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Jack Straw au coeur d'une polémique autour du port du voile

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Jack Straw, ministre britannique chargé des relations avec la Chambre des communes, a invité les musulmanes qui se rendent dans la permanence de sa circonscription à retirer leur voile car il se sent "gêné" de parler à quelqu'un dont il ne voit pas le visage. Le niqab, le voile qui couvre le visage sauf les yeux, "est l'expression visible de la séparation et de la différence", note-t-il dans un journal local, le Lancashire Evening Standard, où il écrit une rubrique régulière en tant que parlementaire.

Porter un voile intégral contribue à "rendre plus difficiles l'amélioration des relations entre les deux communautés", estime M. Straw, ancien ministre des Affaires étrangères.Le Royaume-Uni "est un pays de libertés. Je défends le droit de toute femme à porter un foulard sur la tête. Mais je pense cependant que les conversations seraient facilitées si le visage n'était pas dissimulé par un voile", écrit-il.

La communauté musulmane britannique a rapidement réagi : la Commission pour les droits de l'Homme musulman a reproché à M. Straw d'être "sélectivement discriminant" tandis que le Conseil des musulmans de Grande-Bretagne (MCB), a dit comprendre les propos de l'ancien ministre.Daud Abdullah, membre du CMB, a souligné que "même dans la communauté musulmane, les spécialistes ont des points de vue différents" sur l'obligation du port du voile par les femmes.Le Conseil des mosquées du Lancashire a estimé que M. Straw avait "mal compris" le problème et s'est montré "profondément préoccupé" par cette déclaration "très insensible et imprudente"."J'ai été choqué et consterné par ces commentaires", a indiqué Nasrullah Anwar, porte-parole du Conseil.

Dans son texte, M. Straw relate l'expérience qui le conduit à adopter cette position : une femme voilée lui disant "c'est un plaisir de vous rencontrer face à face, Mr Straw".
"Ce n'était pas la première fois que j'avais une conversation avec quelqu'un qui était couvert par un voile intégral, mais cette rencontre en particulier, malgré la politesse et le respect de part et d'autre, cela m'a fait réfléchir", explique-t-il. "D'une part à cause de l'apparente incongruité entre les signaux qui indiquaient un lien commun -l'accent complètement anglais, l'éducation du couple (entièrement au Royaume-Uni) et le voile", poursuit-il. "Par dessus tout, c'est parce que je me sentais gêné de parler face à face avec quelqu'un que je ne pouvais voir", souligne M. Straw, qui s'inquiète des implications plus vastes sur les relations entre les communautés face à la "tendance croissante" du nombre de musulmanes voilées. "Mes inquiétudes sont peut-être infondées, mais je pense qu'il y a là un problème", ajoute-t-il.

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