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Manque de moyens ou de discipline ?

Loin d'être un déguisement, la tenue en dit long sur le rapport de l'employé au travail

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Vêtements en désordre, cheveux hirsutes, barbe mal rasée…ce look est peu toléré en 116iété et a fortiori en milieu professionnel. Avec les temps qui courent, les gens sont jugés sur leur apparence. Une personne qui ne soigne pas son aspect extérieur est systématiquement étiquetée de négligente et risque gros de se retrouver exclue du groupe. Par nature, l'homme cherche le beau et fuit tout ce qui ne l'est pas.

«Dans notre entreprise, on ne badine pas avec l'aspect vestimentaire. On ne demande pas à nos employés de porter des Prada, Chanel, Cerutti ou autre, mais que leur tenue soit correcte et en adéquation avec le lieu et la nature de leur travail", ne cesse de clamer Mohamed Z., un DRH réputé pour être intraitable sur le chapitre vestimentaire de ses employés.

Cet homme a été obligé de hausser le ton après avoir constaté un laisser-aller qui a miné l'ambiance de travail. Au sein de son agence, les avis sont partagés entre ceux qui acceptent avec gaîté de cœur l'obligation d'être présentables et ceux qui s'y plient sans conviction aucune.

"Je soigne ma tenue par respect pour les clients", affirme Amina pour qui l'aspect vestimentaire est un "état d'esprit". Un terme qui revient souvent sur la bouche des directeurs pour justifier leur intransigeance quant au look de leurs subordonnés. "Ne nous voilons pas la face. L'habit fait le moine, que cela soit en entreprise ou dans la vie de tous les jours", lance Ali Serhani, consultant RH, au grand dam de ceux qui prennent l'aspect vestimentaire pour un simple déguisement.

Pour ce responsable, à elles seules, les compétences techniques ne suffisent pas pour décider une entreprise à recruter son personnel. Un look soigné reste un facteur incontournable d'embauche. "Quelqu'un qui prend bien soin de lui renvoie, à son 111locuteur, une image positive de lui.

Chaque employé, quelle que soit sa fonction représente l'image de l'entreprise qui l'emploie. S'occuper de sa personne rentre dans ce que l'on appelle le savoir-être qui est, reconnaissons-le, indis116iable du savoir- faire dans le monde de l'entreprise. Et c'est ce binôme, savoir-être/savoir-faire, qui fait le parfait employé.
D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que le législateur a prévu ce que l'on appelle l'indemnité de représentation, afin de permettre aux employés d'être toujours "clean"", affirme-t-il.

En fait, les managers ne tarissent pas d'arguments pour justifier leur attachement à ce code érigé, parfois, en véritable bible.

Et pour cause. "La tenue vestimentaire dans un milieu de travail porte l'image de l'employeur, sa culture et ses valeurs", déclare Asmâa Lamdaghri El Moutaouakkil, responsable Projets au sein d'un cabinet de recrutement . "Dans un contexte de marché de l'emploi très tendu, le look et la première impression prennent de plus en plus d'importance. Il n'est d'ailleurs pas rare que les cabinets de recrutement recadrent un candidat qui ne correspond pas à l'image de l'entreprise", ajoute-t-elle.

Que dire alors des fonctionnaires qui se rendent au travail avec une tenue négligée, presque en pyjama ? Pour s'en convaincre, il suffirait de faire un tour dans certains établissements publics et parfois même privés pour constater le manque de cas qu'on fait du souci de "présentabilité". 111rogée sur la question, Aïcha, fonctionnaire dans une Moukataa, plaide le manque de moyens. "Avec le salaire minable que je touche, je ne réserve qu'une part minime à l'achat des habits. En plus, vu le cadre de travail, je ne me casse pas la tête pour être présentable". A environnement délabré, costume délabré, paraît dire la dame.

La loi de l'adaptation est de mise dans presque tous les lieux de travail. "On devient l'homme de son uniforme", disait Napoléon Bonaparte. Et de son cadre de travail serait-on tenté de renchérir. La décomposition de l'aspect extérieur pourrait être le reflet de celle intérieure. Quand le travail n'apporte plus aucune satisfaction et qu'il se transforme en corvée, cela ne manque pas de se voir à l'œil nu. Il arrive également que l'absence de "charte vestimentaire" claire donne lieu à des dérapages qu'il est par la suite difficile de contrôler. "A l'exception de certaines structures telles que les banques, les assurances et certaines administrations, il est rare de trouver dans les entreprises un code vestimentaire écrit.

Il est parfois rappelé au niveau du règlement 111ne que la tenue doit être convenable et adaptée à l'emploi. Néanmoins, ce sont généralement les managers qui expriment implicitement ce qui se fait en matière vestimentaire", explique Asmaa Lamdaghri El Moutaouakkil qui est convaincue que le manager doit aussi jouer son rôle d'encadrement en rappelant à l'ordre lorsqu'il le faut avant que le phénomène ne se généralise dans l'entreprise.

Et si l'employé persiste dans son laisser-aller, quelle attitude les responsables doivent-ils adopter ? "Il y a différentes façons délicates d'attirer son attention sur sa négligence. Mais s'il campe sur sa position en évoquant sa liberté de s'habiller, il vaut mieux cadrer par une communication explicite à travers un code vestimentaire clair qui peut prévoir effectivement des sanctions en cas de non- respect", répond notre responsable pour qui l'imposition d'un code vestimentaire ne constitue pas une atteinte à la liberté d'expression ou une violation au respect de la vie privée.

Il permet, dans le cadre d'une même structure, de réguler les différences qui peuvent exister en termes de valeurs et de croyances pour préserver la dignité et le respect de chacun et mettre le personnel dans de bonnes conditions de travail.
Au-delà de la crainte de sanctions, le laisser-aller vestimentaire risque de constituer une entrave à l'évolution de l'employé.

A en croire l'expérience de Ali Serhani, les personnes qui se laissent aller resteront toujours dans le back office et ne feront jamais partie du front office de l'entreprise (Comprenez cela aux sens long et large du terme).

Et pour conclure, il précise : "Bien s'habiller ne veut pas dire se préparer pour un défilé de mode. La discrétion est mère de la réussite".
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L'habit, une affaire des deux sexes

Selon Asmaa Lamdaghri El Moutaouakkil, il est important de représenter convenablement sa fonction. Travailler dans un bureau ne signifie pas travailler dans des lieux de détente ou de plaisir (cafés, discothèques, …). Or les nouvelles tendances de mode ont beaucoup dénudé la femme (micro et mini jupe, apparition du nombril, de certaines parties du corps, grands décolletés, des couleurs fantaisistes, …).

Cette apparence incorrecte peut créer des réactions ou des comportements inconvenables qui portent préjudice aussi bien à l'entreprise, aux collègues qu'à la personne elle-même. Il ne s'agit pas seulement d'excentricité vestimentaire, puisque le port de la djellaba ou d'habits non soignés dénote d'un laisser-aller et de négligence d'où un manque de respect à son environnement de travail. Le laisser-aller vestimentaire n'est pas seulement du fait de la femme, la gent masculine peut aussi se prêter à des apparences non conventionnelles (sandales, jeans déchiré, habits trop serrés, shorts, t-shirts portant des messages provocateurs, …).

Nous devons mettre à l'aise notre client, il ne faut pas qu'un élément de nos vêtements attire son attention et désoriente son écoute. Le vestimentaire comme la présentation d'une manière générale (propreté, soin, halène, odeurs, …) est une question de respect de soi et de l'autre.
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