«Indigènes», un film qui raconte une partie occultée de l'histoire française, mais encore celle de nos grands parents partis combattre sous le drapeau français afin de libérer la mère patrie. C'est également l'histoire de 23 nationalités différentes qui se sont retrouvées lors de la seconde guerre mondiale sous le drapeau tricolore.
Le film, qui a permis de sensibiliser l'Etat français au sort des goumiers, a fait qu'ils ont été rétablis dans leur droit. Rachid Bouchareb déclare qu'il «s'attendait à ce que le film après qu'il soit terminé crée un choc. La puissance de ce choc en elle-même n'était pas maîtrisée». Il rajoute «lorsqu'on faisait ce film, que ce soit moi-même ou les acteurs et jusqu'aux figurants ainsi que l'équipe technique, nous savions que nous étions en train de réaliser quelque chose d'important. Nous étions dans un état de grâce.
Et à la fin de chaque soirée de tournage, on en parlait et on évoquait la dimension politique du film espérant, tous ensemble, faire reconnaître le sacrifice de ces soldats. Leur reconnaissance passe bien sûr par ces 47 dernières années et puis par l'indemnisation de ces hommes qui attendent depuis presque un demi-siècle. C'était notre débat quotidien. Et je pense que si l'Etat français et le Président Jacques Chirac n'avaient pas décidé le 27 septembre, jour de la sortie du film, de reconnaître officiellement tout cela, nous aurions continué. Nous avons été portés depuis le début, que ce soit à Cannes ou dans le stade de France, par les téléspectateurs français qui nous demandaient ce que nous allions faire par la suite.
Tout le monde voulait qu'il y ait réparation».
Ce film vient à point nommé et permet de relancer le débat sur les discriminations en France et dans le monde. La France qui a du mal à reconnaître les personnes qui ont combattu ou travaillé pour elle. Pour Rachid Bouchareb «Le film témoigne de ce moment d'histoire mais il est également le reflet de la France d'aujourd'hui, c'est pour cela que le film permet aujourd'hui ce débat. Et comme a dit Chirac : l'abolition des discriminations. J'espère que les mentalités vont partir dans cette direction et que toute l'histoire de France qui n'a pas été racontée va commencer à se faire».
Jamel Debbouze, que l'on découvre dans un rôle «sérieux» dans ce film, loin de ses comédies burlesques, parle de ce qui l'anime dans la vie «l'envie et le doute». Une envie qui l'a poussé à faire un film pour raconter une histoire qu'on ne lui a jamais apprise sur les bancs de l'école. Une envie née d'une rencontre avec le réalisateur. Pour lui «Rachid Bouchareb est très malin, puisqu'il est arrivé sans aucun scénario en me racontant l'histoire dans le creux d'une oreille, et il m'a dit : écoute on va raconter une autre histoire celle qui a été occultée. Et si nous ne le faisons pas, personne ne le fera pour nous.
C'est une histoire que l'on ne retrouve pas dans nos manuels scolaires. Ensuite il m'a montré le certificat de décès de mon arrière grand-père qui s'est battu pour la mère patrie, ce que je ne savais pas. Et ce n'est que par la suite qu'il m'a montré le scénario. J'ai été touché au plus profond de moi, parce que c'est une histoire que je ne connaissais pas. J'ai donc cherché à comprendre, et à partir de là j'ai attrapé le virus»
Un virus bénéfique puisque la majorité des acteurs, qui ont fait ce film, ont des grands parents ayant fait partie de l'armée française. Cette nouvelle version de l'histoire de l'armée française arrive à point nommé mais faut-il faire un film pour dénoncer chaque discrimination et n'est ce pas un peu tard pour ces oubliés de l'histoire ? Pour Jamel «Mieux vaut tard que jamais.
Effectivement dans l'ordre des choses, c'est aux politiques de régler les histoires politiques. Cependant lorsque ce n'est pas fait dans ce sens là, c'est aux citoyens dans la mesure de leur possible de poser les bonnes questions pour sensibiliser le maximum de personnes. Aujourd'hui nous avons posé une question et le gouvernement y a répondu d'une manière suffisamment concrète. Ce film a remporté un prix au festival de Cannes et à partir de là tout s'est enchaîné. On avait un peu l'impression d'assister à un épisode de l'émission «surprise surprise». Il ne faut pas oublier que c'est un film lourd qui s'est fait dans la douleur et a nécessité beaucoup d'énergie.
