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Huit ans pour rien pour celui de Béni Mellal

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Créer des incubateurs d'entreprises au sein des universités pour les sortir de leur isolement et leur permettre de faire autre chose que de la théorie, est une idée judicieuse. Ce genre de structures est en effet en mesure de promouvoir l'innovation et l'esprit d'entreprise et, par conséquent, de favoriser l'ouverture de l'université sur son milieu économique et social.

Mais, les créer juste pour la forme et les délaisser par la suite relève plutôt de l'inachevé et du travail bâclé. Le bilan maigre enregistré jusqu'ici par cette expérience, lancée depuis des années, donne bien cette impression.

A ce sujet, les exemples ne manquent pas. L'incubateur de la Faculté des sciences et techniques de Béni Mellal en est une parfaite illustration puisque, après huit ans d'existence, qui a vu se succéder trois équipes à la tête de cette structure, il n'a jusqu'à présent aucune entreprise incubée à son actif.

Conclusion : «l'incubateur de Béni Mellal existe seulement sur le papier, sans aucun budget pour le faire fonctionner», affirme son actuel directeur, Abdelilah Chtaini, qui estime que la priorité est donnée aux incubateurs des grandes écoles au détriment de ceux adossés aux universités.

Ces derniers ne servant apparemment, selon lui, qu'à figurer sur les CV des doyens qui les ont mis en place, comme faisant partie de leurs réalisations ! Se basant sur «une enquête» qu'il a lui même réalisée, il a ajouté que «les jeunes de la région Tadla-Azilal sont tentés plutôt par l'immigration vers l'Europe » que par la création d'entreprises et que « l'esprit entrepreneurial est absent chez les lauréats de la Faculté des sciences et techniques de Béni Mellal ».
Cet incubateur a déjà présenté trois projets au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), dont un a été accepté.

Il est porté par ce même enseignant universitaire. Mais il est mis devant l'obligation de s'engager à démissionner de son emploi actuel à la fin de la phase d'incubation. En effet, les porteurs de projet du secteur public actuellement salariés sont tenus de «s'engager à se mettre à disponibilité ou à démissionner de leurs emplois dans l'Administration à la fin de la phase d'incubation si celle-ci s'avère concluante et conduit à la décision de créer une entreprise ». Argument avancé : le porteur de projet sera occupé à plein temps pour la création de cette entreprise.

Toutefois, M. Chtaini ne perd pas espoir. «Malgré ces obstacles qui gênent le fonctionnement de l'incubateur et grâce au dynamisme de notre équipe, nous avons réussi à faire tourner les machines, par l'introduction (ndlr. : avec l'aide de la GTZ) d'une formation en entrepreneuriat basée sur la démarche CEFE (Compétences économiques par la formation à l'esprit entrepreneurial)». Il s'agit, explique-t-il, d'une formation active et participative basée sur l'expérience, où le participant est invité à vivre la vie de l'entrepreneur pendant quatre semaines.

La première semaine est réservée à la personne. Elle incite les lauréats à éveiller l'esprit entrepreneurial qu'ils peuvent potentiellement avoir, alors que la deuxième leur permet de générer des idées d'entreprises en procédant par des exercices bien dirigés.

L'idée choisie doit être en harmonie avec la personnalité du candidat. Les participants passent ensuite, au cours de la troisième semaine, à la réalisation de leurs plans d'affaire sur le terrain, avant d'avoir à défendre leurs projets, lors de la dernière semaine, devant des banquiers de la région que l'on invite pour évaluer les propositions des lauréats.

Les projets retenus devront être présentés au CNRST. L'incubateur travaille actuellement sur une douzaine de projets. «Les projets sélectionnés seront incubés au sein de l'incubateur, nous sommes à mi-chemin et nous comptons recevoir d'ici le début de l'année prochaine au moins trois projets au sein de notre incubateur », a précisé M. Chtaini qui s'interroge encore une fois, préoccupé, « mais la question qui se pose encore : est-ce qu'on aura les moyens financiers nécessaires ? ».
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