Le Matin : Nous avons remarqué que vous allez marquer de votre présence tous les meilleurs festivals du Maroc. Qu'en pensez-vous ?
Lotfi Bouchnaq : Moi, personnellement, cela fait longtemps que je ne fais plus de différence entre Tunisien, Marocain, Algérien, Libyen ou autre. Quand je suis au Maroc, je me sens dans mon pays et je considère que toute la nation arabe, de l'Océan au Golfe, est une partie de moi et possède un droit sur moi et vice versa.
Donc, nous nous complétons. Le Maroc fait partie de cette nation. Son public est très sensible et intelligent et sait très bien à qui il doit donner son amour et son affection. Nos sentiments d'amitié sont aussi mutuels que forts et ma présence ne fait que consolider cette relation qui date d'il y a déjà plusieurs années. Je souhaite et je prie Dieu d'être toujours à la hauteur de cet amour et de ce respect pour mieux servir mon public marocain ainsi que tous les peuples du monde arabe, sous l'emblème de l'amour, la sincérité, le travail et l'art.
Que pouvez-vous me dire sur votre relation avec Karima Skalli?
La chanteuse Karima Skalli m'a été présentée, il y a quelques années, par mon ami Mahmoud Lemseffer. Quand je l'ai écoutée, j'ai trouvé dans sa voix des possibilités extraordinaires. Ainsi, est née notre collaboration qui est aussi un appel pressant pour renforcer notre union maghrébine à travers l'art. Je lui ai composé une «Wasla» qui est un style ancien, mais présenté sous une forme nouvelle pour ressusciter ce genre musical oriental qui ne se produit plus depuis les années cinquante.
Cette «Wasla» vient à un moment où beaucoup d'autres expériences et styles ont été créés, dont celui appelé «la chanson de jeunes», et ce pour rappeler notre histoire et notre authenticité arabe. Pour cela, le choix s'est porté sur de belles paroles de Adam Fathi qui sont entrées dans un moule ancien de « Wasla» qui comprend «Al-Machraf» ou «Samaî», puis «Al-Mouachah» avec des rythmes arabes, ensuite l'improvisation qui est la base d'un vrai chanteur et musicien, «Al-Daour» (forme égyptienne très ancienne), le dialogue (douito), une lounga, et une «taqtouqa». Tout ceci dans une nouvelle mélodie avec le respect de la forme ancienne, mais avec l'introduction d'autres instruments comme le saxophone, le «bouzouq» et une petite formation comprenant un violon, un violoncelle, une contrebasse, un «qanoun» et une seule percussion en se basant sur la force de la voix.
Ce C.D sera produit par l'Institut du Monde arabe (Paris) et sera lancé très prochainement dans le marché.
Vous avez été choisi cette année par le Comité national de la musique du Maroc en partenariat avec le FNAP pour être consacré et recevoir le “ Rabab d'Or ” dans le cadre du Festival national des Arts Populaires de Marrakech.
Sincèrement, cette consécration me donne plus de responsabilité et me fait un peu peur, car à chaque fois que l'artiste monte et devient célèbre, il doit faire preuve de cela et ne plus commettre d'erreur ni artistiquement ni de comportement pour garder une image propre et sincère vis-à-vis de son public. Donc, un Prix reste toujours un honneur pour l'artiste qui le pousse à travailler davantage dans le but de laisser son nom et son empreinte dans l'histoire. J'espère être à la hauteur pour continuer mon chemin d'artiste de la meilleure manière.
Des projets futurs de Lotfi Bouchnaq ?
Je n'arrête jamais de travailler. Beaucoup de Festivals Inchaallah, au Yémen, à Qatar, au Canada, en Amérique et en Russie. Je prépare une quinzaine de «Wasla», puis «Asmae Allah Al Housna». J'ai beaucoup de compositions pour plusieurs chanteurs arabes, comme j'ai une chorale de deux cents enfants. Grâce à Dieu, je suis très actif et très optimiste aussi.
Que pensez-vous de la chanson dans le monde arabe ?
