120 femmes entre 16 et 35 ans en sont bénéficiaires. Ce centre leur offre la possibilité d'apprendre non seulement à lire et à écrire mais aussi un métier.
On n'a pas voulu réduire ce voyage à cette seule inauguration. Le président de la Croix-Rouge, qui est également l'ex-ministre français de la Santé (du 7 mai 2002 au 31 mars 2004) s'est entretenu avec bon nombre de responsables marocains dont Mohamed Cheikh Biadillah, ministre de la Santé. On a fait le point sur les collaborations du passé et celles de l'avenir.
Le Matin : Vous avez ouvert l'année dernière une représentation au Maroc et vous avez nommé au Royaume un délégué pour la région du Maghreb. Pourquoi vous avez spécialement choisi le Maroc ?
Jean-François Mattei :Nous pensons qu'aujourd'hui, c'est au Maroc qu'il faut mettre le plus d'énergie et qu'il faut innover davantage. On n'est jamais aussi efficace que lorsqu'on est proche. Nous avons décidé que notre délégué pour toute la région du Maghreb serait désormais basé à Rabat. Signe de cette excellente collaboration : le délégué est accueilli au siège du Croissant- Rouge marocain où il dispose d'un bureau. Je crois que c'est difficile d'avoir une collaboration plus établie. Je considère les relations entre la Croix-Rouge française et le Croissant-Rouge marocain (CRM) comme loyales, amicales et efficaces.
Quels sont les projets de coopération entre la CRF et le CRM ?
Nous avons déjà tiré les enseignements de nos expériences dans le domaine du sida. Depuis 1994, le Centre de traitement ambulatoire, créé par l'OPALS et animé par le Croissant- Rouge marocain et la Croix-Rouge française, fonctionne.
Cette structure avance tellement bien que la Croix-Rouge française a pensé qu'il était temps de l'émanciper complètement. Cette structure va fonctionner seule en parfaite autonomie avec le soutien du ministère de la Santé. La Croix-Rouge française restera un partenaire médico-scientifique. Nous continuerons à évaluer nos expériences, nos résultats, nos méthodes…Nous n'interviendrons plus ni dans le fonctionnement ni dans le financement.
Si un problème survient, nous sommes toujours là.
Il s'agit donc d'un retrait de la Croix-Rouge française.
Il ne faut pas voir dans cette émancipation un retrait ou une méfiance. Au contraire, c'est pour nous un signe de reconnaissance de la qualité de l'équipe et de confiance. L'équipe de l'OPALS est désormais capable d'œuvrer avec les forces du pays pour remplir sa mission.
Par ailleurs, à la suite du tremblement de terre d'El Hoceïma, nous avons un projet de formation de perfectionnement de secouristes marocains, notamment en ce qui concerne les premiers gestes qui sauvent, les gestes d'urgences et également les gestes qui aident à la préparation des catastrophes.
Ce projet a été trop long pour des raisons qui ne peuvent être impliquées ni aux uns ni aux autres. Il va démarrer dans les semaines qui viennent. Je pense qu'il est important.
Nous avons un projet déposé par la Croix-Rouge française, mais qui sera mené par le Croissant-Rouge marocain. Il se développerait à Tanger où nous souhaitons venir en aide à deux quartiers difficiles, en marquant notre présence en matière d'accès à l'eau potable et à l'assainissement. Ce sont deux éléments essentiels pour le progrès.
Au-delà, le Croissant-Rouge marocain est une société nationale à part entière qui appartient à la Fédération de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Comme la Croix-Rouge française a été élue au Comité exécutif de la Fédération, il est important pour nous de venir chercher les messages que le Croissant-Rouge marocain entend exprimer au siège de la Fédération internationale. Nous, au sein de ceux qui nous ont fait confiance, nous voulons être les portes paroles de ces sociétés-là. Ce sont des échanges beaucoup plus internationaux pour définir une politique internationale de la Fédération.
La Croix-Rouge française est très active au sein de la France, tandis qu'on a l'impression que le Croissant- Rouge marocain n'est actif qu'à l'occasion de catastrophes. Que pensez-vous des actions du CRM ?
