Le Matin : Vous êtes l'un des invités de marque du Salon du Livre de Casablanca, qu'en pensez-vous?
Marc Levy : Je suis très enthousiaste. J'ai tout de suite répondu à l'invitation, car pour moi, l'équation livre et Maroc est très alléchante. D'ailleurs, je ne pensais pas que mes livres étaient aussi lus au Maroc.
Je suis agréablement surpris par le nombre de lecteurs qui sont venus me rencontrer. Quelqu'un m'a même dit que j'avais un devoir envers lui de produire un bon roman et de ne pas le décevoir. J'ai même rencontré un petit garçon incroyable qui trouvait de la magie dans mes romans. J'ai répondu donc que je les écrivais à l'homme que deviendrait mon fils, en espérant qu'il restera en lui un peu de ce petit bonhomme.
Connaissez-vous des auteurs marocains?
Pas vraiment. Mais je garde un excellent souvenir de deux romans que j'ai lus pendant le Rallye Aïcha des Gazelles où j'étais le parrain. Ils étaient de l'auteur Mohamed Choukri. Le "Pain nu" m'a beaucoup marqué au point que je l'ai fait lire à mon entourage et principalement à mon fils. L'histoire racontée dans ce livre concerne un homme qui démarre de rien. Un homme illettré qui arrive quand même à s'en sortir, c'est une leçon de vie.
Quel a été votre degré de participation dans l'adaptation au cinéma de votre roman "Et si c'était vrai" ?
J'ai eu le droit de regarder. Et je l'ai donc utilisé pour apprendre. Très franchement, quand votre premier roman vient d'être publié et que les droits sont achetés par Steven Spielberg, je défie quelqu'un de venir lui dire, je ne vous fais pas confiance. Je ne me sentais ni le pouvoir, ni le droit d'expliquer aux gens de la Dream Wears comment il fallait faire un film.
Quel est votre sentiment vis-à-vis de cette adaptation ?
Un roman raconte une histoire entre 15 et 30 heures. Un film doit la raconter en une heure et demie. Il est mathématiquement normal qu'il manque un certain nombre de choses. Le film est réalisé par un autre auteur en la personne du metteur en scène.
La démarche de ce dernier est de venir voir l'auteur principal, et de lui dire : parmi des milliers et des milliers d'histoires, je voudrais raconter la vôtre. Le respect de l'auteur principal est de le laisser raconter l'histoire à sa façon. Car le réalisateur n'a aucun intérêt à passer deux ans de sa vie à filmer les pages d'un livre. Pour lui, ce qui est intéressant c'est de s'emparer de l'histoire et de la raconter à sa façon avec la contrainte de respecter au maximum le livre.
Vous avez écrit sur l'éternité. Comment la concevez- vous ?
Je vais vous raconter une anecdote : quand j'étais dans l'image de synthèse, j'étais très jeune, j'avais signé mon premier contrat avec IBM et j'en étais très fier. Je suis allé voir ma grand-mère et je lui ai annoncé la nouvelle. Ma grand-mère, une femme extraordinaire, est allée chercher son porte-monnaie.
Elle l'a ouvert et m'a mis une pièce de 5 francs dans la main. Elle m'a retourné la main et la pièce est tombée. Elle m'a dit : tu vois, c'est exactement ce qui va se passer quand tu vas mourir. J'ai mis du temps à comprendre ce qu'elle voulait dire. Je me suis rendu compte que le jour où on meurt, on n'emporte ni argent, ni gloire, ni médailles, ni les titres avec soi. La seule chose qui reste de nous, c'est le sentiment qu'on laisse à ceux qui nous ont aimés.
Il existe donc deux formes d'éternité chez l'homme : d'abord les statues et moi quand je vois les pigeons, cela me fait une peur bleue. Et l'autre, est peut être celle que m'a laissé ma grand-mère. Elle est partie il y a 13 ans et je n'ai jamais passé une journée sans penser à elle. L'éternité de l'homme se trouve vraiment dans le sentiment.
Quels sont vos projets pour cette année?
Je vais commencer très bientôt la réalisation d'un long métrage «Mes amis, mes amours» avec Vincent Lindon et Patrick Timsit. Je suis également en pleine écriture d'un sixième roman «les enfants de la liberté» qui se déroule en 1944 et qui sortira à la fin de l'année.
