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Deux ans après son interdiction dans les cafés et autres lieux publics en raison de l'arrêté n° 5 du 22 septembre 2004, le narguilé refait surface. La mesure d'interdiction anciennement prise par l'ex-wali du Grand Casablanca, M'hamed Dreyf, pour des raisons sanitaires est à nouveau transgressée.
Les images de jeunes, tuyaux à la bouche et la fumée sortant des narines, qu'on croyait ne plus revoir sont de retour.
Les gérants de cafés, qu'on pensait avoir saisi la leçon suite à la fermeture de leurs établissements, reviennent à la charge.
Aujourd'hui comme hier, jeunes et moins jeunes, filles et garçons se donnent rendez-vous chaque après-midi dans un lieu servant la chicha pour soi-disant passer un moment de plaisir. «On vient souvent ici après les cours pour bavarder pendant des heures, en se passant le tuyau. C'est un passe-temps sans plus», souligne un jeune étudiant.
Une fille assise à ses côtés y voit en revanche un instant de plaisir à partager entre amis. «J'attend ce moment avec impatience chaque jour.
C'est essentiel pour détresser après une journée d'étude très chargée. Un pur moment de bonheur », a-t-elle précisé.
Au fil de la conversation, on s'aperçoit que ces jeunes adeptes du narguilé minimisent ses effets néfastes sur la santé. Beaucoup pensent qu'il est moins nocif que la cigarette. Ils avancent que l'eau filtre les substances nocives de la fumée. «Il n'y a aucun danger pour la santé puisque il ne contient pas de substances nocives. Le tabac utilisé est aromatisé», se défend un autre jeune.
Changement de décor. Destination : un café populaire à Derb Sultan. Ici, l'odeur du narguilé change également.
Ce n'est plus l'odeur aromatisée qui se dégage du foyer de la pipe, mais plutôt celle de substance prohibée : haschich. Tout le monde au tour de narguilé est complètement concentré. Chacun attend sa tournée. Les hommes assis autour de la chicha sont ailleurs. Ici, se sont des accros de chit qui tuent le temps.
Entre les jeunes qui s'amusent et ceux qui prennent leur doses de drogue, il y a un point commun : l'ignorance des risques encourus.
«Il y a aucun danger. Cela fait des années qu'on fume ensemble. Et on est toujours là. Aucun de nous n'est tombé malade», lance avec défi un homme d'une cinquantaine d'années.
La croissance du nombre d'adeptes de la pipe à eau constitue un véritable danger pour la santé publique. Les risques sont les mêmes que pour un fumeur de cigarettes en raison de la quantité de goudron et de nicotine aussi élevée dans la chicha que dans la cigarette.
Elle cause les mêmes maladies que celles dues à la cigarette : cancer du poumon, du larynx, bronchites chroniques, maladies cardiovasculaires… En dépit de tous ces dangers, le ministère de la Santé, le garant de la santé publique, semble aux abonnés absents comme si le phénomène ne le concernait pas. Pas une action de sensibilité à l'égard des risques encourus.
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L'étude révèle également que le fumeur de narguilé est exposé à de plus importantes quantités de nicotine, de monoxyde de carbone et d'autres toxines que le fumeur de cigarettes.
Elle dévoile aussi que la force nécessaire pour aspirer l'air à travers le tuyau permet à la fumée de pénétrer plus profondément dans les poumons.
Il est à signaler que narguilé est vendu entre 20 à 40 DH, alors que le petit paquet de tabac utilisé dans la chicha est à 18 DH, le grand à 68 DH.
Faites vos calculs et vous verrez combien gagnent les cafés qui vendent ce produit. On comprend bien leur grogne quand M'hamed Dreyf a interdit cette pratique.
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Met en garde contre les méfaits du narguilé
Le matin : La faible teneur de la nicotine dans le narguilé est-elle synonyme d'absence de danger pour les adeptes de ce produit ?
Mohamed El Mahi : Absolument pas. La chicha contient pratiquement les mêmes composantes nocives qu'on trouve dans la cigarette : goudron et hydrocarbures polycycliques qui sont des substances cancérogènes.
La nicotine existe, mais avec une faible teneur en plus évidemment des arômes. Sa faible teneur est, au contraire, un danger supplémentaire puisque les amateurs de cigarettes qui s'adonnent également à la pipe à eau ont tendance à fumer beaucoup plus pour avoir leur dose de nicotine. Par conséquent, ils inhalent beaucoup des substances précitées qui sont très nocives. A titre d'exemple, une heure de narguilé équivaut à 100 cigarettes fumées par jour. C'est l'ignorance qui fait dire aux gens que la chicha ne constitue pas un danger puisque la nicotine qui engendre la pharmacodépendance existe à un moindre degré.