Les actions du Croissant-Rouge marocain me semblent très efficaces et surtout dans le droit-fil de nos sociétés Croix- Rouge et Croissant-Rouge. Je ne m'attendais pas, lors de ma visite au Maroc, de voir dans les ouvroirs des centaines de femmes ayant des difficultés de handicap, d'exclusion ou d'illettrisme. Ces femmes apprennent à trouver leur place dans la société.
Elles s'initient à coudre, à broder, à façonner… Je pense que c'est exactement ce qu'il faut faire pour lutter contre l'exclusion. Il faut donner à chacun les moyens pour se faire une place dans notre société. Je sais qu'il existe aussi des ateliers. Le CRM anime cinq ou six établissements de santé utiles. Beaucoup d'actions sont menées.
Ces actions répondent-elles aux aspirations de la Fédération des Croix et des Croissants-Rouges, ou bien il reste encore des domaines sur lesquels où le Croissant-Rouge marocain doit renforcer ses capacités ?
Il ne faut jamais se satisfaire de ce qu'on fait et d'une situation acquise car dès que l'on est satisfait de ce qu'on fait, on commence à décliner et à régresser. La Croix-Rouge française est elle-même en pleine réorientation. A intervalles réguliers, dans une société qui change, une association comme la Croix- Rouge doit s'adapter.
Je crois qu'une institution comme le Croissant-Rouge doit coller à la réalité du terrain. On voit bien les grands objectifs du gouvernement marocain, à savoir la lutte contre l'analphabétisme, le chômage et l'exclusion. Ces trois objectifs sont aussi des objectifs du mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge.
Donc, il y a là une harmonie parfaite dans les objectifs. J'ai été particulièrement sensible à l'Initiative nationale pour le développement humain. En effet, lorsqu'on parle de développement humain d'un côté et qu ‘on fait l'action humanitaire de l'autre, on voit bien que l'humain et l'humanitaire se rejoignent. Je crois que c'est une façon intelligente de gouverner que de s'adresser à l'humain plutôt qu'à des statistiques et à des objectifs quantifiés.
Pour ma part, derrière de tels objectifs, il faut suivre ces initiatives et s'adapter. Il faut intervenir au niveau de la lutte contre le chômage en particulier en s'adressant le plus aux femmes car elles sont les plus touchées.
En ce qui concerne le chômage, c'est un domaine qui ne nous appartient pas pour intervenir directement. Mais, nous pouvons former des gens qui n'ont pas de qualification à obtenir une qualification et de pouvoir vivre du produit de leur travail. S'agissant de l'exclusion, un mouvement comme le nôtre est un trait d'union entre les femmes et les hommes autour de la fraternité.
Vous êtes l'ex-ministre français de la Santé. Vous avez rencontré au cours de votre visite au Maroc le ministre marocain de la Santé. Quelles sont vos préoccupations communes ?
J'ai rencontré le ministre marocain de la Santé lorsque moi-même j'étais ministre de la Santé. Nous avions beaucoup discuté de plusieurs choses comme le sida et le cancer. Il s'était montré très intéressé par le plan cancer que j'étais à l'époque en train de mettre sur pied en France. Nous en avons parlé au cours de la visite actuelle. Je sais que le Maroc a beaucoup progressé dans ce domaine.
Il m'a dit également qu'il s'était beaucoup inspiré de ce que nous avions fait en France sur l'efficacité et le service médicaux. Nous avons également parlé de la formation des infirmières et des problèmes de démographie médicale, les mêmes au Maroc qu'en France, à savoir que les médecins veulent s'installer dans les grands centres et ne veulent plus aller dans les villages et dans des coins où on a besoin d'eux.
Alors, comment peut-on lutter contre ce phénomène qui constitue un véritable problème ?
En tant qu'ancien ministre de la Santé, je pense qu'il faut probablement inciter par des moyens éventuellement financiers à l'exercice momentané au moins dans des zones qui sont dépeuplées sur le plan médical et sanitaire. Il faut prévoir des passerelles pour que, quand un médecin veut s'installer dans un coin reculé, il puisse après quelques années venir et trouver des facilités dans ce centre.