Et je tiens à remercier tout particulièrement Sa Majesté le Roi Mohammed VI sans qui ce film n'aurait pas pu exister. Il a été coproducteur à hauteur de 70 %. Dans le sens où il a mis à notre disposition l'armée marocaine et tout le matériel dont nous avions besoin. Sans l'apport du Maroc, le film n'aurait pas pu voir le jour. Les gens conscients, et suffisamment sensibles et avertis, nous ont aidés et nous on permis d'aller démarcher d'autres personnes». «On était là au bon moment, c'est comme pour une histoire d'amour. On a eu la chance d'avoir le bon propos, de soulever la bonne question, de le montrer au bon protagoniste et d'être au moment de notre histoire commune».
L'autre compatriote de Jamel, Samy Naceri, connu pour ses prouesses dans le film «Taxi», a signalé de sa part que chacun des acteurs du film avait un arrière grand-père qui était mort pendant la guerre 39-45. «L'histoire nous réunissait tous dans le même bain. On racontait une histoire vraie.
On se battait dix fois plus pour être les plus crédibles et les plus positifs sans être revanchards ni dépasser la ligne pour qu'on ne puisse nous reprocher de vouloir mettre les points sur les I. A aucun moment dans le film Rachid Bouchareb ne cherche à incriminer la France mais nous tenons juste à ce que nos petits enfants puissent se souvenir qu'ils ont participé à la libération de la France et que le pays libérateur ce n'est pas seulement les Américains mais également 23 autres nationalités. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes dans ce film. Et je tenais également à remercier le Roi du Maroc pour toute l'aide qu'il nous a apportée. Et c'est un peu grâce à lui si les tensions ont été dé-cristallisées» .
Les projets de Samy
Samy Naceri : "Taxi 4 sort au mois de février. J'ai signé pour un film avec Olivier Torres pour jouer le rôle d'un écrivain. Au lieu de tenir un volant ou une arme dans les mains je tiendrai un stylo pour les besoins de ce rôle. Au fait toute la magie du cinéma c'est qu'on passe de délinquant notoire à sauveur de la France".
Djamel Debouze : "En association avec une société de production, nous avons produit un groupe qui s'appelle le Djamel comédie club diffusé sur Canal+. On sera au Casino de Paris à partir du mois de février et nous viendrons jouer bientôt le spectacle à Casablanca. Au cinéma j'aimerai bien revenir avec une grosse comédie où il n'y a pas d'enjeu politique".
Le film, qui a permis de sensibiliser l'Etat français au sort des goumiers, a fait qu'ils ont été rétablis dans leur droit. Rachid Bouchareb déclare qu'il «s'attendait à ce que le film après qu'il soit terminé crée un choc. La puissance de ce choc en elle-même n'était pas maîtrisée». Il rajoute «lorsqu'on faisait ce film, que ce soit moi-même ou les acteurs et jusqu'aux figurants ainsi que l'équipe technique, nous savions que nous étions en train de réaliser quelque chose d'important. Nous étions dans un état de grâce.
Et à la fin de chaque soirée de tournage, on en parlait et on évoquait la dimension politique du film espérant, tous ensemble, faire reconnaître le sacrifice de ces soldats. Leur reconnaissance passe bien sûr par ces 47 dernières années et puis par l'indemnisation de ces hommes qui attendent depuis presque un demi-siècle. C'était notre débat quotidien. Et je pense que si l'Etat français et le Président Jacques Chirac n'avaient pas décidé le 27 septembre, jour de la sortie du film, de reconnaître officiellement tout cela, nous aurions continué. Nous avons été portés depuis le début, que ce soit à Cannes ou dans le stade de France, par les téléspectateurs français qui nous demandaient ce que nous allions faire par la suite.
Tout le monde voulait qu'il y ait réparation».
Ce film vient à point nommé et permet de relancer le débat sur les discriminations en France et dans le monde. La France qui a du mal à reconnaître les personnes qui ont combattu ou travaillé pour elle. Pour Rachid Bouchareb «Le film témoigne de ce moment d'histoire mais il est également le reflet de la France d'aujourd'hui, c'est pour cela que le film permet aujourd'hui ce débat. Et comme a dit Chirac : l'abolition des discriminations. J'espère que les mentalités vont partir dans cette direction et que toute l'histoire de France qui n'a pas été racontée va commencer à se faire».