Quels sont les autres dangers auxquels s'exposent les fumeurs de pipe à eau?
Ils s'exposent au charbon utilisé qui dégage du monoxyde de carbone (CO). Ce gaz se fixe à l'hémoglobine à la place de l'oxygène et c'est ainsi que l'hémoglobine véhiculée par le sang va apporter aux différentes cellules de l'organisme du monoxyde de carbone plutôt que l'indispensable oxygène.
Souvent, les fumeurs s'échangent le narguilé sans prendre aucune précaution sanitaire, quel genre d'infection pourrait se transmettre d'une personne à une autre ?
Sur ce registre, la liste est longue, très longue même. D'abord, il y a les infections respiratoires : les bronchites, les pneumopathies d'origine virale ou bactérienne, la tuberculose. Pour cette dernière maladie, le Maroc enregistre annuellement 28.000 nouveaux cas. Il y aussi les herpès d'origine virale, les hépatites, mais cette éventualité reste minime.
Ensuite, fumer la chicha peut causer le cancer, notamment celui broncho-pulmonaire ou celui du larynx. Il faut signaler que 95 % des bronchites chroniques sont liées à la cigarette, 90 % des cancéreux sont fumeurs. En France le nombre de décès par cancer est de 30.000 à 40.000 cas par an. Enfin, inhaler quotidiennement ces substances engendre l'aggravation de l'état des asthmatiques et des diabétiques en raison de l'existence de substances irritatives dans cette pipe.
Cela favorise également le dépôt d'athérome dans les vaisseaux sanguins, ce qui provoque des ischémies des membres inférieurs et par conséquent des accidents vasculaires cérébraux et la cataracte pour les diabétiques.
Que faut-il faire alors pour arrêter ce fléau ?
Il faut sensibiliser les gens sur les risques qu'ils encourent une fois qu'ils tirent sur une chicha ou sur une cigarette parce que les deux sont dangereux. Les médias doivent prendre le problème à bras-le-corps et diffuser des spots de sensibilisation. Ensuite, la chicha doit être interdite aux moins de 18 ans.
Il faut fermer tous les lieux qui ne sont pas agréés et qui servent ce produit en toute impunité parce qu'il y va de la santé de nos enfants qui croient à tort que le narguilé n'est pas dangereux. Certains pensent même que l'eau est un filtre pour les substances toxiques, alors que ce n'est pas vrai.
Les images de jeunes, tuyaux à la bouche et la fumée sortant des narines, qu'on croyait ne plus revoir sont de retour.
Les gérants de cafés, qu'on pensait avoir saisi la leçon suite à la fermeture de leurs établissements, reviennent à la charge.
Aujourd'hui comme hier, jeunes et moins jeunes, filles et garçons se donnent rendez-vous chaque après-midi dans un lieu servant la chicha pour soi-disant passer un moment de plaisir. «On vient souvent ici après les cours pour bavarder pendant des heures, en se passant le tuyau. C'est un passe-temps sans plus», souligne un jeune étudiant.
Une fille assise à ses côtés y voit en revanche un instant de plaisir à partager entre amis. «J'attend ce moment avec impatience chaque jour.
C'est essentiel pour détresser après une journée d'étude très chargée. Un pur moment de bonheur », a-t-elle précisé.
Au fil de la conversation, on s'aperçoit que ces jeunes adeptes du narguilé minimisent ses effets néfastes sur la santé. Beaucoup pensent qu'il est moins nocif que la cigarette. Ils avancent que l'eau filtre les substances nocives de la fumée. «Il n'y a aucun danger pour la santé puisque il ne contient pas de substances nocives. Le tabac utilisé est aromatisé», se défend un autre jeune.
Changement de décor. Destination : un café populaire à Derb Sultan. Ici, l'odeur du narguilé change également.
Ce n'est plus l'odeur aromatisée qui se dégage du foyer de la pipe, mais plutôt celle de substance prohibée : haschich. Tout le monde au tour de narguilé est complètement concentré. Chacun attend sa tournée. Les hommes assis autour de la chicha sont ailleurs. Ici, se sont des accros de chit qui tuent le temps.
Entre les jeunes qui s'amusent et ceux qui prennent leur doses de drogue, il y a un point commun : l'ignorance des risques encourus.
«Il y a aucun danger. Cela fait des années qu'on fume ensemble. Et on est toujours là. Aucun de nous n'est tombé malade», lance avec défi un homme d'une cinquantaine d'années.
La croissance du nombre d'adeptes de la pipe à eau constitue un véritable danger pour la santé publique. Les risques sont les mêmes que pour un fumeur de cigarettes en raison de la quantité de goudron et de nicotine aussi élevée dans la chicha que dans la cigarette.
