Des parlementaires américains ont dénoncé dimanche les tentatives de la hiérarchie militaire pour étouffer la vérité sur un massacre de civils en Irak, intervenu en novembre à Haditha. «Il n'y a aucun doute» que les militaires ont tenté d'étouffer l'affaire, a déclaré un influent parlementaire démocrate, John Murtha, sur la chaîne de télévision ABC.
«D'abord ils ont dit que (les Irakiens) avaient été tués par des explosifs.
Le lendemain, une équipe d'enquêteurs va sur place. Puis, rien ne se passe, plus personne n'en entend parler, on ne dit rien à personne.
Jusqu'en mars, quand Time magazine a révélé l'information, personne ne se rendait compte de ce qui se passait», a souligné M. Murtha, lui-même un ancien Marine, couvert de décorations, défenseur passionné de la cause des militaires américains - et partisan du retrait d'Irak, dès que possi Interrogé sur le niveau auquel l'affaire aurait été étouffée, M. Murtha a souligné, «c'est ce que nous essayons de savoir, nous ne savons pas jusqu'à qui c'est remonté».
«Quand (le chef d'état major interarmées, le général Peter Pace) a-t-il été mis au courant? A-t-il ordonné d'étouffer l'affaire? qui a ordonné d'étouffer l'affaire?», a interrogé M. Murtha. Le Pentagone met la touche finale à deux rapports d'enquête sur l'incident d'Haditha, d'une part une enquête criminelle et d'autre part une enquête administrative, portant sur la gestion de l'affaire par la hiérarchie militaire.
Plusieurs Marines pourraient être inculpés. Vingt-quatre Irakiens, dont des femmes et des enfants, ont été tués à Haditha le 19 novembre 2005, par des Marines de la compagnie Kilo. «Ca va devenir une vilaine histoire», prévient le représentant républicain John Kline dans l'hebdomadaire Time à paraître lundi. «Il n'y a aucun doute que les Marines qui apparemment sont impliqués là-dedans ont menti (..), ils ont certainement essayé d'étouffer l'affaire», ajoute-t-il. Time rappelle que l'un de ses journalistes avait alerté un porte-parole militaire à Bagdad, le colonel Barry Johnson, dès janvier.
Une enquête engagée à ce moment-là avait fait état de «dommages collatéraux», mais de plus hauts responsables avaient néanmoins décidé l'ouverture d'une enquête criminelle. Khaled Raseef, un porte-parole des victimes, raconte dans Time que des enquêteurs militaires se sont alors rendu à 15 reprises sur les lieux du massacre, «ont posé des questions détaillées, examiné tous les impacts de balle, pris toutes sortes de mesures.
A la fin, il ont emmené tous les survivants dans les maisons et mené une reconstitution». Des contradictions ayant été relevées dans les récits des Marines impliqués, «la version officielle s'est effondrée, et les gens ont commencé à se charger les uns les autres». M. Murtha a insisté sur la nécessité de tirer l'affaire au clair, «afin que ça ne s'envenime pas». «Le monde doit savoir que ce n'est pas le genre de chose que fait l'armée américaine». Un autre républicain, le sénateur John Warner, président de la commission des forces armées, a appelé au «calme» dans cette affaire, mais il a semblé convenir que l'enquête avait trop tardé. «La question se pose», a-t-il dit sur ABC.
M. Warner a également promis des auditions au Congrès, «exactement comme on a fait avec Abou Ghraib». De fait, deux ans après la révélation des sévices infligés à des détenus irakiens dans cette prison proche de Bagdad, les parlementaires semblent conscients de l'impact potentiellement dévastateur du massacre de Haditha sur la «guerre contre le terrorisme».
«C'est le genre de guerre où il faut gagner le coeur des gens (..) - et nous subissons un recul chaque vois que quelque chose comme ça arrive - c'est pire qu'Abou Ghraib», a estimé M. Murtha. Selon la presse américaine, Al-Qaïda aurait fait des copies des images de Haditha pour les envoyer dans des mosquées en Syrie, Jordanie et Arabie saoudite à des fins de propagande.