Jamel Debbouze, que l'on découvre dans un rôle «sérieux» dans ce film, loin de ses comédies burlesques, parle de ce qui l'anime dans la vie «l'envie et le doute». Une envie qui l'a poussé à faire un film pour raconter une histoire qu'on ne lui a jamais apprise sur les bancs de l'école. Une envie née d'une rencontre avec le réalisateur. Pour lui «Rachid Bouchareb est très malin, puisqu'il est arrivé sans aucun scénario en me racontant l'histoire dans le creux d'une oreille, et il m'a dit : écoute on va raconter une autre histoire celle qui a été occultée. Et si nous ne le faisons pas, personne ne le fera pour nous.
C'est une histoire que l'on ne retrouve pas dans nos manuels scolaires. Ensuite il m'a montré le certificat de décès de mon arrière grand-père qui s'est battu pour la mère patrie, ce que je ne savais pas. Et ce n'est que par la suite qu'il m'a montré le scénario. J'ai été touché au plus profond de moi, parce que c'est une histoire que je ne connaissais pas. J'ai donc cherché à comprendre, et à partir de là j'ai attrapé le virus»
Un virus bénéfique puisque la majorité des acteurs, qui ont fait ce film, ont des grands parents ayant fait partie de l'armée française. Cette nouvelle version de l'histoire de l'armée française arrive à point nommé mais faut-il faire un film pour dénoncer chaque discrimination et n'est ce pas un peu tard pour ces oubliés de l'histoire ? Pour Jamel «Mieux vaut tard que jamais.
Effectivement dans l'ordre des choses, c'est aux politiques de régler les histoires politiques. Cependant lorsque ce n'est pas fait dans ce sens là, c'est aux citoyens dans la mesure de leur possible de poser les bonnes questions pour sensibiliser le maximum de personnes. Aujourd'hui nous avons posé une question et le gouvernement y a répondu d'une manière suffisamment concrète. Ce film a remporté un prix au festival de Cannes et à partir de là tout s'est enchaîné. On avait un peu l'impression d'assister à un épisode de l'émission «surprise surprise». Il ne faut pas oublier que c'est un film lourd qui s'est fait dans la douleur et a nécessité beaucoup d'énergie.
Et je tiens à remercier tout particulièrement Sa Majesté le Roi Mohammed VI sans qui ce film n'aurait pas pu exister. Il a été coproducteur à hauteur de 70 %. Dans le sens où il a mis à notre disposition l'armée marocaine et tout le matériel dont nous avions besoin. Sans l'apport du Maroc, le film n'aurait pas pu voir le jour. Les gens conscients, et suffisamment sensibles et avertis, nous ont aidés et nous on permis d'aller démarcher d'autres personnes». «On était là au bon moment, c'est comme pour une histoire d'amour. On a eu la chance d'avoir le bon propos, de soulever la bonne question, de le montrer au bon protagoniste et d'être au moment de notre histoire commune».
L'autre compatriote de Jamel, Samy Naceri, connu pour ses prouesses dans le film «Taxi», a signalé de sa part que chacun des acteurs du film avait un arrière grand-père qui était mort pendant la guerre 39-45. «L'histoire nous réunissait tous dans le même bain. On racontait une histoire vraie.
On se battait dix fois plus pour être les plus crédibles et les plus positifs sans être revanchards ni dépasser la ligne pour qu'on ne puisse nous reprocher de vouloir mettre les points sur les I. A aucun moment dans le film Rachid Bouchareb ne cherche à incriminer la France mais nous tenons juste à ce que nos petits enfants puissent se souvenir qu'ils ont participé à la libération de la France et que le pays libérateur ce n'est pas seulement les Américains mais également 23 autres nationalités. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes dans ce film. Et je tenais également à remercier le Roi du Maroc pour toute l'aide qu'il nous a apportée. Et c'est un peu grâce à lui si les tensions ont été dé-cristallisées» .
Les projets de Samy
Samy Naceri : "Taxi 4 sort au mois de février. J'ai signé pour un film avec Olivier Torres pour jouer le rôle d'un écrivain. Au lieu de tenir un volant ou une arme dans les mains je tiendrai un stylo pour les besoins de ce rôle. Au fait toute la magie du cinéma c'est qu'on passe de délinquant notoire à sauveur de la France".
Djamel Debouze : "En association avec une société de production, nous avons produit un groupe qui s'appelle le Djamel comédie club diffusé sur Canal+. On sera au Casino de Paris à partir du mois de février et nous viendrons jouer bientôt le spectacle à Casablanca. Au cinéma j'aimerai bien revenir avec une grosse comédie où il n'y a pas d'enjeu politique".