Elle cause les mêmes maladies que celles dues à la cigarette : cancer du poumon, du larynx, bronchites chroniques, maladies cardiovasculaires… En dépit de tous ces dangers, le ministère de la Santé, le garant de la santé publique, semble aux abonnés absents comme si le phénomène ne le concernait pas. Pas une action de sensibilité à l'égard des risques encourus.
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Mise en garde de l'OMS
Selon une étude réalisée par l'OMS, une heure de chicha est l'équivalent de 100 à 200 cigarettes par jour.L'étude révèle également que le fumeur de narguilé est exposé à de plus importantes quantités de nicotine, de monoxyde de carbone et d'autres toxines que le fumeur de cigarettes.
Elle dévoile aussi que la force nécessaire pour aspirer l'air à travers le tuyau permet à la fumée de pénétrer plus profondément dans les poumons.
Il est à signaler que narguilé est vendu entre 20 à 40 DH, alors que le petit paquet de tabac utilisé dans la chicha est à 18 DH, le grand à 68 DH.
Faites vos calculs et vous verrez combien gagnent les cafés qui vendent ce produit. On comprend bien leur grogne quand M'hamed Dreyf a interdit cette pratique.
«Une heure de chicha équivaut à fumer 100 cigarettes par jour»
111VIEW • dr mohamed El MahiMet en garde contre les méfaits du narguilé
Le matin : La faible teneur de la nicotine dans le narguilé est-elle synonyme d'absence de danger pour les adeptes de ce produit ?
Mohamed El Mahi : Absolument pas. La chicha contient pratiquement les mêmes composantes nocives qu'on trouve dans la cigarette : goudron et hydrocarbures polycycliques qui sont des substances cancérogènes.
La nicotine existe, mais avec une faible teneur en plus évidemment des arômes. Sa faible teneur est, au contraire, un danger supplémentaire puisque les amateurs de cigarettes qui s'adonnent également à la pipe à eau ont tendance à fumer beaucoup plus pour avoir leur dose de nicotine. Par conséquent, ils inhalent beaucoup des substances précitées qui sont très nocives. A titre d'exemple, une heure de narguilé équivaut à 100 cigarettes fumées par jour. C'est l'ignorance qui fait dire aux gens que la chicha ne constitue pas un danger puisque la nicotine qui engendre la pharmacodépendance existe à un moindre degré.
Quels sont les autres dangers auxquels s'exposent les fumeurs de pipe à eau?
Ils s'exposent au charbon utilisé qui dégage du monoxyde de carbone (CO). Ce gaz se fixe à l'hémoglobine à la place de l'oxygène et c'est ainsi que l'hémoglobine véhiculée par le sang va apporter aux différentes cellules de l'organisme du monoxyde de carbone plutôt que l'indispensable oxygène.
Souvent, les fumeurs s'échangent le narguilé sans prendre aucune précaution sanitaire, quel genre d'infection pourrait se transmettre d'une personne à une autre ?
Sur ce registre, la liste est longue, très longue même. D'abord, il y a les infections respiratoires : les bronchites, les pneumopathies d'origine virale ou bactérienne, la tuberculose. Pour cette dernière maladie, le Maroc enregistre annuellement 28.000 nouveaux cas. Il y aussi les herpès d'origine virale, les hépatites, mais cette éventualité reste minime.
Ensuite, fumer la chicha peut causer le cancer, notamment celui broncho-pulmonaire ou celui du larynx. Il faut signaler que 95 % des bronchites chroniques sont liées à la cigarette, 90 % des cancéreux sont fumeurs. En France le nombre de décès par cancer est de 30.000 à 40.000 cas par an. Enfin, inhaler quotidiennement ces substances engendre l'aggravation de l'état des asthmatiques et des diabétiques en raison de l'existence de substances irritatives dans cette pipe.
Cela favorise également le dépôt d'athérome dans les vaisseaux sanguins, ce qui provoque des ischémies des membres inférieurs et par conséquent des accidents vasculaires cérébraux et la cataracte pour les diabétiques.
Que faut-il faire alors pour arrêter ce fléau ?
Il faut sensibiliser les gens sur les risques qu'ils encourent une fois qu'ils tirent sur une chicha ou sur une cigarette parce que les deux sont dangereux. Les médias doivent prendre le problème à bras-le-corps et diffuser des spots de sensibilisation. Ensuite, la chicha doit être interdite aux moins de 18 ans.
Il faut fermer tous les lieux qui ne sont pas agréés et qui servent ce produit en toute impunité parce qu'il y va de la santé de nos enfants qui croient à tort que le narguilé n'est pas dangereux. Certains pensent même que l'eau est un filtre pour les substances toxiques, alors que ce n'est pas vrai.