Je crois que des mesures contraignantes devront être envisagées dans tous les pays qui sont confrontés à ces difficultés. Les médecins peuvent préférer vivre dans un grand centre avec une école pour les enfants, avec une faculté et une vie culturelle plus riches. Mais, ils ne doivent pas oublier que s'ils ont choisi d'être médecins c'est pour soigner les gens qui en ont besoin. Le devoir du médecin est de répondre à la souffrance humaine. On ne peut pas se contenter d'être médecin en soignant les habitants des villes. C'est la même chose en France. Il faut que l'on commence à l'enseigner dans la Faculté de médecine.
Le Maroc souffre d'un manque flagrant d'infrastructures dans le domaine de la Santé. Comment pallier ce problème à votre avis?
Il ne faut jamais regretter de ne pas avoir fait des choses. Nous sommes confrontés aujourd'hui en France à la fermeture de services de chirurgie dans des endroits qui sont très peu habités, car les populations ont immigré dans la ville où l'on ne fait pas suffisamment d'actes médicaux pour être fiables.
Après avoir, il y a un demi-siècle, construit des services de chirurgie un peu partout, nous sommes contraints de fermer un certain nombre ou de les regrouper. Il faut savoir s'adapter. Au Maroc, il y a une migration des campagnes vers les villes. Il a fallu répondre autrefois aux besoins médicaux dans les campagnes. Si les populations quittent ces lieux, il faut répondre à ces besoins dans les banlieues.
Cela étant, une des raisons de migration de la campagne vers la ville est que, quelquefois, la qualité de vie, la sécurité et la qualité des soins ne sont pas les mêmes. Donc, on vient chercher une amélioration de la qualité de vie. Je crois que c'est un équilibre permanent qui relève de la responsabilité politique. Nous, Croix-Rouge et Croissant-Rouge, nous devrons répondre le plus efficacement possible aux besoins dans les endroits qui souffrent d'un manque d'infrastructures.
On n'a pas voulu réduire ce voyage à cette seule inauguration. Le président de la Croix-Rouge, qui est également l'ex-ministre français de la Santé (du 7 mai 2002 au 31 mars 2004) s'est entretenu avec bon nombre de responsables marocains dont Mohamed Cheikh Biadillah, ministre de la Santé. On a fait le point sur les collaborations du passé et celles de l'avenir.
Le Matin : Vous avez ouvert l'année dernière une représentation au Maroc et vous avez nommé au Royaume un délégué pour la région du Maghreb. Pourquoi vous avez spécialement choisi le Maroc ?
Jean-François Mattei :Nous pensons qu'aujourd'hui, c'est au Maroc qu'il faut mettre le plus d'énergie et qu'il faut innover davantage. On n'est jamais aussi efficace que lorsqu'on est proche. Nous avons décidé que notre délégué pour toute la région du Maghreb serait désormais basé à Rabat. Signe de cette excellente collaboration : le délégué est accueilli au siège du Croissant- Rouge marocain où il dispose d'un bureau. Je crois que c'est difficile d'avoir une collaboration plus établie. Je considère les relations entre la Croix-Rouge française et le Croissant-Rouge marocain (CRM) comme loyales, amicales et efficaces.
Quels sont les projets de coopération entre la CRF et le CRM ?
Nous avons déjà tiré les enseignements de nos expériences dans le domaine du sida. Depuis 1994, le Centre de traitement ambulatoire, créé par l'OPALS et animé par le Croissant- Rouge marocain et la Croix-Rouge française, fonctionne.
Cette structure avance tellement bien que la Croix-Rouge française a pensé qu'il était temps de l'émanciper complètement. Cette structure va fonctionner seule en parfaite autonomie avec le soutien du ministère de la Santé. La Croix-Rouge française restera un partenaire médico-scientifique. Nous continuerons à évaluer nos expériences, nos résultats, nos méthodes…Nous n'interviendrons plus ni dans le fonctionnement ni dans le financement.
