Une période de deuil national de trois jours a débuté hier au Liban, au lendemain de l'assassinat de Pierre Gemayel, figure chrétienne du camp anti-syrien, qui risque de plonger les différentes factions du pays dans une nouvelle crise.
Le ministre de l'Industrie, qui a été abattu alors qu'il circulait dans un faubourg chrétien du sud de Beyrouth, est la sixième personnalité politique anti-syrienne assassinée depuis la mort de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005.
Cet assassinat, attribué à Damas par les proches de Gemayel, a complètement éclipsé la fête nationale, hier. Toutes les célébrations organisées pour commémorer l'indépendance, à commencer par un défilé militaire, ont été annulées.
Condamné de façon unanime par la communauté internationale, ce crime risque d'aggraver les tensions entre le gouvernement prosyrien et l'opposition favorable à Damas et emmenée par le Hezbollah, qui accuse ce gouvernement d'être aligné sur les Etats-Unis.
De nombreuses figures de la politique libanaise ont vu la main de la Syrie derrière l'assassinat de Gemayel. Damas avait déjà été montré du doigt après le meurtre de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en février 2005. La Syrie a condamné l'assassinat du ministre de l'Industrie.
"C'est une déstabilisation du Liban qui est aujourd'hui en marche. Il faut répondre à cette déstabilisation par la plus grande fermeté, répondre à cet assassinat par le courage", a déclaré Philippe Douste-Blazy, qui représentera la France aux obsèques de Gemayel jeudi.
"Ce qui est sûr, ce qui est urgent, ce qui est indispensable plus que jamais c'est que ceux qui ont perpétré et commandité ces assassinats répondent de leurs crimes. " Dans les heures ayant suivi ce meurtre, le Conseil de sécurité de l'Onu a donné son feu vert à la création d'un Tribunal spécial international pour juger les meurtriers présumés de Hariri.
La prochaine étape prévoit que le projet, défendu par Kofi Annan, soit transmis au gouvernement libanais pour validation.
Gemayel était un des partisans de ce projet de tribunal.
Sa dépouille a été transportée hier dans sa ville natale de Bekfaya, au nord-est de Beyrouth, où des centaines de personnes ont défilé derrière son cercueil, en brandissant des portraits du défunt et des drape aux des Phalanges chrétiennes, sa formation politique.
Au passage du cortège, des femmes perchées sur des balcons jetaient du riz sur le cercueil. La coalition anti-syrienne a souhaité une forte mobilisation pour les obsèques.
La police et l'armée étaient déployées en nombre à Bekfaya comme dans tous les quartiers chrétiens de Beyrouth.
Le fils de Rafic Hariri, Saad, et ses alliés n'ont pas tardé à accuser Damas de l'assassinat de Pierre Gemayel, qu'ils lient directement à ce projet de tribunal spécial international.
Une enquête en cours de l'Onu a mis en cause des responsables syriens et libanais dans l'attentat commis en février 2005. La Syrie dément toute implication.
Le leader druze Walid Djoumblatt, farouche opposant à l'influence syrienne dans son pays, a prédit d'autres assassinats politiques visant à saper l'autorité de la coalition au pouvoir.
"Il faut que le dirigeant de Damas sache que, quel que soit le nombre de personnes qu'il assassine, chacun de ces assassinats est un clou supplémentaire dans le cercueil du régime syrien", a-t-il dit. Le patriarche maronite du Liban, le cardinal Nasrallah Sfeir, a exhorté les différentes parties à la retenue.
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L'assassinat de Pierre Gemayel, le premier d'une personnalité anti-syrienne depuis la mort de Gébran Tueni en décembre 2005, risque de renforcer les craintes liées à la crise politique au Liban.
Le Hezbollah chiite menace de faire descendre ses partisans dans la rue depuis l'échec des consultations nationales entre les différents courants politiques sur l'octroi à la minorité prosyrienne d'un pouvoir de blocage au sein du gouvernement.
Le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, venait juste de défendre mardi la légitimité de son gouvernement, malgré la démission des six ministres prosyriens, et il avait mis en garde contre les risques de violences en cas de manifestations annoncées par le Hezbollah.
Ces démissions étaient intervenues avant le vote du gouvernement sur le Tribunal international, ce qui a conduit hier le journal "Al-Lioua de Beyrouth" a présenté Gemayel en une comme un "martyr du tribunal international".
De source politique proche du Hezbollah, on explique que la mort de Gemayel devrait contraindre les dirigeants du mouvement chiite à différer leurs rassemblements.
Pierre Gemayel, membre des Phalanges chrétiennes créées par son grand-père Pierre, était le plus jeune député du Liban. Il était le fils de l'ancien Président Amine Gemayel (1982-1988), qui avait lui-même succédé dans cette fonction à son frère Béchir, assassiné en septembre 1982 peu après son élection.