Elle exprime la réalité du monde arabe. C'est son image et son miroir. Le monde arabe passe par une période très difficile et la chanson fait partie de cette situation et de cette vie. La culture, la politique, l'économie, le social et la religion, chacun des domaines touche à l'autre. La nation arabe est une chaîne formée d'anneaux rouillés, comment voulez-vous que l'anneau de la musique soit en or ou en argent ? Si nous voulons sortir de cette impasse, il faut remédier à tout cela et faire une remise en état de tout le monde arabe.
Pour arriver à cela, il faut un artiste conscient et sincère. Un responsable conscient et sincère. Une stratégie transparente et saine, basée sur le dialogue, la démocratie et la liberté d'expression,... notre issue est la sincérité dans la vie.
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Lotfi Bouchnaq et Karima Skalli dans une soirée
Une superbe soirée et deux grands artistes qui nous ont fait revivre des moments mémorables des temps anciens où la chanson était basée d'abord sur la force de la voix et la virtuosité du musicien. C'est bien ce style qu'a voulu ressusciter Lotfi Bouchnaq en composant toute une "Wasla", mettant en valeur la bonne parole et les mélodies immortelles, mais en la présentant dans une nouvelle forme sans pour autant perdre de son authenticité d'antan.
Ainsi, en plus de la lounga, la "taqtoqa", le public a eu le plaisir d'écouter, également, le"douito"(Chante artiste sur tous les temps) interprété magitralement par les deux artistes, le Tunisien, Lotfi Bouchnaq, et la Marocaine, Karima Skalli. Une œuvre remarquable dans tous les sens, paroles et créativité musicale, adoptée par l'Institut du monde arabe, qui se chargera de sa production dans un futur proche.
Par cette "Wasla", Lotfi Bouchnaq nous a donné le prestige d'assister à une nuit de "Tarab" pas comme les autres où la voix a fait montrer de force et de professionnalisme et le musicien de virtuosité et savoir-faire, comme il a fait vibrer, encore plus, la salle du Théâtre national Mohammed V en récitant une forte poésie intitulée "Oh! Nations de la Terre" chaudement applaudie par le public présent qui n'a pas arrêté de réclamer les autres succès de la star tunisienne.
Un souhait que notre artiste a réalisé, pour le grand bonheur de l'assistance, en chantant sa belle oeuvre fétiche "Samra". Ce qui nous a permis de vivre des moments que nous n'oublierons pas de sitôt.
Lotfi Bouchnaq : Moi, personnellement, cela fait longtemps que je ne fais plus de différence entre Tunisien, Marocain, Algérien, Libyen ou autre. Quand je suis au Maroc, je me sens dans mon pays et je considère que toute la nation arabe, de l'Océan au Golfe, est une partie de moi et possède un droit sur moi et vice versa.
Donc, nous nous complétons. Le Maroc fait partie de cette nation. Son public est très sensible et intelligent et sait très bien à qui il doit donner son amour et son affection. Nos sentiments d'amitié sont aussi mutuels que forts et ma présence ne fait que consolider cette relation qui date d'il y a déjà plusieurs années. Je souhaite et je prie Dieu d'être toujours à la hauteur de cet amour et de ce respect pour mieux servir mon public marocain ainsi que tous les peuples du monde arabe, sous l'emblème de l'amour, la sincérité, le travail et l'art.
Que pouvez-vous me dire sur votre relation avec Karima Skalli?
La chanteuse Karima Skalli m'a été présentée, il y a quelques années, par mon ami Mahmoud Lemseffer. Quand je l'ai écoutée, j'ai trouvé dans sa voix des possibilités extraordinaires. Ainsi, est née notre collaboration qui est aussi un appel pressant pour renforcer notre union maghrébine à travers l'art. Je lui ai composé une «Wasla» qui est un style ancien, mais présenté sous une forme nouvelle pour ressusciter ce genre musical oriental qui ne se produit plus depuis les années cinquante.
Cette «Wasla» vient à un moment où beaucoup d'autres expériences et styles ont été créés, dont celui appelé «la chanson de jeunes», et ce pour rappeler notre histoire et notre authenticité arabe. Pour cela, le choix s'est porté sur de belles paroles de Adam Fathi qui sont entrées dans un moule ancien de « Wasla» qui comprend «Al-Machraf» ou «Samaî», puis «Al-Mouachah» avec des rythmes arabes, ensuite l'improvisation qui est la base d'un vrai chanteur et musicien, «Al-Daour» (forme égyptienne très ancienne), le dialogue (douito), une lounga, et une «taqtouqa». Tout ceci dans une nouvelle mélodie avec le respect de la forme ancienne, mais avec l'introduction d'autres instruments comme le saxophone, le «bouzouq» et une petite formation comprenant un violon, un violoncelle, une contrebasse, un «qanoun» et une seule percussion en se basant sur la force de la voix.
