Dans six ans, "Douar Al Kora", le plus ancien bidonville de Rabat, dont l'apparition des premières baraques remonte à 1901, sera éradiqué à jamais du paysage urbain de la capitale. Les quelque 10.519 habitants (répartis en 2.092 ménages), vivant dans les 1.671 baraques de ce bidonville dépourvu, depuis plus d'un siècle, d'équipements sanitaires et sociaux les plus élémentaires, seront tous relogés par étape dans un ensemble d'immeubles neufs réunissant les conditions appropriées d'un habitat décent et digne.
Les ménages issus du "doyen" des bidonvilles de Rabat occupent depuis des décennies des "baraques-cages", dont la superficie moyenne ne dépasse guère les 37,7 m2. Il y va de la dignité de ces Marocains qui vivent malgré eux dans cet espace insalubre supportant le froid glacial de l'hiver et la chaleur torride de l'été. Les incendies ont de tout temps été la bête noire de ces habitants qui, en quelques instants, perdent tout ce qu'ils possèdent de précieux.
Une partie de ce qu'on appelait le "mur de la honte", situé sur la façade ouest du douar longeant la route côtière, qui cachait ces baraques aux yeux des automobilistes et des passants, a été démolie à la grande satisfaction des riverains.
Quelque 415 foyers qui y vivent ont déjà été relogés et l'opération se poursuit sans relâche pour la réalisation de 870 logements sociaux et 350 commerces d'un coût global de 190 millions DH.
S.M. le Roi Mohammed VI avait inauguré en mai dernier, la 1ère tranche de ce projet d'habitat social. La deuxième concernera la réalisation de 850 logements sociaux d'un montant global estimé à 180 millions DH. Des tirages au sort pour l'acquisition des nouveaux appartements sont régulièrement organisés au profit des futurs acquéreurs du douar. L'opération d'octroi se fait après analyse et acceptation du dossier traité par le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH).
Les critères d'acquisition du logement sont rigoureux et prennent en considération le nombre de ménages, celui des occupants ainsi que la superficie de la baraque et de l'ancienneté dans le bidonville. Enfin, le dossier ne peut être agréé sans un autre document indispensable dûment signé par les autorités locales, attestant de la démolition effective de la baraque du bénéficiaire.
Le bidonville s'autodétruit au fur et à mesure de l'avancement des acquisitions de logements. Jusqu'à présent, 870 appartements de 2 à 4 pièces d'une superficie allant de 52 à 97 m2, ont été livrés aux concernés à des prix défiant toute concurrence. Le projet est le fruit d'un partenariat entre les ministères de l'Intérieur, de l'Habitat et de l'urbanisme, des finances et du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, la wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, la commune urbaine de Rabat et la Caisse de dépôt et de gestion, dont la filiale, installée sur place, la Société de développement "Al Kora" facilite l'accès à la propriété aux habitants concernés. Les prix des appartements, a indiqué la Map, Farid Berraki, Caïd au 5e arrondissement urbain à Yacoub El Mansour, sont de 82 mille DH pour un deux-pièces, 94 mille DH pour un trois-pièces et 123 mille DH pour un quatre pièces.
L'autre volet de cette opération concerne également les 1.060 commerçants situés pour la plupart le long de l'avenue Sidi Mohammed Ben Abdellah. Les anciens locaux à usage professionnel du bidonville ont été détruits en octobre dernier par les pouvoirs publics.
Les quelques réticences émanant de certains propriétaires et exploitants des locaux commerciaux situés principalement sur le côté ouest de l'artère commerçante de l'avenue Sidi Mohammed Ben Abdellah, n'ont pas pour autant retardé l'opération de démolition de ce site hideux qui a défiguré, pendant des décennies, le paysage urbain de la capitale.
Les autorités publiques ont été fermes. Après la démolition, une surveillance accrue a été immédiatement maintenue sur le site même pour contrer toute tentative de réoccupation illégale des terrains dégagés. Une solide clôture a été érigée autour du terrain pour empêcher tout squattage des lieux.
M. Berraqui a précisé que 280 commerçants ont déjà bénéficié de locaux et l'on prévoit pendant la 2ème et la 3ème tranche la livraison de quelque 315 commerces. L'Agence de développement social, notamment la cellule sociale chargée de ce bidonville a recensé 714 locaux à usage professionnel.
Un marché flambant neuf construit à une centaine de mètres au sud du douar abritera les locaux réservés en priorité aux propriétaires des locaux commerciaux du bidonville. Des étals seront attribués également aux vendeurs de fruits, de légumes, de menthe, d'absinthe, de coriandre ....
