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La prise de conscience de l'Afrique

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«Pour une Afrique sans tabac», tel sera le slogan de la première conférence africaine «Tabac ou santé» qui se tiendra du 7 au 10 décembre prochain à Casablanca. «Cet événement a pour but de sensibiliser l'opinion publique, les décideurs politiques, les leaders d'opinion et les chefs d'entreprise sur les risques et méfaits du tabac et sur les mesures à prendre.

De la même manière, nous souhaitons pousser le gouvernement à ratifier la convention-cadre de lutte anti-tabac de l'OMS de 2003 et à faire appliquer les mesures législatives tendant à réduire la pandémie tabagique», déclare Mohamed Bartal, président de l'Association marocaine de prévention et d'éducation pour la santé, l'Amapes Stop Tabac, initiatrice de cet événement.

Ainsi, cette conférence, placée sous le Haut patronage de S.M. le Roi, et soutenue par l'Association Lalla Salma contre le cancer, regroupera des représentants de près de 20 pays. Au programme, des sessions plénières et des séminaires où s'exprimeront des scientifiques nationaux et internationaux, mais aussi des victimes du tabac.

Des ateliers seront également organisés pour former des éducateurs dans le domaine de la lutte anti-tabac (LAT), et échanger les expériences entre tous les partenaires de cette cause. «Il est primordial que les responsables politiques, les entreprises et la société civile unissent leurs efforts pour neutraliser cette véritable pandémie qui détériore la santé des individus et de la société. Les campagnes anti-tabac dans les pays développés ont porté préjudice aux fabricants de cigarettes qui essayent aujourd'hui de se rattraper dans les pays en voie de développement», continue Mohamed Bartal.

En effet, le tabagisme est actuellement en pleine expansion dans les pays en voie de développement, du fait essentiellement du marketing agressif de l'industrie du tabac et du faible niveau de lutte et de résistance des ONG locales. La progression de la consommation de tabac semble vertigineuse en Afrique où quelques données existent : selon «The Tobacco Atlas» 2000 de l'OMS, 30 à 39% de Marocains et d'Egyptiens fument ; 40 à 49 % en Algérie, Côte d'Ivoire, République Démocratique du Congo, Tanzanie, Afrique du Sud ; 60 % et plus en Tunisie, Namibie et Kenya. «La prévalence au Maroc est de 18 %, ce qui est énorme», précise Mohamed Bartal.

Et pour convaincre les chefs d'entreprise d'adhérer à leur cause, les défenseurs de la LAT insistent sur le fait que la santé des entreprises n'est pas en reste du fait de risques d'incendie, d'absentéisme lié aux maladies induites par le tabac, et donc d'une réduction de la productivité et d'une augmentation des frais de soins. «Dans nos actions au sein de l'Amapes Stop Tabac, nous avons ciblé plusieurs entreprises pour qu'elles mettent en place des espaces non fumeurs.

Malheureusement, la loi, pourtant votée depuis 1991, a besoin d'être correctement appliquée et améliorée car elle laisse toute latitude aux chefs d'entreprise pour appliquer la réglementation en vigueur. Il faut donc absolument que la loi anti-tabac soit effective et que des consultations d'aide au sevrage tabagique soient mises en place», poursuit M. Bartal.

A ce propos, il insiste sur le fait qu'il faut inculquer aux gens et surtout aux plus jeunes que «ne pas fumer est le comportement normal», chercher à lutter contre les facteurs d'initiation et développer les structures de loisirs sains au niveau des familles, des institutions et de la communauté.

Pour cela, le soutien de l'Etat s'avère plus que nécessaire, car il est évident que la législation doit apporter son support à cette politique, par la réduction des zones fumeurs, et l'interdiction totale de fumer dans les bureaux et en tout lieu de rassemblement. «Elle doit également réduire l'accessibilité des cigarettes par une lutte sans merci contre la contrebande, encouragée par l'industrie du tabac et le sous-emploi», conclut M. Bartal. Et pour clôturer, le 10 décembre, la première conférence anti-tabac au Maroc, une grande Marche du souffle sera organisée pour le grand public à Casablanca. Un premier pas franchi dans la lutte contre le tabagisme.
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Premier traité international sur la lutte anti-tabac

21 mai 2003. Date historique pour la santé publique mondiale. Lors de la 56e assemblée mondiale de la santé, les 192 Etats membres de l'OMS ont adopté à l'unanimité la convention-cadre pour la lutte antitabac, premier traité de santé publique. Négociée sous l'égide de l'OMS, il s'agit du premier instrument juridique conçu pour faire diminuer la mortalité due au tabac dans le monde.

Parmi les nombreuses mesures préconisées, le traité demande aux pays d'imposer des restrictions sur la publicité en faveur des produits du tabac, le parrainage et la promotion ; d'imposer de nouveaux conditionnements et étiquetages ; de contrôler l'air ambiant à l'intérieur des locaux et de renforcer la législation pour réprimer la contrebande.

