pendant trois saisons avec des parodies caustiques et satiriques.

Des émissions comme «CI BI BI» et «Canal 36» ont fait de cet artiste l'une des références humoristiques marocaines. Grâce à un comique de situation, Hassan El Fad a réussi à se démarquer, en évitant de sombrer dans le rire facile. Il puise ses personnages dans la vie quotidienne marocaine, ce qui fait de lui un artiste populaire et exigeant à la fois.

Hassan sera précédé par la jeune humoriste marocaine Rachida Khalil qui présentera, vendredi, «La vie rêvée de Fatna», un spectacle engagé et léger sur la condition de la femme, sous le parrainage de l'humoriste français Guy Bedos. Après cinq ans passés dans les montagnes du Rif, Rachida Khalil rejoint son père, cheminot. A Mantes-La-Jolie, elle fait ses débuts au théâtre après avoir quitté l'école à l'âge de 16 ans.

Nourrie de sa double culture marocaine et française, Rachida Khalil dresse dans cette pièce de théâtre, le portrait croisé de trois femmes d'aujourd'hui, prisonnières de leur quotidien : Fatna, sa tante restée au Maroc, sa nièce Karima, comédienne habitant dans la banlieue parisienne et Sophie, sa voisine raciste mais gentille. «J'ai voulu montrer, à travers ce spectacle, comment des personnages si différents s'agitent avec leurs chaînes et leur envie de liberté. L'humour, c'est une façon de désamorcer quelque chose de grave. La meilleure des armes», explique l'artiste.

Rachida Khalil partage avec l'humoriste Guy Bedos, qui a collaboré avec elle à l'écriture du scénario de cette pièce, le même désenchantement amusé sur la société. Dans ce One-woman-show, Rachida Khalil pointe du doigt le fanatisme, l'exclusion et l'intolérance. A propos de Guy Bedos, elle dit : «nous sommes tous les deux des gens du Sud. Nous avons une grande gueule mais aussi une grande sensibilité».

Le festival du rire d‘Agadir a également fait appel aux vedettes africaines de l'humour qui auront la tâche de prouver à travers leurs talents que «le rire est le propre de l'homme». Ainsi, Saïdou Abatcha devra ouvrir le bal en présentant, mercredi 19 avril, «Ciel, mon fric !», conçu spécialement pour la campagne de Pain pour le prochain et l'Action de Carême. L'auteur y propose une critique mordante de la société occidentale, des relations entre le nord et le sud de la planète, des banques suisses.

Né conteur, d'une tradition transmise de père en fils, l'auteur africain ne s'est pas cantonné à cet art traditionnel. Au pays, il est devenu une véritable vedette en jouant dans une douzaine de films de la télévision nationale. Il a aussi été engagé dans des films français, dont Chocolat de Claire Denis, Quartier Mozart de Jean-Pierre Bekolo et Bye Bye de Karim Didri.

C'est le théâtre qui l'a amené en Europe où il est établi depuis 10 ans. Engagé pour jouer dans une version camerounaise du Dom Juan de Molière au Festival d'Avignon en 1992, il décida d'élire domicile à Marseille. Après plusieurs rôles théâtraux, il se lança dans ses propres productions. Son premier One-man-show, Humour noir, remporta plusieurs prix, dont le Prix de la presse au Festival International du Rire de Rochefort en Belgique en 1998.

Pour sa part, Mamane présentera le lendemain au public son spectacle «One Mamane Show». Pas toujours tendre mais terriblement efficace, le «One Mamane Show» aborde avec finesse les sujets qui fâchent. Son humour est incisif, engagé, avec une foule de petits messages délicatement glissés sous le manteau. Percutant et original, le style Mamane se découvre avec plaisir.
«Mamane est une plume, un conteur africain, un griot occidental.

Nigérien dans l'âme, Français de cœur, il vous fait chavirer par le jeu de ses mots. Il nous fait rire, nous émeut. Sur scène, sa stature gracile, éclipsée par son charisme d'homme sage, vous subjugue une salle en moins de deux. On peut sortir de son spectacle en pleurant juste parce qu'on est content d'appartenir à la race humaine, parce qu'en riant de nous, on se sent un peu moins seul, un peu moins bête!»le décrit-on.

Atypique dans l'univers de l'humour, Mamane l'est assurément! Il a gardé de son origine nigérienne l'ossature de la parole des griots qui, sous le couvert du conte apparemment naïf distillent des messages profonds. Allant d'une culture à l'autre, il relève avec subtilité les contradictions de l'homme et dénonce la bêtise, le racisme et autres aberrations de «la civilisation», avec une fausse candeur et une légèreté de ton qui n'en est que plus percutante.

Par ailleurs, l'IF Agadir présentera, mardi 18 avril à 19 h, dans le cadre du cycle «Littérature pour la jeunesse: pratiques, enjeux et perspectives», Michel Piquemal, écrivain pour la jeunesse, directeur de collection chez Albin Michel et scénariste pour la télévision.

Il animera des ateliers d'initiation à la philosophie dans différents collèges et lycées d'Agadir et sa région.

La centaine d'ouvrages qu'il a publiés, dont Le jobard, Grand prix du livre de jeunesse en 1989, sont à l'image d'un écrivain aussi prolifique qu'inventif et pour lequel aucun sujet n'est tabou. Divorce, enfance maltraitée, handicap sont ainsi abordés avec tact, sensibilité et surtout un humour inaltérable qui donne toute sa place à l'espoir. Car, nous disait-il récemment, «écrire pour la jeunesse, c'est écrire pour la vie, pour l'optimisme».
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