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les opérateurs se repositionnent

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Malgré les difficultés auxquelles il fait face, le secteur du papier et carton n'a pas perdu de son attractivité et continue à intéresser les investisseurs aussi bien nationaux qu'internationaux. En témoigne la dynamique qui le caractérise, depuis quelques mois, avec un repositionnement des acteurs principaux. Il en est ainsi du rachat récemment de la Société industrielle de fabrication de papier (SIFAP) par le groupe de Miloud Chaâbi, qui compte déjà un opérateur dans ce domaine, à savoir GPC (Gharb papier carton).

Sifap s'est dotée en juin dernier d'une deuxième machine de Papier à faible grammage (PFG) qui produit 4.000 tonnes par an. Celle-ci s'ajoute à la première machine qui fabrique du Papier pour ondulé (PPO) dont la production annuelle est de 15.000 tonnes.

Il est à rappeler que GPC a investi 500 MDH pour la construction, à Mohammedia, de la plus grande usine de carton ondulé en Afrique. Ces deux unités entretiendront des relations croisées de «client/fournisseur», selon Mounir Bari, directeur général de Sifap, puisque GPC alimentera en chutes de carton Sifap qui, de son côté, l'approvisionnera en rouleaux de carton recyclé. Soit une économie sur les dépenses de matières premières de 30% et de 40%.

Cette dynamique se justifie, selon une récente étude de BMCE Bank, par les prometteuses perspectives de développement du secteur, compte tenu du faible niveau de consommation domestique de papier et carton évalué à 14,7 Kg par habitant et par an comparé à 35 Kg par habitant et par an dans des pays à niveau de développement similaire.

« La prise de participation majoritaire d'International Paper dans le Groupe CMCP confirme la bonne santé ainsi que le potentiel de croissance de cette industrie », affirment les auteurs de cette étude. Mais cette dynamique ne doit pas cacher les infortunes de certaines branches de l'industrie papier carton. Ainsi, la production domestique de pâte à papier est fragile et la fabrication domestique de produits finis en papier et carton s'oriente vers les biens d'emballage, nécessitant des papiers résistants. Ce qui oblige les entreprises marocaines à s'approvisionner de l'étranger.

Pour les producteurs du papier et du carton, le problème se pose en termes de perte de compétitivité. «Malgré une demande domestique croissante, la structure productive actuelle axée autour de six firmes n'est pas pérenne sur le moyen terme», ce qui nécessite la concentration au niveau des moyens de production.

Actuellement, selon cette étude, la seule branche qui dispose d'un réel potentiel de développement est l'industrie de produits transformés en papier et en carton, et plus particulièrement les produits d'emballage et la fabrication de papiers ouate.

Avec un nombre d'opérateurs relativement important, celle-ci bénéficiera du développement du marché domestique et de la forte demande en provenance des pays africains.

Pour les entreprises opérant dans l'activité de l'emballage en papier et carton, elles ont une chance d'améliorer leur compétitivité et leurs marges en bénéficiant de la baisse des droits de douane des intrants. Surtout qu'elles ne sont pas très exposées à la concurrence étrangère, puisque l'importation d'emballage en papier et carton est délicate du fait de l'encombrement et de la faible valeur ajoutée du produit.

Ces opérateurs pourront également profiter des opportunités qu'offrent les exportations indirectes représentant une part importante de la production d'emballages.

Ces exportations devront connaître une croissance non négligeable dans les années à venir, avec l'essor de certains secteurs exportateurs.

Pour mettre à profit ces opportunités et faire face aux contraintes sus-citées, les opérateurs devront selon Mounir Bari, président de l'Association des fabricants du papier au Maroc (AFPAP), investir davantage pour augmenter leurs volumes de production et essayer de se placer sur des produits de niche.

Ils devront également, d'après l'étude précitée, mettre l'accent sur la bonne gestion du cycle d'exploitation, l'efficacité de la politique de recouvrement des impayés auprès de la clientèle et la nécessité d'une assise financière solide pour accompagner le caractère capitalistique de l'industrie.

L''automatisation des processus de production et l'utilisation de la technologie et la maîtrise des coûts des matières premières sont de même en mesure de redresser ce secteur.
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