Jacob Cohen, meknassi de confession juive, professeur de sciences politiques de son état, nous livre son dernier cru « Du danger de monter sur la terrasse». Un roman de bonne facture qui se lit d'un trait. Une sorte de plongeon dans la vie de la société israélite marocaine. Dans une fresque qui dépeint la vie d'une communauté tiraillée entre l'attachement aux origines et les aléas du déracinement, l'auteur se propose de décortiquer les raisons qui dressent des murs entre les différentes cultures. Il tente d'opposer des idées de liberté au conservatisme sectaire qui est le propre des sociétés recroquevillées et jalouses de ce qui les «distingue» des autres.
A Meknés, au Mellah, peu après l'indépendance, le jour de la «souccah», la petite Esther Ohana, n'écoute pas les recommandations de sa mère, c'est ainsi qu'elle est enlevée. Désespérée, la famille d'Esther se résigne à quitter le Maroc.
Esther devenue Fatima, et convertie à l'islam, fonde une famille exemplaire et finit par trouver la sérénité en se consacrant à l'éducation de son unique fille, Khadija. Cette dernière, jeune médecin, découvrira Paris. Dans la métropole, elle trouve une société désinhibée, ouverte, mais qui garde tout de même les séquelles d'une mentalité rejetant l'autre à cause de certains jugements de valeur trouvant leur source dans l'arbitraire.
A travers son récit, l'auteur tente de décrier les idées qui s'interposent devant toute possibilité de cœxistence pacifique. Il va même jusqu'à s'insurger contre des clichés malheureusement tenaces dans les esprits : « ...Pas l'ombre d'un musulman, alors que la fondation avait pour but de renouer le dialogue entre les communautés et de donner un éclairage à une histoire mouvementée. Les épreuves subies étaient réduites à des malentendus, vidés de toute substance discriminatoire.»
J. Cohen s'efforce, au gré de la narration, de relever une analogie singulière dans le mode de vie des marocains, indépendamment de leurs croyances respectives. Il pose, en outre, le problème d'intégration des judeo-marocains au sein de la société israélienne soulevant, par la même occasion, l'idée que le refus de l'autre n'est pas le propre d'un peuple en particulier.
Dans un phrasé simple et fluide, l'auteur laisse transparaître en filigrane des positions tranchées quant aux idées de paix, de respect de tolérance au-delà de toutes considérations de race, de religion ou de références culturelles souvent sources de discorde et d'exclusion.
Il offre une alternative à la fois nouvelle et éternelle pour dépasser les clivages sectaires : celle de l'amour qui ne s'encombre pas de préjugés irrationnel et ouvre la voix à une vision humaniste de la vie. Bonne lecture !
« Du danger de monter sur la terrasse». Edtion Tarik. 200p
A Meknés, au Mellah, peu après l'indépendance, le jour de la «souccah», la petite Esther Ohana, n'écoute pas les recommandations de sa mère, c'est ainsi qu'elle est enlevée. Désespérée, la famille d'Esther se résigne à quitter le Maroc.
Esther devenue Fatima, et convertie à l'islam, fonde une famille exemplaire et finit par trouver la sérénité en se consacrant à l'éducation de son unique fille, Khadija. Cette dernière, jeune médecin, découvrira Paris. Dans la métropole, elle trouve une société désinhibée, ouverte, mais qui garde tout de même les séquelles d'une mentalité rejetant l'autre à cause de certains jugements de valeur trouvant leur source dans l'arbitraire.
A travers son récit, l'auteur tente de décrier les idées qui s'interposent devant toute possibilité de cœxistence pacifique. Il va même jusqu'à s'insurger contre des clichés malheureusement tenaces dans les esprits : « ...Pas l'ombre d'un musulman, alors que la fondation avait pour but de renouer le dialogue entre les communautés et de donner un éclairage à une histoire mouvementée. Les épreuves subies étaient réduites à des malentendus, vidés de toute substance discriminatoire.»
J. Cohen s'efforce, au gré de la narration, de relever une analogie singulière dans le mode de vie des marocains, indépendamment de leurs croyances respectives. Il pose, en outre, le problème d'intégration des judeo-marocains au sein de la société israélienne soulevant, par la même occasion, l'idée que le refus de l'autre n'est pas le propre d'un peuple en particulier.
Dans un phrasé simple et fluide, l'auteur laisse transparaître en filigrane des positions tranchées quant aux idées de paix, de respect de tolérance au-delà de toutes considérations de race, de religion ou de références culturelles souvent sources de discorde et d'exclusion.
Il offre une alternative à la fois nouvelle et éternelle pour dépasser les clivages sectaires : celle de l'amour qui ne s'encombre pas de préjugés irrationnel et ouvre la voix à une vision humaniste de la vie. Bonne lecture !
« Du danger de monter sur la terrasse». Edtion Tarik. 200p
