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Malgré tout, Tioune reste … optimiste

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Le sommet des mal classés s'est déroulé comme prévu : un jeu viril mais dans la limite du tolérable, du suspense, de belles actions individuelles et collectives, des ratés spectaculaires, un public nadori en effervescence, totalement acquis à la cause des siens mais qui, malheureusement, a fini par mettre le pied dans le plat en s'attaquant à un professeur universitaire qui a failli perdre son oreille.

Fort heureusement, l'équipe de sécurité de M. Bahlass veillant au qui-vive a réussi à maîtriser la situation. Il y avait également l'arbitrage, avec un referee au sourire artificiel, alliant le bon et le moins bon, l'état du gazon teigneux …
L'ambiance était trop tendue pour un match placé sous le signe de « Non à la défaite » au risque d'aggraver davantage un classement en bas du tableau.

Il n'y avait donc pas de favori et la victoire devait revenir au team qui réussirait à garder son calme et à développer un jeu efficace. Ce sont finalement les rbatis qui parvinrent à le faire face à une équipe nadorie plutôt brouillonne, manquant cruellement d'expérience. Son courage n'était pas suffisant pour faire jeu égal surtout durant le premier half. Littéralement dominés, les nordistes finirent par encaisser le but, sur penalty discutable, transformé par Ghazouani (34e).

Les stadistes ne surent profiter du tangage de l'adversaire pour élargir l'écart et plier prématurément le match. Ils débrayèrent, redonnant ainsi confiance aux visiteurs qui commencèrent à monter le nez avant de manœuvrer dans les parages du gardien. Le Fath prenait du poil de la bête crescendo surtout après le retour des vestiaires, les joueurs ayant été visiblement gonflés à bloc par leur coach.

Le Stade Marocain était contraint alors de se replier et se contenter de contres sporadiques tranchants dont l'un a failli apporter le second but par l'entremise de Aouni qui effectua un long slalom avant d'échouer au moment de la conclusion (60e). Avec un peu de calme, Ghazouani aurait, à son tour, converti son heading à bout portant.

Casse-tête chinois pour le Fath qui ne pouvait attaquer sans essuyer les rushs adverses. Sardi eut le but du KO mais tire à côté (65e). Il a fallu attendre la 70e min avant que les nadoris s'offrent enfin l'opportunité de l'égalisation à l'occasion d'un cafouillage, mais en vain. Durant la dernière demi- heure, les deux protagonistes jetèrent toutes leurs forces dans la bataille sous le regard intéressé des 800 spectateurs agglutinés sur des gradins vétustes et serrés. Malgré les occasions offertes de part et d'autre, le résultat restera inchangé.

Au coup de sifflet final, les stadistes se jetèrent mutuellement dans les bras au moment où certains joueurs nadoris s'effondrèrent sur le gazon, le visage caché dans les mains. Le président, lui, se refusa à tout commentaire, ne daignant même pas s'excuser. Heureusement qu'il y avait l'entraîneur Mamane Tioune, pour éclairer notre lanterne. Il expliqua sans complexe les raisons de la situation indésirable de son équipe et l'impute au manque de moyens financiers qui
a empêché de recruter des joueurs compétitifs.

Viennent s'y greffer les guerres intestines au sein de l'équipe, ce qui a conduit Tioune à démissionner à la fin de la phase « aller », alors que le Fath occupait la 12e place au classement général. Trois entraîneurs se sont relayés mais sans parvenir à stopper la chute libre. Tioune est rappelé de nouveau à la rescousse, avec succès si l'on juge par les résultats obtenus : deux défaites pour cinq égalisations et deux victoires.

De la 116e place, le Fath grimpa à la 13e place avant de perdre une marche ce jour, contre le SM. Tioune est convaincu que son équipe gardera ce rang car elle aura à jouer deux fois at home (Bernoussi et Wafa Widad) et à se déplacer à Marakech (Kawkab). Parole de ce vieux routier, ex-entraîneur national des équipes nationales du Sénégal seniors, olympiques et juniors, qui dispose d'un diplôme de 3e degré. Il opère au Maroc depuis trois ans.

Malgré son bagage et son diplôme, Tioune n'est pas parvenu à attirer l'attention des clubs de l'élite. Pour y parvenir, il opta à contrecœur pour une démarche originale : réaliser des exploits avec une équipe en difficulté. Il choisira les équipes de Nador.

«Si les gens ne sont pas convaincus de ce que je fais, ils ne le seront alors jamais. Moi, je suis un entraîneur d'équipe nationale et non d'amateurs».
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