Si un problème survient, nous sommes toujours là.
Il s'agit donc d'un retrait de la Croix-Rouge française.
Il ne faut pas voir dans cette émancipation un retrait ou une méfiance. Au contraire, c'est pour nous un signe de reconnaissance de la qualité de l'équipe et de confiance. L'équipe de l'OPALS est désormais capable d'œuvrer avec les forces du pays pour remplir sa mission.
Par ailleurs, à la suite du tremblement de terre d'El Hoceïma, nous avons un projet de formation de perfectionnement de secouristes marocains, notamment en ce qui concerne les premiers gestes qui sauvent, les gestes d'urgences et également les gestes qui aident à la préparation des catastrophes.
Ce projet a été trop long pour des raisons qui ne peuvent être impliquées ni aux uns ni aux autres. Il va démarrer dans les semaines qui viennent. Je pense qu'il est important.
Nous avons un projet déposé par la Croix-Rouge française, mais qui sera mené par le Croissant-Rouge marocain. Il se développerait à Tanger où nous souhaitons venir en aide à deux quartiers difficiles, en marquant notre présence en matière d'accès à l'eau potable et à l'assainissement. Ce sont deux éléments essentiels pour le progrès.
Au-delà, le Croissant-Rouge marocain est une société nationale à part entière qui appartient à la Fédération de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Comme la Croix-Rouge française a été élue au Comité exécutif de la Fédération, il est important pour nous de venir chercher les messages que le Croissant-Rouge marocain entend exprimer au siège de la Fédération internationale. Nous, au sein de ceux qui nous ont fait confiance, nous voulons être les portes paroles de ces sociétés-là. Ce sont des échanges beaucoup plus internationaux pour définir une politique internationale de la Fédération.
La Croix-Rouge française est très active au sein de la France, tandis qu'on a l'impression que le Croissant- Rouge marocain n'est actif qu'à l'occasion de catastrophes. Que pensez-vous des actions du CRM ?
Les actions du Croissant-Rouge marocain me semblent très efficaces et surtout dans le droit-fil de nos sociétés Croix- Rouge et Croissant-Rouge. Je ne m'attendais pas, lors de ma visite au Maroc, de voir dans les ouvroirs des centaines de femmes ayant des difficultés de handicap, d'exclusion ou d'illettrisme. Ces femmes apprennent à trouver leur place dans la société.
Elles s'initient à coudre, à broder, à façonner… Je pense que c'est exactement ce qu'il faut faire pour lutter contre l'exclusion. Il faut donner à chacun les moyens pour se faire une place dans notre société. Je sais qu'il existe aussi des ateliers. Le CRM anime cinq ou six établissements de santé utiles. Beaucoup d'actions sont menées.
Ces actions répondent-elles aux aspirations de la Fédération des Croix et des Croissants-Rouges, ou bien il reste encore des domaines sur lesquels où le Croissant-Rouge marocain doit renforcer ses capacités ?
Il ne faut jamais se satisfaire de ce qu'on fait et d'une situation acquise car dès que l'on est satisfait de ce qu'on fait, on commence à décliner et à régresser. La Croix-Rouge française est elle-même en pleine réorientation. A intervalles réguliers, dans une société qui change, une association comme la Croix- Rouge doit s'adapter.
Je crois qu'une institution comme le Croissant-Rouge doit coller à la réalité du terrain. On voit bien les grands objectifs du gouvernement marocain, à savoir la lutte contre l'analphabétisme, le chômage et l'exclusion. Ces trois objectifs sont aussi des objectifs du mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge.
Donc, il y a là une harmonie parfaite dans les objectifs. J'ai été particulièrement sensible à l'Initiative nationale pour le développement humain. En effet, lorsqu'on parle de développement humain d'un côté et qu ‘on fait l'action humanitaire de l'autre, on voit bien que l'humain et l'humanitaire se rejoignent. Je crois que c'est une façon intelligente de gouverner que de s'adresser à l'humain plutôt qu'à des statistiques et à des objectifs quantifiés.
