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Le DG de l'OIM juge «scandaleux» que le Maroc assume seul l'opération d'aide au retour

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Le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), Brunson McKinley, a jugé «scandaleux» que le Maroc assume seul, sur son territoire, l'opération d'aide au retour des clandestins subsahariens.

«Je ne peux accepter que les gouvernements du Maghreb, à commencer par le Maroc, assument seuls, sur leur territoire, cette charge (NDLR, opérations d'aide au retour des clandestins) et que l'Europe s'en lave les mains. C'est proprement scandaleux», affirme M. McKinley dans un entretien publié, samedi, dans le quotidien français «La Croix».

«L'Europe se doit de partager le fardeau avec les pays du Maghreb», a-t-il insisté, faisant observer que depuis 2004, l'OIM a aidé au retour de 1.200 clandestins.

Rappelant que l'Organisation avait «lancé des appels à l'aide auprès des pays occidentaux, notamment européens, les premiers concernés par ces nouveaux flux de migrants, venus pour l'essentiel du Nigeria, Ghana, Sénégal et du Mali, «gros producteurs» de clandestins qui essaient de passer en Europe, transitant par le Maroc, les côtes tunisiennes et libyennes», M. McKinley a déploré que «le résultat n'a pas été à la hauteur de ce que l'on espérait, exception faite de la part de l'Espagne et des Pays-Bas».

«L'OIM ne veut pas devenir ‘la petite main' des passeurs» qui réussissent à faire passer des gens au Maroc pour ensuite les abandonner en leur laissant ce message : «Si vous avez des problèmes, allez voir l'OIM, et si vous retournez au pays, croyez bien que l'on vous aidera à nouveau à repartir», a expliqué M. McKinley. Il a estimé que l'Europe est en pleine contradiction dans la mesure où d'un côté, «elle ferme sa porte aux migrants clandestins, obligeant des pays comme le Maroc» à utiliser, à son tour, «ce qu'on appelle les vols charters de retour» et, de l'autre, «elle ferme les yeux, ayant besoin de ces illégaux, et de l'immigration légale de médecins, d'ouvriers du bâtiment et de paysans pour assurer le bon fonctionnement des sociétés européennes».

Aux yeux du directeur général de l'OIM, «la solution serait que l'on mette en place une politique de quotas un peu partout en Europe, pour éviter le drame des clandestins».
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