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le formateur des champions

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Quand on évoque le nom de Laïmina, on ne peut ne pas avoir une pensée pour cette famille qui a marqué de son empreinte le tennis national. De Omar, qui fut l'une des stars de le Coupe Davis et qui est aujourd'hui entraîneur dans l'une des plus illustres académies aux Etats-Unis, à Mustapha et Ahmed, deux ex-joueurs, en passant par Mohamed, actuel entraîneur au RUC, tous se sont mis en évidence dans ce milieu.

Le profil d'aujourd'hui nous le consacrons à ce dernier, plus connu sous le surnom de Khlifa, qui fut le prénom de son père : « Nous étions tellement nombreux dans le milieu tennistique, explique en riant Si Mohamed, que les gens voulait nous différencier par un surnom. Moi, j'étais Ould Khlifa et depuis lors, je suis beaucoup plus connu sous ce surnom que Laïmina».

Comme tous les autres membres de la famille, Khlifa est né à Casablanca au début des années 50. Il n'a pas beaucoup étudié et opta dès l'âge de 11-12 ans pour le tennis, pas en tant que joueur mais plutôt comme ramasseur de balle au COC. C'est l'un de ses cousins, Miloud, encadreur dans ce club, qui va le soutenir. « Le président, à l'époque, était Le Caillant et son épous,e Jacqueline Morales, était une grande championne, rappelle Khlifa.

C'est le père de cette dernière qui m'a appris à jouer au tennis. J'ai donc commencé à participer au championnat du Maroc avec plus ou moins de bonheur. » Ce jeune gringalet fait parler de lui dès ses débuts. Il est finaliste minime à 13 ans au nom du COC.

En 1964, Abdellah Glaoui, l'un des fondateurs de la fédération et président du club voisin, le RUC, le fait venir dans ce club des universitaires. Il est le plus jeune entraîneur de sa génération puisqu'à 15 ans, il donnait ses premiers cours aux jeunes du club. Mais il n'oubliait jamais de s'inscrire aux tournois de clubs ou à d'autres compétitions comme le national. Une nouvelle fois, il rate de justesse le titre de champion du Maroc cadet, mais à 16 ans, il remporte à la fois le championnat de première division et celui des juniors pour le RUC.

La série rose continue pour lui puisqu'il gagne deux fois de suite le critérium, d'abord à l'USM, face à Karnass, ensuite au Stade Marocain contre Dahri Mustapha, le Jdidi.
Il disputa plusieurs fois le national où il a atteint les quarts de finale voire les demi-finales. Vers le début des années 70, il participa aux Jeux maghrébins à Tunis et à Alger, avec la deuxième équipe nationale composée de Bouchaïb Hababi, Messoud, Jebli, et Karnass. Il en gardera de beaux souvenirs.

« C'était une époque où le tennis national se frayait un chemin pour faire partie de la cour des grands, se souvient Laïmina. Il y avait une belle entente entre nous. Je crois que ce sont des moments qui restent gravés dans les mémoires. Les joueurs étaient déjà connus sur le plan international à l'image de Lahcen Chadli, Ali Laâroussi, Ahmed Benali, feu Lechheb Mohamed, Chinois, Zemzaoui Abdellah, Ahmed Benomar, Taïbi Mouhtassine et bien d'autres encore. »

En 1976, Khlifa décide de mettre un terme à sa carrière de joueur pour une autre, plus exaltante, celle d'entraîneur à plein temps. « J'ai particulièrement été soutenu par deux grands dirigeants, en l'occurrence feu Abdellah Glaoui et Abdellah Kadiri qui m'ont donné carte blanche pour former les jeunes du club. Je leur dois beaucoup car c'est grâce à eux que je suis arrivé à ce niveau dans l'encadrement des jeunes », avoue cet éducateur.

Au fil des saisons, des joueurs émergent du lot et se lancent dans le circuit professionnel. Et ce sont toujours des jeunes formés par Khlifa. A commencer par son cousin, Omar Laïmina, qui restera parmi les grands de son époque. « Notre but au RUC, a toujours été de former des champions, explique-t-il. Il y en a eu un certain nombre qui ont percé à un haut niveau comme Khalid Outaleb, Driss Benomar, Amine Kadiri, Karim Alami, Rachid Benjelloun, Mehdi Belbacha et des filles telles Bahia Mouhtassine, Hajbane Nisrine, Kenza Belbacha et tous les jeunes de l'actuelle génération qui viennent de remporter le championnat du Maroc» .

Evidemment, il n'a pas formé que des jeunes du club mais d'autres qui ont assisté à des stages organisés sous sa houlette, comme les Houcine Saber, Mokhtar Allami et bon nombre d'entraîneurs. Aujourd'hui, Khlifa est un homme heureux. Il pense qu'il a accompli sa mission dans les règles de l'art. Il reste le père, l'ami, le confident. C'est un homme respecté parce que lui-même a toujours respecté les autres. Pour lui, le tennis a quelque peu perdu l'ambiance qui caractérisait les clubs.

«Dommage qu'il y ait moins d'ambiance et moins de pratiquants dans les clubs, avoue-t-il. La mentalité des jeunes diffère par rapport à notre époque. Aujourd'hui, il faut suivre les joueurs et les joueuses en fonction de leur état d'âme. Parfois cela reste une tâche difficile mais il faut savoir surmonter pareilles situations».

Au RUC, Khlifa se sent comme un poisson dans l'eau. Il est entouré d'encadreurs performants à l'image de Saber Nezha, Saber Laanaya, Mejber « Mickel », Miloudi et une commission qui suit les jeunes, composée de Khalid Outaleb, Ali Bennani et surtout une dame qui a tant donné et qui continue à donner au tennis national, Chafika Bencherki.
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