Ce C.D sera produit par l'Institut du Monde arabe (Paris) et sera lancé très prochainement dans le marché.
Vous avez été choisi cette année par le Comité national de la musique du Maroc en partenariat avec le FNAP pour être consacré et recevoir le “ Rabab d'Or ” dans le cadre du Festival national des Arts Populaires de Marrakech.
Sincèrement, cette consécration me donne plus de responsabilité et me fait un peu peur, car à chaque fois que l'artiste monte et devient célèbre, il doit faire preuve de cela et ne plus commettre d'erreur ni artistiquement ni de comportement pour garder une image propre et sincère vis-à-vis de son public. Donc, un Prix reste toujours un honneur pour l'artiste qui le pousse à travailler davantage dans le but de laisser son nom et son empreinte dans l'histoire. J'espère être à la hauteur pour continuer mon chemin d'artiste de la meilleure manière.
Des projets futurs de Lotfi Bouchnaq ?
Je n'arrête jamais de travailler. Beaucoup de Festivals Inchaallah, au Yémen, à Qatar, au Canada, en Amérique et en Russie. Je prépare une quinzaine de «Wasla», puis «Asmae Allah Al Housna». J'ai beaucoup de compositions pour plusieurs chanteurs arabes, comme j'ai une chorale de deux cents enfants. Grâce à Dieu, je suis très actif et très optimiste aussi.
Que pensez-vous de la chanson dans le monde arabe ?
Elle exprime la réalité du monde arabe. C'est son image et son miroir. Le monde arabe passe par une période très difficile et la chanson fait partie de cette situation et de cette vie. La culture, la politique, l'économie, le social et la religion, chacun des domaines touche à l'autre. La nation arabe est une chaîne formée d'anneaux rouillés, comment voulez-vous que l'anneau de la musique soit en or ou en argent ? Si nous voulons sortir de cette impasse, il faut remédier à tout cela et faire une remise en état de tout le monde arabe.
Pour arriver à cela, il faut un artiste conscient et sincère. Un responsable conscient et sincère. Une stratégie transparente et saine, basée sur le dialogue, la démocratie et la liberté d'expression,... notre issue est la sincérité dans la vie.
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Lotfi Bouchnaq et Karima Skalli dans une soirée
de «Tarab» au Festival Mawazine
Une superbe soirée et deux grands artistes qui nous ont fait revivre des moments mémorables des temps anciens où la chanson était basée d'abord sur la force de la voix et la virtuosité du musicien. C'est bien ce style qu'a voulu ressusciter Lotfi Bouchnaq en composant toute une "Wasla", mettant en valeur la bonne parole et les mélodies immortelles, mais en la présentant dans une nouvelle forme sans pour autant perdre de son authenticité d'antan.
Ainsi, en plus de la lounga, la "taqtoqa", le public a eu le plaisir d'écouter, également, le"douito"(Chante artiste sur tous les temps) interprété magitralement par les deux artistes, le Tunisien, Lotfi Bouchnaq, et la Marocaine, Karima Skalli. Une œuvre remarquable dans tous les sens, paroles et créativité musicale, adoptée par l'Institut du monde arabe, qui se chargera de sa production dans un futur proche.
Par cette "Wasla", Lotfi Bouchnaq nous a donné le prestige d'assister à une nuit de "Tarab" pas comme les autres où la voix a fait montrer de force et de professionnalisme et le musicien de virtuosité et savoir-faire, comme il a fait vibrer, encore plus, la salle du Théâtre national Mohammed V en récitant une forte poésie intitulée "Oh! Nations de la Terre" chaudement applaudie par le public présent qui n'a pas arrêté de réclamer les autres succès de la star tunisienne.
Un souhait que notre artiste a réalisé, pour le grand bonheur de l'assistance, en chantant sa belle oeuvre fétiche "Samra". Ce qui nous a permis de vivre des moments que nous n'oublierons pas de sitôt.