Marc Levy : Je suis très enthousiaste. J'ai tout de suite répondu à l'invitation, car pour moi, l'équation livre et Maroc est très alléchante. D'ailleurs, je ne pensais pas que mes livres étaient aussi lus au Maroc.
Je suis agréablement surpris par le nombre de lecteurs qui sont venus me rencontrer. Quelqu'un m'a même dit que j'avais un devoir envers lui de produire un bon roman et de ne pas le décevoir. J'ai même rencontré un petit garçon incroyable qui trouvait de la magie dans mes romans. J'ai répondu donc que je les écrivais à l'homme que deviendrait mon fils, en espérant qu'il restera en lui un peu de ce petit bonhomme.
Connaissez-vous des auteurs marocains?
Pas vraiment. Mais je garde un excellent souvenir de deux romans que j'ai lus pendant le Rallye Aïcha des Gazelles où j'étais le parrain. Ils étaient de l'auteur Mohamed Choukri. Le "Pain nu" m'a beaucoup marqué au point que je l'ai fait lire à mon entourage et principalement à mon fils. L'histoire racontée dans ce livre concerne un homme qui démarre de rien. Un homme illettré qui arrive quand même à s'en sortir, c'est une leçon de vie.
Quel a été votre degré de participation dans l'adaptation au cinéma de votre roman "Et si c'était vrai" ?
J'ai eu le droit de regarder. Et je l'ai donc utilisé pour apprendre. Très franchement, quand votre premier roman vient d'être publié et que les droits sont achetés par Steven Spielberg, je défie quelqu'un de venir lui dire, je ne vous fais pas confiance. Je ne me sentais ni le pouvoir, ni le droit d'expliquer aux gens de la Dream Wears comment il fallait faire un film.
Quel est votre sentiment vis-à-vis de cette adaptation ?
Un roman raconte une histoire entre 15 et 30 heures. Un film doit la raconter en une heure et demie. Il est mathématiquement normal qu'il manque un certain nombre de choses. Le film est réalisé par un autre auteur en la personne du metteur en scène.
La démarche de ce dernier est de venir voir l'auteur principal, et de lui dire : parmi des milliers et des milliers d'histoires, je voudrais raconter la vôtre. Le respect de l'auteur principal est de le laisser raconter l'histoire à sa façon. Car le réalisateur n'a aucun intérêt à passer deux ans de sa vie à filmer les pages d'un livre. Pour lui, ce qui est intéressant c'est de s'emparer de l'histoire et de la raconter à sa façon avec la contrainte de respecter au maximum le livre.
Vous avez écrit sur l'éternité. Comment la concevez- vous ?
Je vais vous raconter une anecdote : quand j'étais dans l'image de synthèse, j'étais très jeune, j'avais signé mon premier contrat avec IBM et j'en étais très fier. Je suis allé voir ma grand-mère et je lui ai annoncé la nouvelle. Ma grand-mère, une femme extraordinaire, est allée chercher son porte-monnaie.
Elle l'a ouvert et m'a mis une pièce de 5 francs dans la main. Elle m'a retourné la main et la pièce est tombée. Elle m'a dit : tu vois, c'est exactement ce qui va se passer quand tu vas mourir. J'ai mis du temps à comprendre ce qu'elle voulait dire. Je me suis rendu compte que le jour où on meurt, on n'emporte ni argent, ni gloire, ni médailles, ni les titres avec soi. La seule chose qui reste de nous, c'est le sentiment qu'on laisse à ceux qui nous ont aimés.
Il existe donc deux formes d'éternité chez l'homme : d'abord les statues et moi quand je vois les pigeons, cela me fait une peur bleue. Et l'autre, est peut être celle que m'a laissé ma grand-mère. Elle est partie il y a 13 ans et je n'ai jamais passé une journée sans penser à elle. L'éternité de l'homme se trouve vraiment dans le sentiment.
Quels sont vos projets pour cette année?
Je vais commencer très bientôt la réalisation d'un long métrage «Mes amis, mes amours» avec Vincent Lindon et Patrick Timsit. Je suis également en pleine écriture d'un sixième roman «les enfants de la liberté» qui se déroule en 1944 et qui sortira à la fin de l'année.
