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L'Iran joue des muscles dans ses manœuvres militaires dans le Golfe

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L'Iran a multiplié les annonces de tests de nouvelles armes dans le cadre de manœuvres militaires dans le Golfe, tout en réitérant sa volonté de poursuivre ses activités nucléaires controversées, malgré les injonctions de l'Onu. Mardi, «le missile sol-mer à portée intermédiaire ultra-moderne Kowsar a été lancé avec succès», selon la télévision, qui avait annoncé peu avant le test réussi d'un «hydravion ultra-moderne».

Ces annonces suivent celles du lancement dimanche d'un «missile sous-marin très rapide», et d'un missile à têtes multiples vendredi, quand ont démarré les manœuvres militaires «Grand Prophète».

Parallèlement, le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a confirmé mardi que l'Iran n'entendait pas se plier aux demandes du Conseil de sécurité des Nations unies sur son programme nucléaire.

«La République islamique a commencé ses activités pacifiques pour atteindre son droit naturel conforme au TNP (Traité de non-prolifération), et ces activités se poursuivront sous le contrôle de l'Agence» internationale de l'énergie atomique (AIEA), a dit le ministre. Le Conseil de sécurité de l'Onu a donné le 29 mars 30 jours à l'Iran pour suspendre ses activités les plus sensibles, et notamment l'enrichissement d'uranium, mais sans assortir cette demande d'une menace de sanctions.

M. Mottaki a condamné la saisine par le Conseil de sécurité du dossier nucléaire iranien, la qualifiant de «décision politique, qui montre malheureusement que la logique de la domination a pris le dessus sur la raison».

L'Iran défend son «droit» à mener des activités d'enrichissement d'uranium dans un but déclaré de recherche. Mais les Etats-Unis et leurs alliés le lui refusent, en arguant de leurs soupçons sur la nature purement pacifique du programme nucléaire iranien.

Washington, tout en annonçant privilégier les moyens diplomatiques, n'a pas écarté une option militaire pour arriver à ses fins. «Le président américain (George W. Bush) n'écarte jamais aucune option», a rappelé à ce sujet vendredi la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.

Dimanche un haut responsable des Affaires étrangères britanniques, cité par la Sunday Telegraph, a estimé que des frappes aériennes, sous conduite américaine, seraient «inévitables» si l'Iran ne se pliait pas à l'injonction du Conseil de sécurité. Pour sa part l'Iran a averti à de multiples reprises qu'une éventuelle agression militaire contre son territoire appellerait une riposte.

Les manœuvres militaires «Grand Prophète» étaient planifiées de longue date. Mais les autorités iraniennes ont multiplié à cette occasion les effets d'annonce, en mettant l'accent sur les capacités défensives de leur arsenal dans le Golfe. Le missile sol/mer Kowsar testé mardi a ainsi «la capacité de combattre les contre-mesures électroniques et ne peut être dévié de sa trajectoire par aucun instrument», selon la télévision.

L'hydravion est quant à lui «invisible pour les radars», selon un porte-parole des forces iraniennes. Des images ont montré un appareil de petite taille avec un pilote et une hélice, survolant les flots à très basse altitude, et pouvant être utilisé comme bombe volante par un kamikaze contre un navire. Plus destructeur pourrait-être la torpille Hoot, qualifiée de «missile sous-marin» testée dimanche.

Elle ressemble beaucoup à un engin très performant de fabrication soviétique et russe, la torpille Chkval, a relevé mardi le quotidien russe Izvestia. Propulsée par un moteur de fusée à carburant solide, qui lui procure une vitesse allant jusqu'à 100 mètres seconde, elle serait un engin redoutable contre des navires de guerre.

Le journal Izvestia estime qu'elle a pu être fournie à l'Iran depuis la Chine, qui en avait acquis un certain nombre au milieu des années 90, alors que selon le porte-parole des manœuvres iraniennes, Mohammad Ebrahim Dehghani, la torpille iranienne «a été développée par des experts locaux et en est au stade de la production de masse».
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