Le Maroc qui a pourtant fait partie des premiers pays à adhérer à cette convention, ne l'a malheureusement pas encore ratifié. " Nous espérons qu'il le fera à l'occasion de la première conférence africaine", nous dit Mohammed Bartal.
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Histoire du tabagisme au Maroc
• 1492 : Découverte du fumage de tabac chez les Indiens d'Amérique par Christophe Colomb.
• 1592 : Après la victoire marocaine de la bataille de Oued Al Makhazine dite «des 3 rois»(Maroc, Espagne, Portugal) et l'intronisation du Sultan Ahmed Al Mansour, introduction au Maroc du phénomène tabagique par les cornacs (caravaniers à dos d'éléphants) du Mali (actuel). Ceux-ci étaient venus apporter des présents au Sultan après une expédition victorieuse de ce dernier Les gens de mœurs légères, notamment à Marrakech et Fès, sont les premiers à s'adonner à cette nouvelle pratique.

• 1598 : 1ère campagne antitabac dans le monde menée par les oulama qui étaient outrés par ce comportement.
• 1602 : Prohibition du tabac déclaré “plante du mal” par une fatwa.
• Après 1603 : Décès du Sultan Ahmed Al Mansour et nouvelle expansion de la tabagie vers les autres régions du Maghreb, l'Egypte et la Grande Syrie où défenseurs et détracteurs s'opposent.
• 1822-59 : Sous le règne du Sultan Moulay Abderrahman, commercialisation officielle du tabac pour «faire face à la colonisation rampante».
• 1906 : Acte d'Algesiras et principe de la «porte ouverte» : première adjudication pour 50 ans au sieur Léon Weil, pour le commerce du tabac au Maroc.
• 06/01/1911 : Monopole de culture, fabrication et vente de tabac à La Régie des Tabacs.
• 31/12/1967 : La Régie des Tabacs devient monopole d'Etat.
• 27/4/1991 : Vote unanime par la Chambre des représentants d'une loi réglementant l'usage du tabac (loi 15/91).
• 03/02/1996 : Application de la loi 15/91
• Mai 2003 : Adoption par la 56e assemblée générale de l'OMS de la Convention-cadre de lutte antitabac (CCLAT), premier traité international lié à un problème de santé.
• 2003 : Privatisation de 80% de La Régie des Tabacs
• 10/4/2004 : Signature par le Maroc de la CCLAT, qui n'a cependant jamais ratifié alors que près de 70 pays (dont la Mauritanie et la Libye) l'ont fait !
• 2006 : Privatisation totale de La Régie des Tabacs qui adopte un marketing plus agressif avec notamment la commercialisation de paquets de cigarettes ciblant la femme.

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La cigarette tue à petit feu


Actuellement, plus de 15 milliards de cigarettes sont fumées chaque jour et le nombre total de fumeurs, qui est actuellement de 1,3 milliard, risque d'atteindre 1,6 milliard dans les années 2025. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les décès liés au tabagisme atteindront 10 millions en 2025 si rien n'est fait ! Sur ces 10 millions de décès, 7 surviendront dans les pays en voie de développement.

Cela signifie que si durant les années 90, il y a eu une victime toutes les 10 secondes, il y aura vers 2025 une victime toutes les 3 secondes...
Ces décès sont pour la plupart liés aux méfaits directs du tabac. Les maladies les plus connues sont le cancer du poumon et les maladies de cœur.

Mais il y en a beaucoup d'autres. Voici ci-dessous une description des effets secondaires moins connus du tabac et qui affectent l'ensemble du corps humain, de la tête aux pieds. Lisez donc avec attention !
1. Chute des cheveux. Ulcérations de la bouche. Eruptions cutanées sur le visage, le cuir chevelu et les mains.

2. Cataracte, ce qui peut entraîner la cécité, qui est de 40 % plus élevée chez le fumeur.
3. Rides.
4. Perte d'audition.
5. Cancer de la peau.
6. Caries.
7. Emphysème, dilatation et rupture des alvéoles pulmonaires diminuant la possibilité d'absorber l'oxygène et de rejeter le gaz carbonique.
8. Ostéoporose.
9. Maladies du cœur. Un décès sur trois dans le monde est dû à une maladie cardio-vasculaire.
10. Ulcères d'estomac.
11. Coloration des doigts.
12. Cancer de l'utérus et fausses couches.
13. Altération du sperme.

14. Psoriasis, inflammation cutanée non contagieuse qui donne sur tout le corps des tâches suintantes rougeâtres avec des démangeaisons.
15. Maladie de Buerger, connue également sous le nom de thrombo-angéite oblitérante. C'est une inflammation des artères, des veines et des nerfs des jambes en particulier.

16. Cancer : pulmonaire, du sein, du nez, de la langue, de la bouche, des glandes salivaires et du pharynx, de la gorge, de l'œsophage, du larynx, de l'estomac, des reins, de la vésicule, du pancréas, du colon, du rectum et de l'anus.
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