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Bidonvilles suspendus

Chassés du sol, ils regagnent les airs

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Le gouvernement met les bouchées doubles pour combattre l'habitat insalubre au sol, elle se déplace dans les airs.
A Bagdad dit-on, au temps de sa splendeur sous les Abbassides, il était d'usage dans les grandes résidences aristocratiques de disposer de jardins suspendus dont la magnificence a inspiré plus d'un poète.

Aujourd'hui, on fait mieux, même dans les quartiers pauvres, où chaque maison dispose sur sa terrasse d'une bicoque en tôle ondulée et en carton. Il suffit de se mettre en haut d'un immeuble à Casablanca pour constater l'ampleur du phénomène.

Une véritable ville sur la ville, un bidonville fait de bric et de broc, coiffant de là-haut la ville. Loin d'être spécifique aux quartiers périphériques, généralement pauvres, le phénomène s'étend même aux quartiers du centre ville, aux constructions plus cossues, tels que le boulevard Mohammed V et ses alentours.

N'étant pas considérées comme des constructions, et donc non soumises à l'approbation des autorités communales, ces masures fleurissent un peu partout sur les grandes villes, faisant office de dortoirs pour les membres en surnombre de la famille qui souvent vit à l'étroit, mais aussi de débarras, de garde-manger ou encore de poulailler ou de pigeonnier. Certaines même sont utilisées pour abriter des locataires en mal de logement décent. C'est un peu la campagne sur la ville. Comme quoi la ruralisation des villes n'est pas qu'un phénomène terrestre.

Si vous ajoutezà ce tableau la forêt d'antennes paraboliques qui se dresse sur chaque maison, sur chaque immeuble, vous aurez une idée de l'anarchie qui règne sur nos têtes. Ce n'est pas beau du tout, vu d'avion.

Avec ça, monsieur Hjira le bien-nommé, ne cesse de nous répéter avec le sourire que le gouvernement est en passe de résorber définitivement l'habitat insalubre. Au sol peut-être, mais pas dans les airs.

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Est-ce la faute à la loi ?

C'est la crise du logement qui a trop sévi dans le pays, conjuguée au vide juridique en matière de protection du paysage urbain, qui rendent permissible ce genre de construction en taule ou en bois sur les terrasses des maisons.

Non soumis à une autorisation préalable, ces bicoques ont poussé comme des champignons au cours de décennies, faisant désormais partie intégrante de l'architecture de l'espace urbain. Il y va de même de la forêt des antennes paraboliques qui couvrent les toits et les balcons, voire les fenêtres des maisons.

Il est grand temps de mettre fin à cette situation subie en mettant sur pied un cadre réglementaire à même de protéger le paysage urbain.
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