Pour ma part, derrière de tels objectifs, il faut suivre ces initiatives et s'adapter. Il faut intervenir au niveau de la lutte contre le chômage en particulier en s'adressant le plus aux femmes car elles sont les plus touchées.
En ce qui concerne le chômage, c'est un domaine qui ne nous appartient pas pour intervenir directement. Mais, nous pouvons former des gens qui n'ont pas de qualification à obtenir une qualification et de pouvoir vivre du produit de leur travail. S'agissant de l'exclusion, un mouvement comme le nôtre est un trait d'union entre les femmes et les hommes autour de la fraternité.
Vous êtes l'ex-ministre français de la Santé. Vous avez rencontré au cours de votre visite au Maroc le ministre marocain de la Santé. Quelles sont vos préoccupations communes ?
J'ai rencontré le ministre marocain de la Santé lorsque moi-même j'étais ministre de la Santé. Nous avions beaucoup discuté de plusieurs choses comme le sida et le cancer. Il s'était montré très intéressé par le plan cancer que j'étais à l'époque en train de mettre sur pied en France. Nous en avons parlé au cours de la visite actuelle. Je sais que le Maroc a beaucoup progressé dans ce domaine.
Il m'a dit également qu'il s'était beaucoup inspiré de ce que nous avions fait en France sur l'efficacité et le service médicaux. Nous avons également parlé de la formation des infirmières et des problèmes de démographie médicale, les mêmes au Maroc qu'en France, à savoir que les médecins veulent s'installer dans les grands centres et ne veulent plus aller dans les villages et dans des coins où on a besoin d'eux.
Alors, comment peut-on lutter contre ce phénomène qui constitue un véritable problème ?
En tant qu'ancien ministre de la Santé, je pense qu'il faut probablement inciter par des moyens éventuellement financiers à l'exercice momentané au moins dans des zones qui sont dépeuplées sur le plan médical et sanitaire. Il faut prévoir des passerelles pour que, quand un médecin veut s'installer dans un coin reculé, il puisse après quelques années venir et trouver des facilités dans ce centre.
Je crois que des mesures contraignantes devront être envisagées dans tous les pays qui sont confrontés à ces difficultés. Les médecins peuvent préférer vivre dans un grand centre avec une école pour les enfants, avec une faculté et une vie culturelle plus riches. Mais, ils ne doivent pas oublier que s'ils ont choisi d'être médecins c'est pour soigner les gens qui en ont besoin. Le devoir du médecin est de répondre à la souffrance humaine. On ne peut pas se contenter d'être médecin en soignant les habitants des villes. C'est la même chose en France. Il faut que l'on commence à l'enseigner dans la Faculté de médecine.
Le Maroc souffre d'un manque flagrant d'infrastructures dans le domaine de la Santé. Comment pallier ce problème à votre avis?
Il ne faut jamais regretter de ne pas avoir fait des choses. Nous sommes confrontés aujourd'hui en France à la fermeture de services de chirurgie dans des endroits qui sont très peu habités, car les populations ont immigré dans la ville où l'on ne fait pas suffisamment d'actes médicaux pour être fiables.
Après avoir, il y a un demi-siècle, construit des services de chirurgie un peu partout, nous sommes contraints de fermer un certain nombre ou de les regrouper. Il faut savoir s'adapter. Au Maroc, il y a une migration des campagnes vers les villes. Il a fallu répondre autrefois aux besoins médicaux dans les campagnes. Si les populations quittent ces lieux, il faut répondre à ces besoins dans les banlieues.
Cela étant, une des raisons de migration de la campagne vers la ville est que, quelquefois, la qualité de vie, la sécurité et la qualité des soins ne sont pas les mêmes. Donc, on vient chercher une amélioration de la qualité de vie. Je crois que c'est un équilibre permanent qui relève de la responsabilité politique. Nous, Croix-Rouge et Croissant-Rouge, nous devrons répondre le plus efficacement possible aux besoins dans les endroits qui souffrent d'un manque d'infrastructures.
