Menu
Search
Mercredi 31 Décembre 2025
S'abonner
close
Mercredi 31 Décembre 2025
Menu
Search

“Le primaire n'a pas beaucoup bénéficié des équipements”

L'importance des systèmes d'information n'a été reconnue par les responsables du ministère de l'Education nationale que lors de ces dernières années. Malgré le retard, Hind Benlhabib, directrice des systèmes d'information explique que l'on est sur la bonn

No Image
Le matin éco. : On parle à l'heure actuelle dans plusieurs pays de la lutte contre l'analphabétisme informatique. Le Maroc semble loin de cette vision. Les écoles ne sont pas équipées. Y a-t-il une vision pour généraliser l'informatique aux écoles ?

Hind Benlhabib :
On pourrait dire que le Maroc est actuellement en retard. Mais par rapport aux pays arabes et aux pays de la Méditerranéenne, on n'est pas très loin. Avec le projet génie lancé et dirigé par la Primature, on va faire un saut qualitatif. Si on arrive dans l'espace de trois ans à généraliser dans chaque école au minimum deux salles multimédias, on peut dire qu'on est sur la bonne voie par rapport aux pays arabes.

Quelle est la situation actuelle ?

Le ministère a déjà engagé un projet concernant l'équipement en salles multimédias. Selon les statistiques, au minimum une salle multimédia existe dans les établissements secondaires. On note une généralisation des salles multimédias dans les établissements scolaires même si on peut dire que la technologie évolue tellement que les équipements sont amenés à être rénovés.

Au niveau du secondaire, on a quand même une salle multimédia par établissement. Au niveau des collèges, on a une couverture de 77 % des collèges équipés. Mais le primaire n'a pas beaucoup bénéficié des équipements. On n'a pas dépassé les 150 établissements à l'échelle nationale.
On a un équipement important engagé lors des années précédentes. Mais cela reste encore loin des objectifs visés.

A votre avis, comment peut-on généraliser les équipements en informatique aux écoles même dans le monde rural ?

Je pense que, pour généraliser les équipements, le budget actuellement alloué est largement suffisant. Dans le cadre du projet génie, 20 milliards de dirhams sont attribués. Le prix des équipements est en baisse. Actuellement, on est en train de faire l'ouverture des plis pour équiper la totalité des lycées et des collèges. Cette année sera marquée par un grand équipement des établissements. C'est devenu déjà une réalité.

Le problème ne se limite pas aux équipements. Il faut une formation des ressources humaines pour bien se servir de ces équipements.

Effectivement. Le projet comprend trois composantes : l'infrastructure, le contenu pédagogique dans les machines et l'aspect formation des ressources humaines en matière des nouvelles technologies. Le ministère est en train de développer ce dernier aspect. Mais, ce n'est pas une opération qui va donner ses résultats immédiatement. La formation et le contenu sont un travail de longue haleine.

Le système d'information est un levier pour la conduite du changement. C'est votre slogan. Quelle place occupe-t-il au ministère ?

Il est présent dans tous les départements, à tous les niveaux. Il faut dire que nous sommes en train de faire un point d'arrêt pour diagnostiquer les forces de ce système d'information et les faiblesses.

Actuellement, le ministère engage un chantier important de réformes. Le système d'information est un vecteur important qui doit accompagner cette réforme. Si on veut revenir sur ce qui se passe à l'échelle mondiale, on peut voir que le système d'information est un réel vecteur du changement.

Tous les pays développés en ce moment sont en train de mener des approches qu'on peut qualifier d'industriels pour hausser le système d'information au niveau stratégique.

Les questions qui se posent pour nous au niveau du département de l'Education nationale sont nombreuses : qu'en est-il du système d'information ? Accompagne-t-il la réforme ? Quelles sont ses faiblesses ?

Et quelles sont les réponses ?

Nous avons une lecture plus au moins objective. On a des forces. Mais on a aussi beaucoup de points qui laissent dire que les systèmes d'information ont besoin d'être améliorés pour mieux accompagner la réforme. On a des défaillances actuelles qui marquent notre démarche.

Quelles sont les principales défaillances ?

On souffre de l'absence de schéma directeur informatique depuis plusieurs années. C'est un outil important qui va nous permettre de se positionner à moyen terme, de mieux organiser notre projet informatique pour qu'il reflète la réforme.

La succession d'un certain nombre de plans d'actions informatiques est toujours utile. Mais, un cadre stratégique qui vise le moyen terme est essentiel surtout à la phase que vit actuellement le ministère : la réforme du système éducatif.

Donc, vous voulez refonder le système d'information pour mieux réussir la réforme.

Oui, l'idée est de refonder carrément le système pour permettre d'accompagner la réforme. Le ministère mène des chantiers en matière de réforme du système éducatif. Il y a un changement dans le curricula, dans le volume horaire, dans la manière de passer un examen, dans les ressources humaines… Donc, on a une nouvelle vision.

Quelle est la priorité ?

Le ministère a suggéré pour priorité un cadre stratégique. Pour gérer la réforme, on a un arsenal d'études et un ensemble d'approches. Le système d'information doit accompagner ce cadre stratégique pour parvenir aux objectifs.

Au niveau des priorités figurent l'élève, l'établissement lui-même. Donc, la maîtrise de l'information autour des ressources humaines permet de mieux répondre aux exigences de la communauté éducative et de projeter l'avenir. Le système d'information autour de l'élève lui-même nécessite une approche qualitative.

Le budget alloué au système d'information est-il suffisant pour concrétiser vos objectifs ?

Il est relativement important cette année par rapport aux années précédentes. Il y a quand même une prise de connaissance de l'importance de ce système d'information. Les années précédentes ont été marquées par un intérêt à la généralisation de l'enseignement. Le ministère a mené des chantiers pour la construction scolaire.

Au niveau informatique, on n'avait pas de moyens pour aller de l'avant. Mais, on pourrait dire que cette année a été marquée par l'attribution d'un budget important en matière de développement informatique.

On a le projet génie de la généralisation des nouvelles technologies de l'information aux établissements scolaires. Même si cet aspect est un peu complémentaire du système d'information. C'est l'aspect “nouvelles technologies dans la pédagogie”.

L'équipement informatique qui va être installé dans les établissements scolaires va bénéficier au système d'information.

Vous voulez faire du portail du ministère de l'Education nationale un support de communication ? Avez-vous des indicateurs de consultation ?

Oui. Nous avons des outils qui nous permettent de savoir quel est le degré de consultations, quels sont les internautes…ça ne répond pas totalement à nos aspirations. Nous essayons de nous adapter aux exigences et aux demandes des utilisateurs : les élèves, les enseignants ou les parents.

On veut élargir la palette pour avoir un lectorat large et, en même temps, aller plus loin en cherchant une information pertinente qui intéresse le grand public.
Propos recueillis par Jihane Gattioui
Lisez nos e-Papers