«D'abord ils ont dit que (les Irakiens) avaient été tués par des explosifs.
Le lendemain, une équipe d'enquêteurs va sur place. Puis, rien ne se passe, plus personne n'en entend parler, on ne dit rien à personne.
Jusqu'en mars, quand Time magazine a révélé l'information, personne ne se rendait compte de ce qui se passait», a souligné M. Murtha, lui-même un ancien Marine, couvert de décorations, défenseur passionné de la cause des militaires américains - et partisan du retrait d'Irak, dès que possi Interrogé sur le niveau auquel l'affaire aurait été étouffée, M. Murtha a souligné, «c'est ce que nous essayons de savoir, nous ne savons pas jusqu'à qui c'est remonté».
«Quand (le chef d'état major interarmées, le général Peter Pace) a-t-il été mis au courant? A-t-il ordonné d'étouffer l'affaire? qui a ordonné d'étouffer l'affaire?», a interrogé M. Murtha. Le Pentagone met la touche finale à deux rapports d'enquête sur l'incident d'Haditha, d'une part une enquête criminelle et d'autre part une enquête administrative, portant sur la gestion de l'affaire par la hiérarchie militaire.
Plusieurs Marines pourraient être inculpés. Vingt-quatre Irakiens, dont des femmes et des enfants, ont été tués à Haditha le 19 novembre 2005, par des Marines de la compagnie Kilo. «Ca va devenir une vilaine histoire», prévient le représentant républicain John Kline dans l'hebdomadaire Time à paraître lundi. «Il n'y a aucun doute que les Marines qui apparemment sont impliqués là-dedans ont menti (..), ils ont certainement essayé d'étouffer l'affaire», ajoute-t-il. Time rappelle que l'un de ses journalistes avait alerté un porte-parole militaire à Bagdad, le colonel Barry Johnson, dès janvier.
Une enquête engagée à ce moment-là avait fait état de «dommages collatéraux», mais de plus hauts responsables avaient néanmoins décidé l'ouverture d'une enquête criminelle. Khaled Raseef, un porte-parole des victimes, raconte dans Time que des enquêteurs militaires se sont alors rendu à 15 reprises sur les lieux du massacre, «ont posé des questions détaillées, examiné tous les impacts de balle, pris toutes sortes de mesures.
A la fin, il ont emmené tous les survivants dans les maisons et mené une reconstitution». Des contradictions ayant été relevées dans les récits des Marines impliqués, «la version officielle s'est effondrée, et les gens ont commencé à se charger les uns les autres». M. Murtha a insisté sur la nécessité de tirer l'affaire au clair, «afin que ça ne s'envenime pas». «Le monde doit savoir que ce n'est pas le genre de chose que fait l'armée américaine». Un autre républicain, le sénateur John Warner, président de la commission des forces armées, a appelé au «calme» dans cette affaire, mais il a semblé convenir que l'enquête avait trop tardé. «La question se pose», a-t-il dit sur ABC.
M. Warner a également promis des auditions au Congrès, «exactement comme on a fait avec Abou Ghraib». De fait, deux ans après la révélation des sévices infligés à des détenus irakiens dans cette prison proche de Bagdad, les parlementaires semblent conscients de l'impact potentiellement dévastateur du massacre de Haditha sur la «guerre contre le terrorisme».
«C'est le genre de guerre où il faut gagner le coeur des gens (..) - et nous subissons un recul chaque vois que quelque chose comme ça arrive - c'est pire qu'Abou Ghraib», a estimé M. Murtha. Selon la presse américaine, Al-Qaïda aurait fait des copies des images de Haditha pour les envoyer dans des mosquées en Syrie, Jordanie et Arabie saoudite à des fins de propagande.