Les promoteurs du projet d'une superficie de 6.000 m2 proposent aux bénéficiaires des locaux à usage commercial au sein d'un centre commercial, des boutiques de rez-de-chaussée d'immeubles et de deux Qissariates. Toutefois, l'opération de tirage au sort d'attribution de ces magasins aux commerçants du bidonville n'a pas été appréciée par quelques bénéficiaires. Un épicier, propriétaire depuis 1955 de son local, a refusé de s'installer dans son nouveau magasin qui lui est revenu par tirage au sort et s'est estimé lésé.
Selon lui, les locaux "bien situés" n'ont fait l'objet d'aucun tirage au sort. Seules les boutiques exiguës et mal situées ont fait l'objet d'un tirage au sort, selon cet épicier. Le tirage au sort est certes une opération par essence "non démocratique" et entraîne nécessairement des satisfaits et des mécontents.
Le transfert des commerces du bidonville contribuera nécessairement à la création de nouvelles activités commerciales et entraînera la disparition d'autres. Les fameux brocanteurs et les ferrailleurs de Yaâcoub El Mansour (ils sont au total 170 personnes) seront installés en dehors de Rabat. D'autres, au contraire, ont préféré être indemnisés, a indiqué M. Berraqui. Les droits d'entrée varient entre 4.800 et 5.500 DH pour les locaux commerciaux avec un loyer de 45 DH /m2/mois.
Les prix sont, de l'avis des intéressés, chers et devraient être révisés à la baisse pour satisfaire une grande partie des commerçants du bidonville. Une récente enquête réalisées par l'ADS auprès des jeunes diplômés-chômeurs du douar, (pour la plupart des femmes), relève que de nouvelles opportunités se présentent pour ces jeunes. Ainsi, 60 % parmi eux "affirment disposer d'une idée de projet qu'ils veulent exploiter dans le nouveau site".
Il s'agit pour l'essentiel de " projets soit dans le commerce, soit dans des crèches-écoles, soit dans des centres de traitement de textes et de photocopie ". L'enquête estime que les perspectives offertes aux diplômés-chômeurs du douar "apparaissent globalement positives " s'ils arrivent à acquérir des locaux dans le nouveau site. L'opération de "Douar Al Kora" a bien démarré, la deuxième qui sera prochainement lancée, concerne un autre point noir de l'arrondissent Yaâcoub El Mansour: Douar El Grâa.
Les ménages issus du "doyen" des bidonvilles de Rabat occupent depuis des décennies des "baraques-cages", dont la superficie moyenne ne dépasse guère les 37,7 m2. Il y va de la dignité de ces Marocains qui vivent malgré eux dans cet espace insalubre supportant le froid glacial de l'hiver et la chaleur torride de l'été. Les incendies ont de tout temps été la bête noire de ces habitants qui, en quelques instants, perdent tout ce qu'ils possèdent de précieux.
Une partie de ce qu'on appelait le "mur de la honte", situé sur la façade ouest du douar longeant la route côtière, qui cachait ces baraques aux yeux des automobilistes et des passants, a été démolie à la grande satisfaction des riverains.
Quelque 415 foyers qui y vivent ont déjà été relogés et l'opération se poursuit sans relâche pour la réalisation de 870 logements sociaux et 350 commerces d'un coût global de 190 millions DH.
S.M. le Roi Mohammed VI avait inauguré en mai dernier, la 1ère tranche de ce projet d'habitat social. La deuxième concernera la réalisation de 850 logements sociaux d'un montant global estimé à 180 millions DH. Des tirages au sort pour l'acquisition des nouveaux appartements sont régulièrement organisés au profit des futurs acquéreurs du douar. L'opération d'octroi se fait après analyse et acceptation du dossier traité par le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH).
Les critères d'acquisition du logement sont rigoureux et prennent en considération le nombre de ménages, celui des occupants ainsi que la superficie de la baraque et de l'ancienneté dans le bidonville. Enfin, le dossier ne peut être agréé sans un autre document indispensable dûment signé par les autorités locales, attestant de la démolition effective de la baraque du bénéficiaire.