Le ministre de l'Industrie, qui a été abattu alors qu'il circulait dans un faubourg chrétien du sud de Beyrouth, est la sixième personnalité politique anti-syrienne assassinée depuis la mort de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005.
Cet assassinat, attribué à Damas par les proches de Gemayel, a complètement éclipsé la fête nationale, hier. Toutes les célébrations organisées pour commémorer l'indépendance, à commencer par un défilé militaire, ont été annulées.
Condamné de façon unanime par la communauté internationale, ce crime risque d'aggraver les tensions entre le gouvernement prosyrien et l'opposition favorable à Damas et emmenée par le Hezbollah, qui accuse ce gouvernement d'être aligné sur les Etats-Unis.
De nombreuses figures de la politique libanaise ont vu la main de la Syrie derrière l'assassinat de Gemayel. Damas avait déjà été montré du doigt après le meurtre de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en février 2005. La Syrie a condamné l'assassinat du ministre de l'Industrie.
"C'est une déstabilisation du Liban qui est aujourd'hui en marche. Il faut répondre à cette déstabilisation par la plus grande fermeté, répondre à cet assassinat par le courage", a déclaré Philippe Douste-Blazy, qui représentera la France aux obsèques de Gemayel jeudi.
"Ce qui est sûr, ce qui est urgent, ce qui est indispensable plus que jamais c'est que ceux qui ont perpétré et commandité ces assassinats répondent de leurs crimes. " Dans les heures ayant suivi ce meurtre, le Conseil de sécurité de l'Onu a donné son feu vert à la création d'un Tribunal spécial international pour juger les meurtriers présumés de Hariri.
La prochaine étape prévoit que le projet, défendu par Kofi Annan, soit transmis au gouvernement libanais pour validation.
Gemayel était un des partisans de ce projet de tribunal.
Sa dépouille a été transportée hier dans sa ville natale de Bekfaya, au nord-est de Beyrouth, où des centaines de personnes ont défilé derrière son cercueil, en brandissant des portraits du défunt et des drape aux des Phalanges chrétiennes, sa formation politique.
Au passage du cortège, des femmes perchées sur des balcons jetaient du riz sur le cercueil. La coalition anti-syrienne a souhaité une forte mobilisation pour les obsèques.
La police et l'armée étaient déployées en nombre à Bekfaya comme dans tous les quartiers chrétiens de Beyrouth.
Le fils de Rafic Hariri, Saad, et ses alliés n'ont pas tardé à accuser Damas de l'assassinat de Pierre Gemayel, qu'ils lient directement à ce projet de tribunal spécial international.
Une enquête en cours de l'Onu a mis en cause des responsables syriens et libanais dans l'attentat commis en février 2005. La Syrie dément toute implication.
Le leader druze Walid Djoumblatt, farouche opposant à l'influence syrienne dans son pays, a prédit d'autres assassinats politiques visant à saper l'autorité de la coalition au pouvoir.
"Il faut que le dirigeant de Damas sache que, quel que soit le nombre de personnes qu'il assassine, chacun de ces assassinats est un clou supplémentaire dans le cercueil du régime syrien", a-t-il dit. Le patriarche maronite du Liban, le cardinal Nasrallah Sfeir, a exhorté les différentes parties à la retenue.
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Le pays du cèdre dans la tourmente
L'assassinat de Pierre Gemayel, le premier d'une personnalité anti-syrienne depuis la mort de Gébran Tueni en décembre 2005, risque de renforcer les craintes liées à la crise politique au Liban.
Le Hezbollah chiite menace de faire descendre ses partisans dans la rue depuis l'échec des consultations nationales entre les différents courants politiques sur l'octroi à la minorité prosyrienne d'un pouvoir de blocage au sein du gouvernement.
Le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, venait juste de défendre mardi la légitimité de son gouvernement, malgré la démission des six ministres prosyriens, et il avait mis en garde contre les risques de violences en cas de manifestations annoncées par le Hezbollah.
Ces démissions étaient intervenues avant le vote du gouvernement sur le Tribunal international, ce qui a conduit hier le journal "Al-Lioua de Beyrouth" a présenté Gemayel en une comme un "martyr du tribunal international".
De source politique proche du Hezbollah, on explique que la mort de Gemayel devrait contraindre les dirigeants du mouvement chiite à différer leurs rassemblements.
Pierre Gemayel, membre des Phalanges chrétiennes créées par son grand-père Pierre, était le plus jeune député du Liban. Il était le fils de l'ancien Président Amine Gemayel (1982-1988), qui avait lui-même succédé dans cette fonction à son frère Béchir, assassiné en septembre 1982 peu après son élection.
