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Une soirée enfiévrée avec Salif Keita

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Pour clôturer le Festival des Musiques sacrées du monde, il n'y avait pas mieux qu'un grand chanteur comme Salif Keita, le célèbre malien qui a enfiévré le site magique de Bab Makina avec ses rythmes panafricains. Des rythmes sortis de l'âme de l'Afrique qui n'ont pas pu laisser le public indifférent, puisqu'il a dansé toute la soirée, faisant montre de son enthousiasme et de son emballement par cette musique des plus ensorceleuses.

Ce militant pour la paix et contre le racisme, quel qu'il soit, n'est pas prêt à renoncer à ses principes et ses sources qu'il a chantés dans cette soirée mémorable. Des chansons issues de son nouveau album M'Bemba (Universel Jazz) où la musique acoustique est interprétée comme un muezzin, avec une voix considérée comme l'une des plus belles du monde.

Cela a vraiment jasé tout au long de ce spectacle ayant permis au Festival de dire son «au revoir» en apothéose, laissant dans la mémoire des gens une bonne impression d'un artiste d'une générosité peu commune qui s'est toujours ingénié à dresser de multiples passerelles entre l'Afrique et le reste du monde. Aujourd'hui, Salif Keita s'est permis un nouveau tournant de son existence, du fait de sa maturité artistique le poussant à s'investir totalement dans le destin de son pays, dans le but d'encourager le retour des émigrés, de protéger et de promouvoir les artistes locaux pour une vraie émancipation de la musique africaine d'abord dans son pays natal.

Tels sont les objectifs que défend avec insistance l'artiste Salif Keita qui chante également la souffrance des autres comme il l'a fait dans cette soirée en interprétant pour la première fois une nouvelle chanson qui cristallise la souffrance d'une femme qu'il vient de rencontrer dans l'avion qui le transportait au Maroc pour participer au Festival des musiques sacrées.

De là, nous pouvons déceler la sensibilité de cet artiste qui ne peut pas rester indifférent devant le mal. Une qualité que ne possèdent que les vrais artistes et, de surcroît, ceux qui ont subi des souffrances dans leur vie. Salif Keita en fait partie, cet enfant de paysans nobles de Djoliba (près de Bamako) qui a eu une enfance un peu marginalisée du fait de son albinisme.

Comment voulez-vous qu'il ne soit pas sensible à des points très touchants de la vie? C'est ce qu'il exprime dans ses chansons mêlées de sagesse et de ressources exceptionnelles déclamant des blues sahéliens où un peu de magie mystique fait partie de son répertoire diversifié. Pour l'artiste «la musique c'est le spirituel». Ainsi, le Festival des musiques sacrées a fait le bon choix en invitant Salif Keita à cette douzième édition qui n'a pas manqué de réchauffer encore plus l'atmosphère de la cité impériale.
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Points chauds du Festival
- La clôture du Festival des Musiques sacrées du monde a connu aussi la participation de la «Contate Mare Nostrum» avec des chœurs d'enfants français et marocains.

- Une exposition «Au seuil de l'invisible» a eu lieu (Dar Tazi, Sidi El Khayat et Musée Batha) durant la période du Festival à l'initiative de Attijariwafa bank, avec les peintures de Rachid Koraïchi et Abdelkébir Rabi, les installations et les sculptures de Abdellah Akar, les œuvres numériques de Christian Zagaria avec une composition musicale de Saïd Chraibi.

- Le Prix Ousseimi de la Tolérance (Genève) récompense le «Festival des Musiques sacrées du monde» pour sa contribution pacifiante à un monde plus tolérant grâce au partage des valeurs communes et universelles contenues dans les diverses musiques sacrées que ce festival réunit et le public varié qu'il rassemble.

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