Le bidonville s'autodétruit au fur et à mesure de l'avancement des acquisitions de logements. Jusqu'à présent, 870 appartements de 2 à 4 pièces d'une superficie allant de 52 à 97 m2, ont été livrés aux concernés à des prix défiant toute concurrence. Le projet est le fruit d'un partenariat entre les ministères de l'Intérieur, de l'Habitat et de l'urbanisme, des finances et du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, la wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, la commune urbaine de Rabat et la Caisse de dépôt et de gestion, dont la filiale, installée sur place, la Société de développement "Al Kora" facilite l'accès à la propriété aux habitants concernés. Les prix des appartements, a indiqué la Map, Farid Berraki, Caïd au 5e arrondissement urbain à Yacoub El Mansour, sont de 82 mille DH pour un deux-pièces, 94 mille DH pour un trois-pièces et 123 mille DH pour un quatre pièces.
L'autre volet de cette opération concerne également les 1.060 commerçants situés pour la plupart le long de l'avenue Sidi Mohammed Ben Abdellah. Les anciens locaux à usage professionnel du bidonville ont été détruits en octobre dernier par les pouvoirs publics.
Les quelques réticences émanant de certains propriétaires et exploitants des locaux commerciaux situés principalement sur le côté ouest de l'artère commerçante de l'avenue Sidi Mohammed Ben Abdellah, n'ont pas pour autant retardé l'opération de démolition de ce site hideux qui a défiguré, pendant des décennies, le paysage urbain de la capitale.
Les autorités publiques ont été fermes. Après la démolition, une surveillance accrue a été immédiatement maintenue sur le site même pour contrer toute tentative de réoccupation illégale des terrains dégagés. Une solide clôture a été érigée autour du terrain pour empêcher tout squattage des lieux.
M. Berraqui a précisé que 280 commerçants ont déjà bénéficié de locaux et l'on prévoit pendant la 2ème et la 3ème tranche la livraison de quelque 315 commerces. L'Agence de développement social, notamment la cellule sociale chargée de ce bidonville a recensé 714 locaux à usage professionnel.
Un marché flambant neuf construit à une centaine de mètres au sud du douar abritera les locaux réservés en priorité aux propriétaires des locaux commerciaux du bidonville. Des étals seront attribués également aux vendeurs de fruits, de légumes, de menthe, d'absinthe, de coriandre ....
Les promoteurs du projet d'une superficie de 6.000 m2 proposent aux bénéficiaires des locaux à usage commercial au sein d'un centre commercial, des boutiques de rez-de-chaussée d'immeubles et de deux Qissariates. Toutefois, l'opération de tirage au sort d'attribution de ces magasins aux commerçants du bidonville n'a pas été appréciée par quelques bénéficiaires. Un épicier, propriétaire depuis 1955 de son local, a refusé de s'installer dans son nouveau magasin qui lui est revenu par tirage au sort et s'est estimé lésé.
Selon lui, les locaux "bien situés" n'ont fait l'objet d'aucun tirage au sort. Seules les boutiques exiguës et mal situées ont fait l'objet d'un tirage au sort, selon cet épicier. Le tirage au sort est certes une opération par essence "non démocratique" et entraîne nécessairement des satisfaits et des mécontents.
Le transfert des commerces du bidonville contribuera nécessairement à la création de nouvelles activités commerciales et entraînera la disparition d'autres. Les fameux brocanteurs et les ferrailleurs de Yaâcoub El Mansour (ils sont au total 170 personnes) seront installés en dehors de Rabat. D'autres, au contraire, ont préféré être indemnisés, a indiqué M. Berraqui. Les droits d'entrée varient entre 4.800 et 5.500 DH pour les locaux commerciaux avec un loyer de 45 DH /m2/mois.
Les prix sont, de l'avis des intéressés, chers et devraient être révisés à la baisse pour satisfaire une grande partie des commerçants du bidonville. Une récente enquête réalisées par l'ADS auprès des jeunes diplômés-chômeurs du douar, (pour la plupart des femmes), relève que de nouvelles opportunités se présentent pour ces jeunes. Ainsi, 60 % parmi eux "affirment disposer d'une idée de projet qu'ils veulent exploiter dans le nouveau site".
Il s'agit pour l'essentiel de " projets soit dans le commerce, soit dans des crèches-écoles, soit dans des centres de traitement de textes et de photocopie ". L'enquête estime que les perspectives offertes aux diplômés-chômeurs du douar "apparaissent globalement positives " s'ils arrivent à acquérir des locaux dans le nouveau site. L'opération de "Douar Al Kora" a bien démarré, la deuxième qui sera prochainement lancée, concerne un autre point noir de l'arrondissent Yaâcoub El Mansour: Douar El Grâa.
